Monsieur Januscream

Je vous présente toutes mes excuses pour le malentendu concernant le phallocentrisme. Je n'assimilais pas votre argumentation à celle d'un phallocrate. Néanmoins la possibilité d'un sexe féminin comme construction d'une identité biologique et culturelle à partir de l'orbitation (en ellipse ou en cercle, à vous de voir) autours du phallus me semble pour le moins discutable.
Lorsque vous parlez du normatif comme d'un épiphénomène de quelque chose de plus profond, je ne peux plus qu'abonder dans votre sens. Ais-je déjà dit à un moment que le normatif avait une réalité en soi indépendante de ce qui la supposait ? Je me permet donc de vous renvoyer à nouveau aux Constructions sociales de la réalité de T. Luckmann et Berger (me semble t-il) pour ce qui concerne les typifications simples ("il a mis la table, je fais donc la vaisselle" ; "il a l'habitude de mettre la table, j'ai l'habitude de faire la vaisselle" ; "il met la table, je fais la vaisselle") : essayons de méditer ensemble sur les conséquences à plus grande échelle -donc lorsque le système se complexifie- d'une domination masculine plus subtile qu'il n'y paraît car elle ne recouvre peut-être pas les schèmes explicites d'une manipulation "sauvage" faisant justement de l'homme un phallocrate sans foi ni loi. Il nous faudrait donc désormais penser l'assujetissement féminin comme la conséquence d'éléments discrets inscrits dans un ensemble de représentations continuellement en constructions (je ne vous cacherai pas que je balance volontiers pour le continuisme historique, et que j'ai plus une "foi" bergsonienne qu'hégélienne -je parle de foi afin de pasticher un peu Nietzche qui, je vous le rappelle, ne se gêna pas pour pomper Dostoïevsky, sur la foi ancienne qui se rallume dans le coeur des scientistes....vous voyez ?).
Je vous remercie d'autre part pour la métaphore de la source et du ruisseau, j'en sors grandit d'une plus nouvelle et d'une plus forte intuition philosophique .

Cordialement