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Discussion: à l'image de Dieu

  1. #21
    Olivier66 Guest

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    Salut François,

    Il y une partie de ta réponse qui m’a vraiment interpellé et qui illustre exactement la différenciation entre foi personnelle et religion.

    Tout d’abord, on peut être un authentique pratiquant, vivre sa foi dans le respect de l’autre et en développant sagesse et compassion. Ce point me semble d’une éclatante vérité, mais cela dépend des gens : tous les croyants ne respectent pas leur dogme et agissent parfois en complet désaccord avec ce qui est sensé les guider vers un ascétisme noble.

    Ceci dit, voila le passage dont je parlais :

    sur cela je parlerai peut être de desinformations. Je m'intéresse depuis un certain temps à l'évolution du christianisme. Il s'agit d'une religion révolutionnaire, peut être est-ce la seule religion ouverte permettant de sortir de la religion de dieu à celle de l'homme mais surtout cette religion permet de rompre le cycle de la violence en fournissant un mode d'emploi de l'amour.

    A mon humble avis, les évangiles ne sont qu'un mode d'emploi pour aimer. Mais il faut tester pour s'en rendre compte. Cela demande d'accepter la souffrance et comprendre que bien souvent nous nous faisons souffrir tout seul.



    Que ta foi te fasse voir un exercice saint de la religion et que ce soit sur cette base que tu vas exprimer ta « dévotion » est une très belle chose, et je dis ça sérieusement. Tu m’as l’air d’être posé et attentif aux autres, vivant le christianisme comme un acte de bonté. J’admire ça, c’est ce que j’appelle l’authenticité de la démarche personnelle (enfin, quand elle est authentique) et c’est le rôle « noble et positif » que j’alloue à la religion (vécue personnellement).

    Maintenant, la Religion telle que je la réfute n’est pas issu d’une désinformation mais de la prise en compte d’une infinité d’éléments qui devraient pourtant être présent dans la tête de chacun.
    Tu me dis qu’elle a rompu le cycle de la violence, qu’elle fourni un mode d’emploi de l’amour, que les évangiles expliquent comment s’aimer… et j’y vois là la compréhension sincère de quelqu’un qui vit personnellement sa religion de façon positive. Mais une lecture de l’histoire des religions m’y fait voir l’exact contraire…

    Maintenant, intéressons-nous à tes prédécesseurs pour voir si leur vertu est à hauteur des préceptes bibliques :

    Cadre : Constantin adopte le christianisme « paulinien » et ordonne l’empire en accord avec la nouvelle religion (véritable point de départ de la fulgurante expansion du christianisme) : on donne le droit aux célibataires d’hériter, afin que les prêtres puissent accumuler les legs et la fortune pour l’église naissante, exonération d’impôts pour les propriétés foncières ecclésiastiques, subventions généreuses, création de nouvelles églises, destruction systématiques des temples païens ou polythéistes (dont certains étaient de pures merveilles), mise à mort des leaders des autres sectes ou religions pour s’imposer, usage de la contrainte, persécutions, tortures, actes de vandalisme, destructions de bibliothèques et autres lieux symboliques, autodafés, impunité des assassinats commis au nom de l’église, propagande, extermination des opposants, monopole de la violence légale et des communications,…

    L’empereur Théodose déclare le catholicisme religion d’état en 380. Douze ans plus tard, il interdit formellement le culte païen. Théodose II et Valentinien III prescrivent en 449 la destruction de tout ce qui peut exciter la colère de dieu ou blesser les âmes chrétiennes.

    Les autodafés se suivent : les œuvres de Nestorius, celle des eumoniens, des montanistes, celle d’Arius. Dans les rues d’Alexandrie, Hypathie la néoplatonicienne expérimente l’amour du prochain des chrétiens : poursuivie, assassinée, dépecée par des moines, son cadavre est traîné dans les rues et ses restes sont brûlés.

    En 380 la loi condamne les non chrétiens à l’infamie, supprime leurs droits civiques ; décrète la peine de mort pour tout individu qui attente à la personne ou aux biens des ministres du Catholicisme et de leurs lieux de cultes : pendant ce temps, les chrétiens détruisent les temples païens, confisquent, pillent et ravagent les temples en toute légalité.

    De nombreux philosophes néoplatoniciens périssent dans cette brutale répression. Saint Jean Chrysostome justifie la violence physique et écrit que « les chrétiens sont les dépositaires de l’ordre public ».

    Justinien ira encore plus loin : interdiction d’hériter ou de transmettre ses biens à des païens pour les non chrétiens, interdiction d’employer des esclaves chrétiens, interdiction de témoigner en justice contre les sectateurs de l’église, interdiction d’accomplir un acte légal, interdiction de la liberté de conscience, obligation pour les païens de se faire instruire dans la religion chrétienne, obligation aux païens de se faire baptiser sous peine d’exil ou de confiscation de leurs biens, interdiction de revenir au paganisme pour les convertis à la religion d’amour, interdiction d’enseigner ou de disposer de pensions publiques,…

    La liste est longue et ce n’est que le début, après il y a pire, et ça s’étale sur 2000 ans !
    Peu (voire aucun ?) de mouvements nés sur cette planète depuis que l’on en développe n’a été responsable d’autant de mort. Voila une vérité il me semble.

    Je voulais en venir au fait que les débuts du christianisme ont été contraint et ont été effectués dans une violence inouïe, dans une intolérance totale, dans une haine complète de ce qui était différent et qui osait ne pas correspondre au dogme !

    Je me demande ce que vous faites de ces évènements historiques, je me demande comment on peut regarder l’histoire de la papauté et ne pas s’insurger contre les conflits de pouvoir qui n’occupaient que les grandes familles italiennes, nombreuses à se succéder à la papauté ? Je me demande comment on peut ne tenir aucun compte des atrocités commises au nom de dieu par toutes les religions et proférer encore et toujours l’incroyable amour qui en émane ? Je me demande comment les textes sacrés sont amour et guide vers le prochain quand on tue, pille, brûle, détruit et ravage en leur nom pour imposer une nouvelle vision ? Des razzias de Mahomet aux expéditions punitives chrétiennes, les nouvelles religions se sont imposées dans le sang dans une tentative d’éradication de tout ce qui pouvait aller à son encontre… mais où est dieu ? Où est l’amour ? Où le respect du prochain ? Où est la beauté dans tout cela ? Outre une minorité qui a adopté personnellement le christianisme, l’expansion s’est faite dans la douleur, dans la contrainte, dans l’imposition, dans l’éradication d’un passé, des centaines de milliers (des millions dans l’Histoire) de gens ont payé un très lourd tributs à ces quelques fanatiques proférant l’amour du prochain.

    Amour, beauté, dieu et respect sont dans l’expression personnelle de la religion, dans sa foi authentique pour peu qu’on la possède, mais elle n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais entre les mains des Religions.

    Bon, désolé François, j’ai bien conscience que c’est à charge mais tu as évoqué la désinformation des athées. Alors je vous donne des informations dont je me demande bien où les croyants peuvent les ranger… peut-être donnerez-vous réponse à ce mystère ?



    Tu critiques les religions en oubliant de critiquer l'humanisme athée qui est une religion négative ou positive si tu considères que le christianisme est négatif.

    L’athéisme n’est pas une religion. C’est la liberté de tout un chacun à penser à partir de ses facultés intellectuelles et à se faire une opinion sur l’inexistence de « dieu ». Libres aux gens d’y croire ou pas, mais imagine t-on une seule seconde où l’humanité serait si on avait pas su, et pu, s’affranchir de la de la doctrine religieuse quand on voit la façon dont elle a empêché une autre pensée de mettre à mal sa position politique ? La religion voulait imposer des œillères, et si vous avez la chance d’aborder plus sereinement la chose religieuse aujourd’hui, ça n’aurait peut-être pas été possible sans l’intervention d’athées ou de mécréants ayant eu l’audace d’apporter des explications différentes, et surtout autrement plus réelles ayant entraîné un changement des mentalités. Ouf…

    Bon aller,

    Ciaooooooooooooooo

  2. #22
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    olivier

    oui tu as raison mais j'essaie de comprendre en fonction des époques et si possible de me mettre dans la peau des dirigeants de la doctrine de l'époque.

    Les hérésies ont été nombreuses, celles-ci ont fait évoluée l'interprétation de la parole et du verbe.

    En tant qu'homme actuel, je suis autant que toi sidéré entre le décalage apparent entre la philosophie christique et les actes de l'église de l'époque.

    Cela est parfois difficile à comprendre mais être parent entraine l'adaptation avec la société civile et il me semble impossible d'être parfait dès lors que l'on est plongé dans le temporel.

    Penses-tu que les sociétés d'alors auraient été plus fraternelles sans le message christique et ceci en fonction des données du XX ième siècle? Je crois sincérement que cela aurait été pire.

    Je crois que sans notion religieuse l'éthique disparait peu de temps après et l'on retombe bien vite dans la barbarie ou dans la tyrannie. Il est intéressant de constater combien notre société actuelle multiplie les contrôles. Regarde combien l'être humain athée ne croit pas dans l'homme. Il ne fait confiance que dans les machines pour controler l'homme. Sans dieu l'homme dépérit.

    Si tu crois que sans religion l'homme peut vivre en société alors pourquoi pas?
    A mon avis il devient urgent de redécouvrir le message christique même si on ne crois pas au Christ. Je me fous complétement de l'étiquette.

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