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Discussion: Le suicide et le droit à disposer de sa vie

  1. #1
    Olivier66 Guest

    Par défaut Le suicide et le droit à disposer de sa vie

    Bonjour,
    Bon, je lance un sujet polémique puisqu’il concerne le suicide. Le suicide est un sujet tabou dont on parle peu ou avec honte mais qui demeure plus que jamais une réalité contemporaine (et je pense que taire ce problème social est encore pire que d'en parler). C’est le sujet de TPE posté par lolll qui m’a donné envie de lancer ce topic, car j’aimerai bien avoir votre avis à ce sujet :

    Peut-on disposer de sa vie comme on l’entend, même si l’on entend y mettre fin ?

    En attendant de lire vos opinions,

    Bonne continuation.

    Olivier

  2. #2
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    Olivier

    je ne suis tr***232;s content de pouvoir dialoguer avec toi. En effet ***224; te lire, il me semble que nous sommes assez proche dans notre cheminement.

    Aussi je te donne mon sentiment face au succide. Je pense que chaque ***234;tre humain doit ***234;tre libre de dispos***233; de son corps et de sa vie. La possibilit***233; de se succider est l'essence de l'***234;tre humain. La prise de pouvoir de la mort par l'***233;tat moderne est pour moi une perversion de l'esprit ayant cr***233;er la prise de pouvoir de l'homme.

    La vie est souffrance contre la mort et c'est ce qui la rend belle et bien. L'homme apprend ***224; g***233;rer la souffrance mais il est ind***233;niable que parfois cette souffrance d***233;borde l'homme et le tue. Lorsque l'homme perd ce qui le rendait vivant, c'est ***224; dire cette capacit***233; d'absorption et de transmutation de la souffrance en amour alors le JE disparait et la mort est l***224;.

    Personne ne veut mourir mais lorsque la souffrance d***233;truit la personnalit***233; alors les autres doivent essayer l'aider l'homme souffrant, ils doivent compatrir mais sans tuer l'individu. Une compassion respectueuse de l'autre. Il me semble qu'il faille respecter la souffrance de l'autre et la comprendre. Aimer l'autre dans ce qui le fait vivre.

    Voil***224; ce que m'inspire ton sujet et au plaisir de te lire ***224; nouveau.

    cordialement francois.

  3. #3
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    Bonjour bonjour!

    c'est une question intéressante et d'époque.

    Il me semble qu'il y a eu une discussion là-dessus (mais rien n'empêche d'en parler à nouveaux frais!).

    Voyons voyons, où était-ce?...

    Ah! Voilà:

    http://forum.philagora.net/showthread.php?t=21565

    Mais j'y répondrai bienôt!

    Scop

  4. #4
    richago Guest

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    Citation Posté par Olivier66
    Peut-on disposer de sa vie comme on l’entend, même si l’on entend y mettre fin ?
    Olivier
    Bonjour,
    Par rapport a la question de savoir si on peut disposer de sa vie comme on l'entend, je m'interroge sur un possible prolongement de sa vie dans celle des autres. J'entends par là une interpénétration des vies entre des êtres chers tels que parents, enfants, époux, amis, à un niveau plus ou moins profond. Meme si il est concevable qu'une souffrance peut devenir insupportable jusqu'à ne voir d'issue que par le suicide, le passage à l'acte va immanquablement affecter aussi la vie d'autres personnes au point de risquer de les détruire aussi. Il va se produire après un suicide ce que l'on appelerait de nos jours des "dommanges collatéraux" qui montrent bien qu'à un moment donné notre mort va affecter autrui peut être très gravement et définitivement. Et surement plus fortement que si il s'agissait des suites d'un accident ou d'une maladie. Il y aurait alors des composantes de notre vie dont on ne dispose pas.

  5. #5
    Olivier66 Guest

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    Bonjour à vous,

    François2 :

    je ne suis très content de pouvoir dialoguer avec toi. En effet à te lire, il me semble que nous sommes assez proche dans notre cheminement.

    Sans doute, j’ai aussi remarqué une posture similaire et je suis tout aussi ravi de pouvoir discuter avec toi ainsi qu’avec les autres. Je fais une petite parenthèse mais… personne dans mon entourage n’est vraiment intéressé par toutes ces questions/préoccupations et je suis particulièrement content de pouvoir venir sur ce forum pour pouvoir donner suite et confronter toutes ces idées. C’est limite démago, et sans doute un peu naïf, mais par delà les divergences, les points de vues, opinions et autres présupposés, je trouve génial d’avoir un « lieu » où l’on peut venir communiquer avec d’autres personnes qui partagent ces interrogations… surtout quand ça nous bouscule dans nos idées, d'où, je pense, la nécessité de pouvoir bénéficier de tous les points de vues, même ceux qui nous semblent les plus...étranges ou aberrants.

    Enfin, bref,
    Par rapport à ton message je suis d’accord, c’est finalement très compliqué car on ne peut limiter sa seule vie à son seul être, il y a tout un réseau complexe de liens et de relations avec les autres qui vont aussi souffrir par notre… « faute ». J’ai lu un jour que le suicide était le geste le plus égoïste que l’on puisse faire…

    Scop :

    Merci pour le lien. J’avais écris à l’admin’ pour l’avertir du sujet que je lançais (à cause de son caractère sensible) et il m’a donné le lien…mea culpa, j’aurai pu penser à le mettre dans le message…
    Et j’attends donc ta réponse, car je sens que le sujet va un peu plus se compliquer…

    Richago :

    Intéressant. Ainsi ce geste doit être réfléchi par rapport à nous mais aussi par rapport aux autres… rien à dire, c’est très « logique » et je suis 100% d’accord avec toi (sauf, j’imagine, dans le cas d’être esseulés, sans liens ni attaches). Bref, ce que tu dis est pertinent mais j’ai l’impression que ça nous mène à une étrange conclusion :
    Parce que dans ce cas (qui apparemment est largement valide), nous ne disposons pas vraiment de notre vie car elle est reliée aux autres. Pour oser le geste dernier, faut-il s’affranchir des autres ?

    J’en reste là pour l’instant, histoire de voir si d’autres vont donner leur avis, mais j’ai une question qui tombera plus tard et qui, je l’espère, provoquera plus de réactions.

    Pour paraphraser françois2,

    Au plaisir de vous lire !

    Ciao

    olivier

  6. #6
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    Citation Posté par Olivier66
    Peut-on disposer de sa vie comme on l’entend, même si l’on entend y mettre fin ?
    La question est plus large encore que celle du suicide. Car enfin, même si l'on n'est pas disposé de se donner la mort, peut-on pour autant tout faire?

    "Disposer de" dans un contexte libéral signifie plus ou moins qu'on possède cette chose dont on veut se servir. Le corps y est central: c'est à moi, j'en fais ce que je veux. Je le perce, je le montre, je le muscle ou le sculpte... je je je moi moi moi...
    Et combien plus quand c'est pour fuir la souffrance, cette ombre horrible qui couvre certains hôpitaux de ses funestes tentacules.

    M'enfin.

    Le corps, la vie qui l'anime, sont-ils vraiment des choses que je possède?

    C'est loin d'être évident. Et je dirai même l'inverse. Mon corps n'est rien d'autre que... moi. Il n'est pas à ma disposition: c'est moi qui me dispose au monde et aux autres à travers mon corps, de même que je dispose des choses et des autres à travers lui. Ce n'est pas une armure robotisée qui me transporterait, comme une voiture plus étroite...

    De sorte que disposer de moi, ma vie, mon corps, mon imagination, ma parole, mes actes, etc. bref tout ce qui me constitue, c'est simplement être responsable.

    Et l'on ne peut répondre de sa propre mort.

    Scop

  7. #7
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    bonsoir à tous

    il m'apparait que mon précédent post pourrait passer pour une apologie du succide. Pas du tout, le succide m'apparait comme une liberté qu'il ne faut pas utiliser personnellement du fait comme le disent si bien les autres interlocuteurs des dégats collatéraux. En revanche je m'insurge fortement contre l'asbence de cette liberté. Si l'on considère que l'être humain doit prendre en charge sa vie en conscience, il me semble qu'il doit aussi être capable de prendre en charge sa mort. Ne pas l'y autoriser correspond à mon sens à l'infantiliser. Mais l'individu n'attend-il pas, à l'heure actuelle, que l'état le prenne en charge depuis sa naissance jusqu'à sa mort.

    De nos jours rares sont ceux qui ne meurent pas chez eux, rare sont ceux qui ne délèguent pas leur corps à une sorte d'instrumentalisation sociale de la mort.

    Le corps appartient à la personne, c'est la personne autant que son esprit et son âme. Ils sont un indivisible.

    cordialement

  8. #8
    dragoon131 Guest

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    Pourrait-il être un saint s'il n'avait le pouvoir de se damner?

    Est-ce qu'à vos yeux, cette phrase peut représenter une forme de suicide?

  9. #9
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    Citation Posté par dragoon131
    Pourrait-il être un saint s'il n'avait le pouvoir de se damner?

    Est-ce qu'à vos yeux, cette phrase peut représenter une forme de suicide?
    En quel sens?


    François:

    Oui, la mort ne doit pas nous être volée. C'est un moment important de la vie, puisque le dernier, l'achèvement.

    Pour autant, il faut distinguer la mort dans la dignité et le suicide...

    Cordialement,

    Scop

  10. #10
    Olivier66 Guest

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    Bonjour à vous,

    Que de remarques pertinentes !
    En vrac,

    François2 :


    En revanche je m'insurge fortement contre l'asbence de cette liberté. Si l'on considère que l'être humain doit prendre en charge sa vie en conscience, il me semble qu'il doit aussi être capable de prendre en charge sa mort. Ne pas l'y autoriser correspond à mon sens à l'infantiliser. Mais l'individu n'attend-il pas, à l'heure actuelle, que l'état le prenne en charge depuis sa naissance jusqu'à sa mort.
    De nos jours rares sont ceux qui ne meurent pas chez eux, rare sont ceux qui ne délèguent pas leur corps à une sorte d'instrumentalisation sociale de la mort.
    Le corps appartient à la personne, c'est la personne autant que son esprit et son âme. Ils sont un indivisible.


    Tout d’abord je ne crois pas que ton premier message inspirait une apologie du suicide, même s’il est vrai qu’il n’est jamais très évident d’écrire à ce sujet selon l’angle développé (j’ai moi aussi eu cette impression dans ma réponse à Lolll dans la rubrique TPE).

    Bref, c’est très intéressant ce que tu dis, il est vrai que le rapport à la mort a beaucoup changé au fil du temps. Avant, la mort était présente, il y avait des veillées funèbres (qui sont moins pratiquées aujourd’hui), on allait voir le corps du défunt sur son lit, on se confrontait à la mort, et les cimetières étaient au centre de la cité. De nos jours, on les éloigne (quand on peut) en périphérie de la cité, la mort est honnie, cachée, évitée, nous sommes à l’ère de la célébration de la jeunesse à rallonge et du fantasme d’éternité. Je ne sais pas mais… j’ai l’impression que l’évolution de ce rapport à la mort doit forcément agir à un niveau socio-psychologique dans la société, par le biais de certains comportements ou considérations.

    En fait, et désolé pour la digression personnelle, il y a peu mon grand-père est mort. On s’est retrouvé en famille et il a fallu décider si on exposait le corps le temps d’une veillée funèbre, sinon on ne l’aurait pas vu et on se serait juste confronté dans une église. Il n’y a, certes, rien de dramatique, mais la question s’est posée ! De même, la question s’est posé vis-à-vis de ma jeune cousine : doit-elle ou non voir son grand-père sur son lit ? Le débat fût, un tantinet, houleux, certains disant qu’il ne fallait pas lui montrer ça, lui cacher un maximum. J’étais personnellement d’avis qu’elle le voit, et elle aussi, c’est important je pense qu’elle sache ça, qu’elle se confronte, qu’elle comprenne que ça fait partie de la vie.


    Enfin, bref, j’avais cet exemple en tête et je le trouve parlant, juste reflet de notre époque ou la question n’est pas d’aider les jeunes à assumer l’idée de mort mais à leur cacher…


    Scop :

    Pertinent, comme d’hab’.

    La question est plus large encore que celle du suicide. Car enfin, même si l'on n'est pas disposé de se donner la mort, peut-on pour autant tout faire?

    Bonne question. Je pense que, finalement, c’est à travers les autres que l’on trouve les limites à ce que l’on peut faire. On peut, théoriquement, faire absolument ce que l’on veut de sa vie, mais si et seulement si on s’affranchit de nos conventions, de nos relations, d’un certain respect (de la vie), …

    "Disposer de" dans un contexte libéral signifie plus ou moins qu'on possède cette chose dont on veut se servir. Le corps y est central: c'est à moi, j'en fais ce que je veux. Je le perce, je le montre, je le muscle ou le sculpte... je je je moi moi moi...

    Oui, et en écho à françois2 on peut effectivement remarquer que le corps EST moi, il ne « m’appartient pas », sauf dans une vision dualiste où le corps serait un véhicule. Mais il me semble qu’à notre époque plus que jamais le lien entre esprit et corps, énergie et matière, ou ce que vous voulez, est de plus en plus tenu, facettes illusoires d’une entité insécable ? Mais c’est clair que c’est aussi une vision très actuelle, terrible paradoxe, où le corps est un « moyen de », une carte de visite, un gage d’estime de soi ou ce que l’on veut qui, comme tu l’as dit, peut être sculpté, modelé à convenance comme une masse de viande à disposition dont il faut bien s’occuper. Ce n’est pas dramatique en soi, c’est juste dommage que l’on en ressorte avec l’impression que c’est une sorte d’objet à disposition.


    Le corps, la vie qui l'anime, sont-ils vraiment des choses que je possède?

    C'est loin d'être évident. Et je dirai même l'inverse. Mon corps n'est rien d'autre que... moi. Il n'est pas à ma disposition: c'est moi qui me dispose au monde et aux autres à travers mon corps, de même que je dispose des choses et des autres à travers lui. Ce n'est pas une armure robotisée qui me transporterait, comme une voiture plus étroite...
    De sorte que disposer de moi, ma vie, mon corps, mon imagination, ma parole, mes actes, etc. bref tout ce qui me constitue, c'est simplement être responsable.
    Et l'on ne peut répondre de sa propre mort.


    C’est dingue, j’ai posé la question à une amie qui m’a répondu quasiment la même chose. Elle m’a dit « on ne choisit ni de naître, ni de vivre, alors qu’est ce qui te fait penser que tu aurais un quelconque rôle à jouer dans un hypothétique choix de mort ? ». Comme tu dis : « possède-je la vie ? » « Puis-je dire « ma » vie ? » ou sont-ce juste des vues de l’esprit ? Je ne décide pas de la vie, alors pourquoi aurai-je soudainement le choix de la mort ?

    Sur ce,

    ciao


    PS : en fait, je me rends compte que j'aurai dû être plus prudent dans l'intitulé du topic, l'idée abordée est plus large que le "simple" suicide...
    Dernière modification par Olivier66 19/10/2005 à 11h10

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