Les bâtisseurs.

Briques…


Briques sanguines façonné par mes pères,
Briques enflammées pétries par la lumière.
Ruban d’existence qui chatoie
De la racine jusqu’au fruit,
Où un jongleur, taquin, badine,
Confondant les saisons, puis révèle

Le terrain vague de nos vies…


Poutres et charpente…


Vétéran massif un printemps livré à l’holocauste.
Grenadier centenaire : mémoire de nos cycles,
De nos illusions d’éternité
Sèves, odeurs, sciures de nos jours
Poutres et charpentes protégeant nos frayeurs ;
Pour se cacher de la fureur
Pour aveugler le temps inexorable,

Senteurs de bois, sapins de nos cercueils…

Sable…

Entre deux océans
Accouplant les mortels
La silice patine les falaises arrogantes
Comble nos catacombes

Ergs du néant
Et dunes de l’abîme
Parfois chantonnent et sifflent
L’histoire de nos passions

Chants glissés, craquants
Liés aux murs de chaux
Retracent les rivages
Aux remparts de juillet.
Roche.



Meulière dorée à point
En murets, en espaces,
En seuils hospitaliers… Semaine de repos
La douceur du galet, l’or pur du gravier
Moellons intemporels
Gardez donc le logis
Nous sommes de passage

La dalle est notre lit…
Ardoise.



Le reflet azuré de la terrasse
Ravive les placides silhouettes du parc :
Traits de cobalt ponctués d’ombres brunes,
Faïences de Hollande astiquées de soleil…
Sous l’auvent, on attend, attentif à l’instant,
Le moment de silence, la simple parenthèse

Soupir suspendu de lumière apaisante…
Fenêtres et vitraux



Appréhender le translucide, éprouver le diaphane.
Si tu ne crains pas le rêve, épouse les reflets
Jusqu’à l’indicible… Attraper la lumière, boire
L’opalescence, jusqu’à devenir
Fou. Fou de la transparence d’où le soir
A jailli d’un élan pourpre et bleu,

Le charme de midi est rompu par septembre
Le vitrail adouci pleure sur le parvis…