Si mes souvenirs sont bons (j’ai vu le film il y a 25 ans), vol au dessus d’un nid de coucous est une illustration de quelques dégâts de la psychiatrie, avec une position qui est celle de l’antipsychiatrie. Or les sciences humaines sont inexactes, pour autant que l’erreur soit humaine (sic). L’antipsychiatrie dénonce le fait que les malades fassent les frais de l’inexactitude de la psychiatrie. Mais on peut en dire autant de la médecine en général, qui est un pis-aller. Fils de médecin, je n’ai pas eu de chance avec la médecine (cette fois, c’est le fils du cordonnier qui est le plus mal chaussé), suite à mon accident de moto – à savoir que je pourrais énumérer les erreurs commises à mes frais. Or mon cas n’est absolument pas significatif d’une règle générale (je ne puis pas prendre mon cas pour une généralité), à savoir qu’un guéri par le truchement de la médecine dirait le contraire de moi. Quand bien même, je puis douter de quelque statistique, je n’ai même pas d’évaluation statistique sérieuse sur les succès et échecs de la médecine. Me voilà rendu au même point de départ : je sais que je ne sais pas (sic). Mais l’ignorance a un prix : on souffre, puis on crève… Connais-toi, toi-même, et tu connaîtras les autres, disait Socrate. La philosophie peut être une médecine de l’âme, alors on-t-on le choix entre sa propre inexactitude et celle des autres ? Quand la médecine sera devenue une science exacte, alors tous les organes du corps pourront être remplacés, alors on n’aura fait que réinventer une forme d’immortalité : la pérennité change de mode, mais rien ne change dans le fait que tout change (sic).