A travers la fenêtre,
Je parcours l'horizon
Dehors, loin du bien-être
Du poêle de la maison.

Un brouillard s'aventure
En ce pays veilleur.
Un léger vent pâture
Ces blancs moutons d'ailleurs.

Les langues de lait lèchent
Un sentier sinueux,
Fuguant comme une flèche
A l'abri des monts bleus.

La sueur des labours,
Noble humus humecté,
Entonne les amours
De la terre enchantée.
Sous l'humide et doux charme
D'une pluie ruisselante,
Un sous-bois se désarme
Devant cette galante.

Sa fourrure bigarre
Recouvre dignement
Les appâts qui la parent
Très velouteusement...
Les feuilles se fatiguent,
Elles fanent en finale,
En un long monologue,
En flammes automnales.

Un intime murmure
Traverse la fenêtre,
Touchant par la ramure
La souche de mon être.