Quelques pistes qui peuvent vous aider:
La "doctrine de Victor Hugo tient en un vers de Plein ciel (La légende des siècles, 58è partie).
C'est la grande révolte obéissante à Dieu".
Un jeu libérateur (le massacre de la Saint Barthélemy dans Quatrevingt-treize.)
Effectivement, si connaître c'est reconnaître, une synthèse de la pensée d'un auteur peut vous aider à re-lire l'œuvre au programme. Cependant, rien ne remplace la "fraîcheur d'une première lecture: la culture est d'abord un commencement, "le génie
c'est l'enfance retrouvée" (Baudelaire.
Pour réaliser, par vous même, cette synthèse, vous pouvez utiliser:
1- Ce que dit Hugo. Dans la Légende des
siècles le Satyre qui devrait vous permettre:
a) de prendre ensemble la métaphysique et la morale de Hugo.
b) de comprendre le Progrès comme ascension vers le bien, ascension de toutes les créatures: parmi les êtres, l'homme est celui qui assume la tâche de libération, dans une révolte obéissante exploiter l'oxymore!),grâce à la souffrance rédemptrice et à la connaissance scientifique. Hugo sur ce point confond vision et prophétie. D'évidence le supplément
d'âme qu'il prévoit comme devant accompagner le progrès technique n'est pas arrivé.
2-Vous pouvez maintenant écouter un philosophe: Renouvier dans Victor Hugo, le Philosophe (Colin, 1900) souligne une dualité entre deux aspects de "pensées" juxtaposés, par Hugo, sans lien: intelligence et audace animent l'homme qui se divinise; Cependant cette libération prométhéenne doit déboucher sur la fin du monde et ... la comparution de l'homme pêcheur devant un tribunal souverain...
>3- Que nous dit l'étude littéraire? En 1910 chez Paulin paraît La philosophie de Victor Hugo par Paul Berret. L'auteur nous propose une vue synthétique sur la doctrine de Hugo. La voici résumée: nous omettons volontairement ce qui concerne le panthéisme de Hugo car ce point est très discuté (on peut tout au plus parler d'un panthéisme poétique).
Voici quelques points:
-Tout a une responsabilité morale: tout degré dans l'être est un degré dans la moralité.
-Tout progresse par métamorphose: par la souffrance qui répare et permet de comprendre la présence du mal dans le monde; par la science qui est libératrice de ce mal; par l'amour.
-Progresser revient à s'élever vers Dieu. Dieu regarde sa création, il est le témoin distinct de son ascension: ce témoin peut intervenir.
-Dans la mesure où Dieu est un témoin distinct, dans la mesure où l'homme est libérateur, dans la mesure où l'homme mène une révolte obéissante, il est impossible de parler d'un panthéisme essentiel. Ce qui se libère ne peut en aucun cas être une simple émanation.C'est une personne.
(Hugo grand lecteur de Kant, j'y reviendrai dans une prochaine page)
Votre travail pourrait peut-être s'orienter selon quelques axes: - la paix et la nature (le ciel étoilé); - la paix et la morale; - la paix et le bruit farouche (chez Hugo le bruit qualifie l'action de l'homme, le temps et ses luttes sans fin).
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir