Alain parle de la conscience de soi, de son ***234;tre profond: quand on dors, on est soi-m***234;me, mais sans le savoir. La conscience est cet ***233;tat d'***233;veil qui permet un retour sur soi, une connaissance de soi: elle suppose r***233;flexion. C'est pour ***231;a qu'elle est m***233;diate: il faut d'abord qu'elle op***232;re pour se conna***238;tre en train d'op***233;rer.Dans le sommeil, je suis tout; mais je n'en sais rien. La conscience suppose relflexion et division. La conscience n'est pas imm***233;diate. Je pense, et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde. Moi et ma sentation. Moi et mon sentiment. Moi et mon id***233;e.
Elle suppose donc ***233;galement une division, celle qui distingue le Sujet de l'Objet, c'est-***224;-dire qu'elle se conna***238;t en tant qu'acteur principal de la connaissance (Sujet), et en m***234;me temps en tant que ce qui est connu (Objet).
Alain fait une liste des diff***233;rentes consciences possibles:
Moi et le monde: il y a quelque chose qui existe en dehors de moi.
Moi et ma sensation: il y a une op***233;ration qui me permet de conna***238;tre ce monde ext***233;rieur.
Moi et mon sentiment: il y a une op***233;ration qui me fait r***233;agir ***224; ce monde ext***233;rieur.
Moi et mon id***233;e: il y a une op***233;ration de connaissance qui d***233;passe celle de la sensation, et qui me fait conna***238;tre le monde, non dans sa singularit***233; sensible, mais dans l'universel.
Ces distinctions peuvent ***234;tre li***233;es au doute: car le sujet n'est pas l'objet. Il y a un saut entre les deux, cette m***233;diation dont parlait Alain.
En outre, cette vie du moi, cette conscience, est un mouvement: on ne peut donc conna***238;tre le moi comme un ***233;tat stable. De sorte qu'on ne se reconna***238;trait pas si l'on se retrouvait "tout entier": un moi en devenir n'est d***233;j***224; plus moi, et, pas encore moi.C'est bien le pouvoir de douter qui est la vie du moi. Par ce mouvement, tous les instants tombent au pass***233;. Si l'on se retrouvait tout entier, c'est alors qu'on ne se reconnaitrait pas.
Le pass***233; est insuffisant, d***233;pass***233;. Je ne suis plus cet enfant, cet ignorant, ce na***239;f.
A ce moment-l***224; m***234;me j'***233;tais autre chose, en esp***233;rance, en avenir.
La conscience de soi est la conscience d'un devenir et d'une formation de soi irr***233;versible, irr***233;parable. Ce que je voulais, je le suis devenu. Voil***224; le lien entre le pass***233; et le pr***233;sent, pour le mal comme pour le bien.
Alain montre que le fil directeur n'est pas dans la conscience, mais dans la volont***233;: Ce que je voulais, je le suis devenu. Voil***224; le lien entre le pass***233; et le pr***233;sent. Ainsi le sujet s'ouvre ***224; l'action, ***224; la moralit***233;.
Le doute, le refus d'***234;tre moi: voil***224; la vie de la conscience. JE ne suis pas MOI: je ne suis plus cet enfant, et ne suis pas encore ce que je pensais devenir... Pourtant cette conscience est essentielle car elle permet de montrer le sens de cet ***233;lan de la volont***233;. De m***234;me que l'oeuvre achev***233;e de l'artiste t***233;moigne de son d***233;sir de faire, et ***224; la fois ne satisfait plus ce d***233;sir (puisqu'il va cr***233;er de nouveau), de m***234;me le MOI est ce r***233;sultat de l'action pass***233;e, et ***224; la fois cette tension vers l'avenir. Un moi qui est sujet...Ainsi le moi est un refus d'***234;tre moi, qui en m***234;me temps conserve les moments d***233;pass***233;s. Se souvenir, c'est sauver ses souvenirs, c'est se t***233;moigner qu'on les a d***233;pass***233;s. C'est les juger. Le pass***233;, ce sont des exp***233;riences que je ne ferais plus. Un artiste reconnait dans ses oeuvres qu'il ne s'***233;tait pas encore trouv***233; lui m***234;me, qu'il ne s'***233;tait pas encore d***233;livr***233;; mais il y retrouve aussi un pressentiment de ce qui a suivi. C'est cet ***233;lan qui ordonne les souvenirs selon le temps.
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