Sujet bien intéressant.
L'angle d'attaque scientifique vise d'abord le côté physiologique de l'émotion (neurologique et hormonal). Ce qui permet de se poser la question des définitions matérielles des émotions: les substances corporelles étant limitées, les complexions de nouvelles émotions ne sont pas illimitées. Cela dit, comme on ne connait pas encore tout, il est peut-être possible de trouver de nouveaux rouages, de nouvelles sensations:
après tout, on invente toujours de nouvelles drogues!
Dans le même ordre d'idée, peut-être moins scientifique au premier abord, les créateurs artistes sont aussi des créateurs d'émotions nouvelles... On peut imaginer que des neuroscientifiques s'intéressent un jour ou l'autre à ces émotions et essaient à leur tour d'en inventer dans le cadre d'une étude.
Malgré tout, si les scientifiques peuvent suciter des émotions, ils ne les inventent pas entièrement. Ils peuvent jouer sur les différentes cordes neurologiques ou psychologiques, les mesurer, les prévoir: mais ils ne saisissent que la face matérielle de l'émotion. Le côté subjectif échappe irrémédiablement.
L'émotion est en effet ce mouvement de réaction d'un être sensible. C'est ce que les anciens nommaient passion: c'est l'adaptation de l’homme au plan psychique qui joue un rôle d'informateur spécifiquement sur le degré de satisfaction des besoins. La colère, par exemple, n'est pas seulement un ébranlement neuronique et humoral, mais la réaction face à une forme de mépris... Ce dernier mode, qualitatif, échappe aux mesures expérimentales.
Scop