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Discussion: Pourquoi est-il si difficile de se connaître? Le néodarwinisme

  1. #1
    goran Guest

    Par défaut Malheureusement...

    Pourquoi est-il si difficile de se connaître? Notre genre humain, on le sait, se définit par sa nature, par sa rationalité, et par sa culture.
    A tout moment, la nature animale et simiesque se manifeste presque toujours de manière inconsciente. Elle est antérieure à la conscience.
    Depuis les origines, elle a permis la survie dans un environnement ancestral lequel a sélectionné nos aspects physiques ainsi que nos comportements, pour schématiser beaucoup le néodarwinisme.
    Les comportements inadéquats au regard de la survie n’ ont simplement pu se transmettre au fil des générations, et se sont vus éliminés d’ un monde à la fois astreignant et contingent.
    La loi de la jungle a réellement été une période sans pitié et non un Eden.
    La vie se compose de gènes qui se répliquent et se multiplient, qui évoluent et s’ adaptent au milieu ambiant via la sélection naturelle.
    Les déterminismes génétiques opèrent à notre niveau et ce qui, entre autres phénotypes étendus, nous dirige encore, comme n’ importe quel animal doté de paléo-cortex, se dénomme le levier affectif.
    En effet, les instincts, puis les émotions de plus en plus évoluées déclenchent dans le règne animal des algorithmes comportementaux. La gamme des émotions humaines (colère, tristesse, peur, dégoût, surprise, gaieté, etc.) se révèle être une propriété commune, universelle et utile, acquise au cours de l’ évolution dans une logique adaptative. Elle motive nos actions de façon efficace et sophistiquée.
    Ces sentiments anciens qui nous guident et nous animent méritent d’ être revisités pour décoder, si faire se peut, les motivations sous-jacentes.
    En d’ autres termes, si la culture disparaissait l’ espace d’ une génération ou d’ une catastrophe, que resterait-il? Sans doute, les lois naturelles dont les règles sont fixées dans nos cerveaux pour maximiser nos chances de survie et notre héritage génétique.
    En tant que vestiges de millions d’ années d’ évolution dans un environnement ancestral bien différent, nous illustrons des archives qui ne plaisent guère à l’ entendement, en général.
    Au travers des âges, les aptitudes à survivre ont sélectionné notre espèce. Nous les survivants sommes équipés pour la vie en hiérarchie, contrairement aux exclus qui n’ usaient pas de moyens tels que le machiavélisme, le cynisme, les manœuvres, stratagèmes, ruses et autres artifices. Nous sommes les fiers compétiteurs au quotidien dans une structure hiérarchique.
    «*L’ histoire de l’ humanité, c’ est l’ histoire de la lutte pour le statut social*», si l’ on n’ appartient pas à telle élite ou à telle autre, les élites elles perdurent néanmoins partout.
    En clair, sans compétition pas de survie. Le génome lui-même s’ avérant un véritable champ de bataille.
    L’ enjeu du combat au sein de l’ espèce s’ exprime en statut, souvent au travers de ressources, dans le but premier de répandre ses propres gènes tout en leurs assurant les meilleures conditions de prolifération.
    «*Je manipule donc j’ existe*». Quand il s’ agit de se reproduire, il s’ agit de maximiser l’ égoïsme inhérent, la capacité innée à mentir et à se mentir, à intriguer, à faire des alliances, à lutter, à éliminer les ennemis, à voler, à tricher, à duper, à impressionner, à rechercher gloire, notoriété, pouvoir et statut social. Prestige, rivalités, lutte pour le pouvoir, le goût des titres et des rituels, y compris dans les sphères religieuses, déférence, allégeance et revirements, nos comportements d’ apaisement ou d’ intimidation des inférieurs hiérarchiques, de se jauger instinctivement, etc., reflètent des affects concrets, terre-à-terre, qui nous outillent et dont on ne se vante pas, bref les armes d’ une course incessante entre trahison et méfiance.
    L’ égoïsme s’ exprime parfois de façon sournoise, doucereuse, indiscernable ou authentique car croire à son propre mensonge revient à mieux leurrer autrui.
    Le sens de l’ orgueil, de la préservation de l’ estime de soi, de la vexation, des atteintes à son image, le désir de se sentir apprécié, important voire omnipotent, le désir de reconnaissance sociale et de toutes les gratifications qui rehaussent la confiance en soi relèvent de besoins essentiels confortants et réconfortants pour le statut.
    Nous pensons être toujours dans notre bon droit et nous nous justifions toujours «*les masses ont tort et les individus toujours raison*». Cet auto-aveuglement devient vite hors proportions. Nous nous jugeons selon des critères différents de ceux qu’ on applique aux autres, et nous tendons à être injustes et inégalitaires dans nos amitiés comme dans nos relations. Par exemple, la considération de statuts plus élevés nous appert comme plus précieuse.
    Malheureusement nous ne parlons pas que de nous lorsqu’ on désigne nos caractéristiques, les chimpanzés les détiennent plus ou mois quand il s’ agit d’ être obséquieux, crâneurs, déloyaux, revanchards, fins politiciens, ou en matière de liaisons dangereuses (contrôle de l’ accès aux femelles).
    Puisque la dépendance aux valorisations et à l’ estime sociale nous module, le fait de séduire, d’ épater et d’ être populaire augmente en nous la quantité de certains neurotransmetteurs euphorisants. Les gagnants se sentent fiers et ont davantage confiance en soi. La manipulation fait le bonheur individuel. Les perdants du statut social dénotent moins de sérotonine, plus de cortisol, plus de maladies, de psychopathologies, de dépression, d’ anxiété, de jalousie, etc.
    Dans les aléas de la naissance et de la destinée, la plasticité de la dominance, innée au départ, peut inverser socialement les statuts dominants-dominés.
    Les individus poursuivent leurs intérêts personnels suivant un égoïsme inconditionnel, le reste n’ étant qu’ illusions.
    La persuasion demeure l’ outil de combat privilégié, comme si nous étions destinés à la quête du bonheur plutôt qu’ à jouir d’ un long bonheur continu. L’ éloquence surpasse les faits trop souvent, et les discours même spirituels et religieux trouvent leur motivation dans la reconnaissance sociale et la lutte pour le pouvoir.
    Ainsi tout discours et tout discours moral s’ avère suspicieux. Les motifs sont suspicieux du fait que l’ intérêt individuel consiste à s’ auto-promouvoir et à se justifier, plutôt qu’ à tomber en disgrâce pathétique. L’ objectivité humaine ne peut jamais être entière, et la vérité ne reste que théorique.
    La course à la manipulation et aux armements issue de la sélection naturelle a fourni les mesures corollaires de détection d’ imposture et de publicité mensongère. Elle nous confère par exemple une dose de scepticisme, le sens de l’ indignation, et une forte intuition. Nous ne gobons pas tout.
    Ayant besoin des autres pour notre bénéfice, pour se mettre en valeur d’ une part, pour un gain génétique d’ autre part, préférant ses propres enfants à ceux d’ autrui, notre avantage passe par un certain degré de coopération réciproque. Nos gènes nous font développer la coopération tel un castor des barrages.
    L’ altruisme, strictement corrélé à la gradation de parentèle, s’ est étendu aux liens sociaux et aux liens d’ amitié mais uniquement sous forme de considération mutuelle et d’ altruisme réciproque. Service pour service, tu m’ aides je t’ aide, je ne triche pas et tu ne triches pas, je t’ épouille et tu m’ épouilles, etc. Ces actions ont diminué les coûts associés à une vigilance constante et apporté une plus-value.
    La gratitude équivaut à une reconnaissance de dettes. A un niveau plus large, la coopération englobe le commerce du commérage, le commerce des biens, la répartition du travail, etc. L’ on s’ y adonne tant qu’ on y est gagnant, si la corruption devient plus payante alors cette dernière stratégie se généralise. Ni une société de colombes seules ni une société de faucons seuls ne survivent longtemps. Trop de dominants ou d’ individualistes ensemble, ou l’ idéalisme de jeunesse réfractaire à l’ ambition, ou les rebelles des hiérarchies ne fonctionnent longtemps. Par contre, user de tactiques de soumission telles qu’ une gentillesse avérée et apparente, voire la peur anxieuse de ne pas être apprécié peuvent contribuer à gravir la hiérarchie sociale. La foi s’ inscrit à propos dans un cadre de sécurisation, soumission, conformisme, sentiment d’ utilité, valorisation, renforcement de l’ ego, auto motivation, auto-justification, etc.
    Les hommes se tiennent volontiers ensemble, histoire de statut à préserver. Les schèmes mentaux différent encore entre hommes et femmes. Le pire temps arrive lorsque des coalitions d’ amis visant à soutenir leurs statut dégénèrent en réseaux d’ auto-aveuglement collectif et en violents conflits génocidaires.
    Altruisme et solidarité ne sont que des tactiques et des stratégies utilisées sur une base de réciprocité pour bénéficier d’ avantages mutuels. L’ amitié sans intérêt ni contrepartie ne fait pas partie du répertoire des comportements humains.
    L’ ultime enjeu du programme naturel, la résultante de la course sans fin au pouvoir, ce que chacun convoite, doit à terme être nommément la transmission maximale de ses gènes. De quoi les hommes rêvent-ils?
    Normalement chez les humains la polygynie prédomine, les femmes ne sont pas exclusivement monogames et les pères s’ occupent en général des enfants.
    La sélection sexuelle signifie un investissement plus important de la femme, car elle ne peut pas avoir plus d’ un enfant par année pendant une période d’ environ vingt-cinq ans de fertilité. Son potentiel de reproduction est plus précieux. Donc, elle doit choisir avec soin le géniteur (de bons gènes séducteurs et/ou un investissement parental élevé du père par l’ engagement et/ou le statut, etc.). Elle se doit d’ afficher une certaine inaccessibilité pour élever sa valeur, la légèreté de mœurs n’ attire pas les bons candidats.
    Les choix féminins ont sélectionné la nature masculine et vice-versa.
    Concrètement, on voit peu de belles femmes riches marier des hommes pauvres, ou malades et pauvres.
    Les hommes se basent sur des indices de fertilité tels que l’ aspect et la jeunesse, d’ où le penchant fréquent pour l’ aspect pubère féminin.
    Nos gènes nous poussent à la sexualité afin de se répliquer, et vont jusqu’ à faire rivaliser les systèmes reproducteurs (e.g la compétition spermatique).
    L’ étiologie de la dimension naturelle s’ avère complexe à valider car elle prête flanc aux inférences et aux interprétations faute d’ expérimentations suffisantes.
    En fin de compte, les valeurs naturelles érigées en modèle à suivre représentent un égarement par ignorance, et un cautionnement du diktat génétique et de la loi de la jungle.
    La faculté de raisonner par contre peut s’exercer de manière indépendante et autonome. Elle relève de l’objectivité et d’un libre arbitre, dans la mesure où il demeure possible de s’extraire par la pensée de l’égoïsme, d’appliquer des raisonnements logiques à la résolution de problèmes, ou de réfléchir sur soi. Alors le bon sens rationnel prime, en théorie du moins, sur les intérêts personnels tant que la réflexion réside dans la sphère du progrès général ou du bien commun.
    Les multiples habiletés cognitives et méta cognitives et les formidables processus générés par le néo-cortex font des humains des êtres uniques, aptes à interagir dans un cadre où la plupart des gens sont gagnants, aptes à instaurer ce cadre, aptes à faire preuve de malléabilité pour pouvoir intégrer les modèles sociaux et intérioriser les valeurs nécessaires (faire des compromis, se contrôler, généraliser le sens de la culpabilité, etc.).
    La raison a donné naissance aux technologies, aux sciences, et a initié l’amélioration des conditions d’existence. Seule cette aptitude peut contrecarrer la nature et façonner l’auto-domestication des humains. Elle a permis l’avènement des civilisations et les progrès de l’humanité.
    Son origine reste spéculative, car l’accroissement récent du cerveau pourrait n’être qu’une résultante aléatoire de l’évolution. Une fois qu’une orientation ou qu’une mutation, parmi une multitude d’essais-erreurs, fonctionne comme solution ou comme arme dans un environnement contraignant, la tendance peut alors se renforcer par son succès adaptatif et reproductif croissant (comme le fonctionnement d’ un rochet).
    Ce pas n’a cependant jamais été franchi par nos cousins primates, ni autant par les autres hominidés.
    Si la vie appert comme un processus inévitable, l’intelligence appert comme un processus improbable.
    Les cultures reflètent les interactions de la nature, instincts et émotions, avec la raison.
    Un certain déterminisme culturel fonctionne à divers degrés. L’apprentissage et la socialisation se montrent parfois efficaces. A tout le moins, les lois et coutumes encadrent et codifient les comportements. L’éducation n’est pas un outil omnipotent, mais représente néanmoins le seul instrument performant pour construire les avancées sociétales.
    Trop de questions restent ouvertes cependant et la culture une notion excessivement controversée compte tenu de sa diversité, qui s’ étend selon l’ endroit de l’ égoïsme démesuré à l’aliénation dans tous les sens du terme. N’ importe quelle idée vraie ou fausse fait ses adeptes et peut desservir les gens.
    A chaque recul des valeurs humanistes et raisonnables, les valeurs ancestrales et égoïstes reviennent au galop.
    A ce jeu, la complexité des variations semble très vaste et les frontières deviennent floues.
    A ce jeu, les stratégies adoptées deviennent plastiques, multiples et adaptées aux circonstances du moment.
    Au jeu de la vie, le meilleur et le pire se côtoient et rien n’est absolu…
    Surtout pas notre pérennité.



    Goran Tufegdzic

  2. #2
    Augustin Guest

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    bon le spam ça suffit ! MERCI (l'est gentil)

  3. #3
    Date d'inscription
    April 2001
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    1 599

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    Bonjour Danielle Danielle, Ph.D. en psychologie ***233;volutionniste.
    Vous avez souhait***233; inscrire vos propos sur le forum et ***233;changer sur ce sujet.
    Je d***233;place votre texte: il vaut mieux le mettre en nouveau sujet si vous voulez discuter ***224; propos de celui-ci que de le copier en r***233;ponse ***224; plusieurs sujets qui sont des demandes d'aide ***224; la dissertation de philosophie correspondant ***224; du soutien scolaire sur Philagora
    Bonne journ***233;e ***224; vous tous.
    Jo***235;lle


    Ne pas se prendre au sérieux mais prendre la culture au sérieux.

    Joëlle Llapasset - Internet culturel http://www.philagora.net/

  4. #4
    Augustin Guest

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    Si deux mêmes codes génétiques peuvent s'exprimer différemment, qu'en est-il des jumeaux ? A quoi faisais tu allusion ?

  5. #5
    Olivier66 Guest

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    Bonjour à vous,

    Timshel, impressionnantes explications que tu nous fournis là…


    Tout ces propos sur les gênes et l’irréductibilité à leur seule expression de notre entité me donne l’impression d’un bel exemple de pensée disjonctive. Comme l’a très bien dit Timshel, on croyait tout savoir grâce aux gênes et on découvre encore plus complexe… un peu comme en physique quantique ou en astrophysique où nos belles lois mécanistes se sont légèrement cassé les dents, s’obligeant désormais à tenir compte d’une part d’incertitude et d’indétermination.

    Je pense que cet exemple des gênes et de leur rôle dans notre composition/évolution reflète un pan maintenant fébrile de nos développements scientifiques. Je vais plus ou moins paraphraser Edgar Morin mais, outre le fait que l’on ait situé la réalité dans un certain matérialisme depuis quelques siècles, la science a toujours eu depuis cette tendance à séparer l’objet de leur étude, à isoler le système et à l’étudier en vase clos.

    La part d’incertitude dans tout système, son degré d’ouverture* qui est proportionnel à sa complexité, ces limites ont été mises en évidence par Heisenberg et Gödel qui ont mis à mal ces postulats pourtant fondateurs des sciences (essentiellement inspiré de la démarche positiviste).

    *CAD ses interactions avec son environnement qui sont apparemment quantité négligeable pour les sciences

    Dés lors, il apparaît tout aussi illusoire d’essayer de réduire ce que nous sommes à nos seuls gênes ou à leur stricte expression.

    « L’apprentissage et la socialisation se montrent parfois efficaces »

    Ca par exemple…, ainsi la seule approche matérialiste doit aussi tenir de compte de phénomènes interactifs irréductibles aux seuls gênes et dont la portée est quantité négligeable si on n’en tient pas compte (ce qui permet de voir l’erreur de tout cela… un gêne pris isolément va nous fournir des informations, mais ce gêne n’existe pas en tant que tel et seulement pour et par lui-même, il résulte aussi de son environnement et de ses échanges interactifs qui ne peuvent être pris en compte sous l’œil d’un microscope).

    Bref, ça me rappelle fortement le sujet sur le cannabis, une étudiante en médecine avait donné les explications sur les répercussions physiologiques de l’usage du cannabis, un compte rendu terrifiant, scientifiquement lucide, très froid. Si l’on s’en tient à la seule définition biologique, on ne peut absolument pas appréhender les processus en place dans l’usage de drogues car on élimine de facto le rôle sociologique et social de cet usage (ainsi que le rôle psychologique)… fonction qui ne peut être prise en compte dans une approche purement biologique (qui donne de précieuses informations, mais qui ne peut suffire à estimer correctement le phénomène « usage de drogues »dans sa globalité. Ainsi on isole les molécules incriminées et on les étudie biologiquement hors de tout contexte plus vaste).

    Simplification et représentation du réel, les sciences devraient aussi s’interroger plus longuement sur le rôle de l’observateur dans cette recherche, le « pur regard objectif » du savant étant devenu à notre époque une illusion rudement mise à mal (en quantique et plus généralement dans le débat sur le déductivisme). Je n’insiste pas plus.

    Ciao

  6. #6
    goran Guest

    Arrow Lecture enfantine?

    Il y a deux livres recents et palpitants: L animal moral de Robert Wright chez Folio (en francais) et The Red Queen de Matt Ridley, de plus ils sont bien ecrits et contiennent des demonstrations probantes.
    Ce que je deplore c est que la synthese du genre humain, le paradigme evolutionniste, provienne du monde anglo-saxon: 450 publication en une annee, et dans la francophonie je n ai trouve que la traduction de Robert Wright...Mais je suis convaincu que des gens s y interessent!
    De tres nombreux romanciers par contre decrivent avec justesse la nature humaine...
    Goran, Montreal
    P.S. je ne souscris nullement au reductionnisme genetique, et qui le fait? On peut choisir de ne pas se reproduire... Fallait-il vraiment ecrire ces precisions?
    Le dogmatisme est loin de la demarche heuristique. Quoiqu on puisse faire des experimentations brillantes parfois, les constatatations ne sont souvent que statistiquement valables d autres fois, mais l epistemologie eloignerait le debat de son objectif de vulgarisation.
    Dernière modification par goran 13/10/2005 à 19h30

  7. #7
    dragoon131 Guest

    Par défaut

    L'homme ne pouvait évidemment pas apercevoir autour de lui l'Evolution sans se sentir à quelque degré soulevé par elle. Et Darwin l'a bien montré.Dans notre conscience, à chacun de nous, c'est lEvolution qui s'aperçoit elle-même en se réfléchissant. L'Homme, non pas centre de l'Univers, comme il l'a cru naïvement,- mais ce qui est bien plus beau, l'Homme flèche montante de la grande synthèse biologique. L'Homme constituant , à lui seul, la dernière-née, la plus fraîche, la plus compliquée, la plus nuancée des Nappes successives de la Vie. Ceci n'est pas autre chose que la vision fondamentale. Mais cette vision, ne prend sa pleine valeur, ou même n'est défendable, que par illumination simultnée en nous-même des lois et conditions de l'Hérédité.
    Comment en douterions-nous lorsque, directement sous nos yeux, nous les voyons, par tous les canaux de la " tradition ", s'emmagasiner irréversiblement dans la plus haute forme de Vie accessible à notre expérience, je veux dire la Mémoire et l'Intelligence collectives du Biote humain? - Tradition, Instruction, Education.
    Avec la première étincelle de Pensée apparue sur Terre, la Vie s'est trouvée avoir mis au monde un pouvoir capable de la critiquer, et de la juger. Risque formidable, longtemps dormant, mais dont les dangers éclatent avec notre premier éveil à l'idée d'évolution. Comme des fils devenus grands,- comme des ouvriers devenus "conscients ", nous sommes en train de découvrir que Quelque Chose se développe dans le Monde, au moyen de nous,- peut-être à nos dépens. Et nous nous apercevons que, dans la grande partie engagée, nous sommes les joueurs, en même temps que les cartes et l'enjeu. Rien ne continuera plus, si nous quittons la table. Et rien non plus ne peut nous forcer à y rester assis. Le jeu en vaut-il la peine? ou sommes-nous des dupes?... Question à peine formulée encore au coeur de l'Homme, habitué depuis des centaines de siècles à " marcher ". Mais question dont le simple murmure, déjà perceptible, annonce infailliblement les prochains grondements.
    Les éléments du Monde refusant de servir le Monde parce qu'ils pensent. Plus exactement encore, le Monde se refusant lui-même en s'apercevant par Rélexion. Voilà le danger? Ce qui, sous l'inquiètude moderne, se forme et grossit, ce n'est rien moins qu'une crise organique de l'Evolution.
    Et nous voici par le fait même, pour avoir mesuré la gravité vraiment cosmique du mal qui nous trouble, en possession du remède qui peut guérir notre anxiété. " Après s'être mû jusqu'à l'Homme, le Monde ne s'est-il pas arrêté? Ou, si nous nous mouvons encore, ne sommes-nous pas au rouet? "..
    La réponse à cette inquiètude du Monde moderne jaillit toute seule, par simple formulation du dilemme où l'analyse de notre action vient de nous enfermer.
    " Ou bien la Nature est close à nos exigences d'avenir: et alors la Pensée, fruit de millions d'années d'effort, etouffe mort-née, dans un Univers absurde, avortant sur lui-même. Ou bien une ouverture existe,- de la sur-âme au dessus de nos âmes: Mais alors cette issue, pour que nous consentions à nous y engager, doit s'ouvrir sans restrictions sur des espaces psychiques que rien ne limite, dans un Univers auquel nous puissions éperdument nous fier. "
    Ni dans un sens, ni dans l'autre, du reste, une évidence tangible. Mais pour espérer, les invitations rationnelles à un acte de foi.
    Au fond la meilleure garantie qu'une chose doive arriver, c'est qu'elle nous apparaisse vitalement Nécessaire.
    Ce n'était donc pas assez de dire, qu'en devenant consciente d'elle-même au fond de nous-même, l'Evolution n'a qu'à se regarder au miroir pour s'apercevoir jusque dans ses profondeurs, et pour se déchiffrer? Elle devient par surcroît libre de disposer d'elle-même,- de se donner ou de se refuser. Non seulement nous lisons dans nos moindres actes le secret de ses démarches. Mais pour une part élémentaire, nous la tenons dans nos mains: responsables de son passé devant son avenir.

  8. #8
    goran Guest

    Par défaut Empirisme vs herméneutique?

    Merci pour votre essai.
    Mais je suis trop sceptique et terre-à-terre pour ne pas être un "Bright" au sens de R. Dawkins.

  9. #9
    Logos Guest

    Par défaut Juste une petite remarque qui porte à reflexion

    Je voudrais mettre en avant à la vue de ce sujet un problème fondamental dans la connaissance de l'homme, qui se traduit par un paradoxe très simple et à la fois très complexe;je vous renvoi à Par delà le bien et le mal de Nietzsche et son concept de volonté foncière de l'esprit.

    L'homme est le fruit d'une incroyable fusion d'expérience, une infinité puisqu'en terme de situation humaine, les variables sont trop nombreuses pour trouver deux situations semblables en tout point. Mais en même temps, le système de réflexion de chacun est basé sur la représentationn qui s'additione a celui de la memoire.
    Ainsi, L'homme veut se chercher, se connaître sans pouvoir pour autant même en étant incroyablement objectif. Selon va contre son mode de pensée, c'est pourquoi se connaître est en quelque sorte une abberation puisque nous nous frouvoyons toujours dans une pseudo-conaissance( deja renvoyé par la perception subjective d'autrui) qui vise à donner une unité à l'infinité qui nous régie. On est loi de pourvoir se connaître losque l'on procède par assimilation, par deduction deja subjective.

    Je suis en ce moment submergé par cette decouverte et donc j'ai du mal a y confronter encore des objections. En avez vous qui pourrait eclairer ma lanterne au passage?
    Sur ce, bonne continuation.

  10. #10
    Date d'inscription
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    Par défaut

    Citation Posté par Logos
    (....)
    se connaître est en quelque sorte une abberation puisque nous nous frouvoyons toujours dans une pseudo-conaissance( deja renvoyé par la perception subjective d'autrui) qui vise à donner une unité à l'infinité qui nous régie. On est loi de pourvoir se connaître losque l'on procède par assimilation, par deduction deja subjective.
    Question bête: comment savoir que la connaissance qu'on a de soi-même n'est pas la bonne si l'on ne peut pas la comparer à ce qu'il faudrait savoir?

    Il me semble que même si l'on ne peut en effet connaître TOUS les détails, on peut quand même connaître les grandes lignes. Ce qui n'est pas rien.

    Quant au sujet de l'évolution, j'y répondrais bientôt. C'est un sujet très intéressant.

    Scop

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