En fait lorsque je parlais de conscience de couleurs, de figures, etc. il faut entendre cela au sens d'une sphère de conscience purement phénoménale et non au sens ou des éléments séparables me seraient déjà donnés. Dans cette sphère (la sphère d'immanence que l'on obtient après une époché "à la Husserl", c'est-à-dire en fait un doute cartésien radicalisé car ne reconnaissant même plus le principe premier qu'était la substance du moi) on ne saurait parler ni d'objet ni de sujet. On peut alors encore moins parler de propriétés d'objets, tu t'en doutes.On ne voit pas le mouvement, en effet, on voit des couleurs et des figures. Nous n'entendons que des sons, ne touchons que des corps rugueux ou lisses, froids ou chauds...
Pourtant nous reconnaissons aussi, par un sens commun aux cinq autres, que certaines choses sont en mouvement. C'est la base même de la perception. Je ne parle pas encore de conscience ou de concept de mouvement.
Lorsque tu dis que nous touchons des corps lisses par exemple, avant de dire ça il faut que tu fondes deux choses : 1- l'objet corps 2-la propriété "lisse". Ce n'est pas du tout quelque chose de premier qui me serait donné d'emblée.
Pour le 6è sens dont tu parles (celui du mouvement), je ne l'ai encore jamais vu !
Si l'équation mathématique est universelle et nécessaire c'est précisément parce qu'elle est purement formelle et qu'elle ne nous dit rien du réel.Un signe de cela se trouve dans le mode de procédé de la science expérimentale: l'hypothèse réduite à une équation mathématique (universelle et nécessaire) n'est pas sur le même plan que la foule de mesures pour la vérifier (singulières et probables). Il s'en suit une "réfutabilité" de la loi prédite.
Si les lois que décrivaient les équations existaient dans la nature réellement, alors tu aurais sans doute du mal à expliquer que la science s'auto-réfute en permanence.
Cela veut bien dire que la formalisation n'est qu'un moyen d'appréhension du réel ;et le fait de dire que les lois sont dans la nature une projection gratuite.
Il faut distinguer l'efficacité prédictive d'une loi et sa vérité. Il y a des lois qui ont été réfutées aujourd'hui et qui n'en permettaient pas moins à une époque plus reculée de prédire les phénomènes.Pourtant cette même loi permet de prévoir d'autres phénomènes jusqu'alors inexpérimentés. Par exemple trouver de nouvelles planètes... Il faut donc que cette loi ne soit pas seulement réfutable et probable, mais qu'elle dise bien quelque chose de ces phénomènes, pour prévoir ainsi et permettre de mieux connaître le fonctionnement des choses qui nous entourent. Telle est la relative stabilité du réel que l'intelligence perçoit à travers l'expérience.
Pas d'accord. Hume déconstruit une absurdité de raisonnement, il ne prétend à aucune vérité dogmatique. Il ne "crée" rien de positif, il déconstruit.Si Hume annonce sa théorie, ne la pense-t-il pas universelle et nécessaire? Si oui, il s'exclue par là de sa théorie. Si non, certains peuvent donc connaître conceptuellement. Ce qui revient au même.
Au final, j'attends donc toujours ton argument pour me dire que la causalité existe dans le réel... si ce n'est le "on voit bien que dans la nature les choses se répètent ainsi", etc. Eh oui la "charge de la preuve" te revient bel et bien à partir du moment où tu prétends énoncer une vérité.
A défaut de cette démonstration je resterai sceptique et toi aussi, selon tes dires, tu devrais le rester.
Mais en fait, pour aller plus loin dans la critique, si tu veux me montrer que la causalité existe dans la nature, étant donné que la causalité suppose des objets distincts qui intéragissent, il faudrait déjà que tu arrives à fonder l'existence d'objets séparés. Bon courage lol
Si l'on a l'impression trompeuse que le monde est peuplé d'objets c'est que l'on transfère sur eux notre propre conception de l'unité qui vient de notre croyance au sujet. "Tant que l'on croira à la grammaire on croira en Dieu" je pense que mes arguments contre la théorie aristotélicienne du premier moteur éclairent cette citation nietzschéenne.
Qu'est-ce que le dogme ? C'est l'ensemble des croyances auxquelles le fidèle d'une religion se doit d'adhérer. Je te trouve assez léger lorsque tu dis qu'au fond la vision de la création "ne change pas de sens" au regard de la théorie de l'évolution. Je t'assure que tu aurais prétendu ça aux débuts de l'Eglise ou au Moyen-Âge tu aurais été taxé d'hérétique et brûlé vif lol C'est loin d'être "anodin"... et le dogme a donc bel et bien changé, il s'est "adouci".Ainsi le fait de la création, qu'elle se passe en plusieurs milliards d'années ou en deux secondes, ne change pas de sens.