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Discussion: à propos de Nietzsche: Par delà le bien et le mal

  1. #1
    kophe Guest

    Talking à propos de Nietzsche: Par delà le bien et le mal

    bonjour, je sais que ce site n'est pas fait pour les aides aux commentaires de texte, cela dit, si qqn a étudié Nietzsche et peut m'aider un peu, je ne lui en serai que très reconnaissante, merci d'avance !
    voici le texte :
    § 16
    "il serait temps de se libérer de la duperie des mots"

    §20
    Les divers concepts philosophiques ne sont rien d'arbitraires, ils ne se développent pas chacun pour soi, mais en relation et en parenté entre eux. Si subite et si fortuite que semble leur apparition dans l'histoire de la pensée, ils n'en font pas moins partie d'un même système, tout comme les représentants divers de la faune d'un continent. C'est ce qui apparaît dans la sûreté avec laquelle les philosophes les plus divers viennent tour à tour occuper leur place à l'intérieur d'un certain schéma préalable des philosophies possibles. Une magie invisible les oblige à parcourir sans se lasser un circuit toujours le même ; si indépendants qu'ils se croient les uns des autres dans leur volonté d'élaborer des systèmes, quelque chose en eux les guide, quelque chose les pousse à se succéder dans un ordre défini qui est justement l'ordre systématique inné des concepts, et leur parenté essentielle. Leur pensée, à vrai dire, consiste moins à découvrir qu'à reconnaître, à se souvenir, à retourner en arrière, à réintégrer un très ancien et très lointain habitat de l'âme d'où ces concepts sont jadis sortis. L'activité philosophique, sous ce rapport, est une sorte d'atavisme de très haut rang. L'étrange air de famille qu'ont entre elles toutes les philosophies hindoues, grecques, allemandes, s'explique assez simplement. Dès qu'il y a parenté linguistique, en effet, il est inévitable qu'en vertu d'une commune philosophie grammaticale, les mêmes fonctions grammaticales exerçant dans l'inconscient leur empire et leur direction, tout se trouve préparé pour un développement et un déroulement analogue des systèmes philosophiques, tandis que la route semble barrée à certaines autres possibilités d'interprétation de l'univers.
    Par delà le bien et le mal

  2. #2
    Augustin Guest

    Par défaut

    Pour la parenté linguistique, Nietzsche avait pressenti ce qu'Emmanuel Benveniste analysera plus tard dans son Vocabulaire des institutions indo-européennes.

    Pour le texte en lui-même, je crois que l'explication consistera moins en une explicitation du mécanisme que Nietzsche décrit très bien tout seul, qu'en une explicitation des enjeux philosophiques de la position qui est défendue (c'est la notion même de vérité et le projet philosophique lui-même qui se trouvent ainsi remis en cause dans leurs prétentions).

    Relever le côté tout à fait polémique de l'approche : si l'analyse du langage trouve déjà une tradition chez les philosophes empiristes en particulier, là cette analyse est mise au service d'une thèse qui va beaucoup plus loin puisque ce qui est relativisé c'est la prétention des philosophes à la vérité, dans le sens où elle est presque ramenée ici à un jeu intellectuel à partir d'éléments que l'on s'était soi-même donné. En particulier, à partir de notions telles que celles de sujet, d'objet, de substance, etc. (voir à ce propos le passage sur Descartes)
    On retrouve en tous les cas dans cette analyse ce qu'on appelle l'approche "généalogique" de Nietzsche ; on passe d'une conception où la vérité serait "en soi" ou dans l'ordre des choses, à une conception où la vérité est créée à partir d'un processus humain (plus précisément, la domination d'une manière de saisir le réel sur toutes les autres, et qui s'est pour ainsi dire "figée" dans le langage).

    Je crois aussi discerner quelque ironie envers Platon avec cette thèse de la réminiscence...

  3. #3
    Dubreuil Guest

    Par défaut Pas de vérité en soi, des luttes de puissance

    En gros je dirais :
    toute prétention à dire la vérité est mensonge, les mots nous mentent.
    Tous ceux qui font des systèmes, ont des concepts, des raisonnements, de la logique etc. Mentent. Ils décrivent un monde intellectuel, ils décrivent des machines, la mort.
    Or le "vrai" monde est vivant. On ne peut pas le décrire. Il faut le chanter, le danser, c'est pour cela que Nietzsche recourt à la poésie, à la métaphore, aux aphorismes ... Par exemple il dit que l'humain doit passer du stade du chameau à celui du lion puis à celui de l'enfant. (avec google tu devrais trouver des explications sur ces stades)... Ce sont des images. Il pourrait en faire des concepts. Il ne le veut pas. Surtout ne pas figer. Surtout ne rien dire sur le monde.
    Il faut avant tout agir, affirmer, créer. Il ne faut même pas et surtout pas entrer dans la polémique, débattre ce serait déjà discuter, faire du langage, ratiociner.


    En bref j'insisterai sur le lien entre l'objet de la philosophie Nietschéenne (éloge de la création contre les autres philosophes qui prétendent dire ce qui est et qui ce faisant nient l'évolution passée et les tuent dans l'oeuf les évolutions possibles) et la forme dans laquelle il l'exprime (poésie, éloge de la danse métaphores etc). Je ferai une référence à Diogène, aux stoiciens et aux sectes vishnaiques en Inde. On y retrouve une même allergie aux codes sociaux du temps, l'affirmation du pouvoir créateur. Mai 68 et internet c'est un peu ça aussi, pour éviter la sclérose par les appareils des partis, par la pensée constituée, pour assurer l'invention permanente, il faut les dazibao, les slogans partout, le copy left, wikipedia ... Bref On peut pas faire la promotion de la création avec les moyens qui servent à la promotion du savoir établi.

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