=>Voir d'abord dans "philo-dans-la-poche" le cours sur LE TEMPS http://www.philagora.net/philo-poche/pochtemp.php en distinguant soigneusement temps et temporalité.
-Le temps physique ou objectif "coulerait" du passé au présent et du présent au futur, ce qui le fait ressembler à un destin ou un mécanisme nécessaire: c’est que je ne peux ni l’arrêter, ni l’accélérer ou le ralentir ni retourner en arrière: on ne refait jamais, au sens de revivre, une année, on en fait une autre qui s’ajoute à la précédente. Comme le remarque Proust, nous savons ce qu’est la mort par expérience de la disparition de ce que nous croyions être comme si la vie n’était qu’apparition et disparition.
-Au fondement du temps subjectif, au fondement de la conscience, jaillit la temporalité qui se temporalise sans cesse comme avenir (le jour de l’examen) qui va au passé (c’était hier!) en venant au présent (le vertige devant la page blanche). Pour chacun de nous, voir c’est toujours voir venir et passer: l’écoulement se fait donc du futur au présent puis au passé. Notre futur vient nécessairement au présent qui se change en passé comme une série de trains qui s’annoncent, paraissent, disparaissent devant un voyageur sur le quai d’une gare.
Lire ce texte de M. Henry:
Husserl a découvert des champs d’objets nouveaux, des structures d’être différentes en étudiant des intentionnalités spécifiques. Dans ce champ d’analyse intentionnelle, il a découvert des champs ontologiques que personne n’avait encore explorés. Dans Logique formelle et logique transcendantale, qui est un livre fabuleux (15), il montre que l’intentionnalité est comme un projecteur qui fait voir des choses qu’on n’a jamais vues. Il a même essayé de faire cela pour la vie subjective en analysant la temporalité intérieure qui est totalement différente du temps objectif (16). Il a montré – ce qui institue le rapport essentiel du chercheur à son objet de recherche – que l’intentionnalité est un acte de l’esprit qui constitue le champ du sens, sens qui n’existe pas dans la nature. La géométrie par exemple constitue des figures géométriques idéales, des idéalités géométriques, qui n’existent pas dans la nature. Dans la nature, il y a des ronds, il n’y a pas de cercle. Le cercle est une figure idéale. L’homme a inventé des dimensions ontologiques qui n’existaient pas : l’art, ça n’existait pas, la géométrie non plus, l’homme les a créés comme des êtres idéaux. Dans le rapport du chercheur à son objet de recherche il y a également cet aspect d’idéalité créatrice et un chercheur qui met en jeu certains présupposés peut être complètement écrasé par ce qu’il découvre...
(15) Edmund Husserl, Logique formelle et logique transcendantale, Paris, PUF, 1957.
(16) Edmund Husserl, Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps, Paris, PUF, 1964.
http://www.philagora.net/cgi/pg-rech...=temporalit%E9
Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir