La sexualité de l'humain n'est pas stéréotypée, comme pour les autres animaux.
L'expérience acquise, l'éducation, sont des facteurs qui interviennent sur l'identité sexuelle ressentie par l'individu.
Bien que l’expérience, l’éducation voire la vision que porte la société sur la sexualité influencent les divers comportements, il n’en reste pas moins qu’une part de schémas préétablis interviennent chez l’homme au même titre que chez les animaux. De récentes recherches biologiques et neurologiques concernant les comportements amoureux chez l’humain tendent à mettre en exergue l’évidence d’un processus programmé au niveau de nos gènes. En ce sens, il existe bien un programme stéréotypé agissant sur nos comportements et désirs sexuels. Ces derniers seraient également responsables d’une modification de l’activité cérébrale durant une période d’environ 3 ans nommée communément « Etat amoureux ou période d’amour fou ». Durant cette phase, le cerveau est tributaire de la physico-chimie des hormones, de leurs récepteurs et du génome humain. Deux hormones archaïques (vasopressine et Ocytocine : qui régulaient déjà la reproduction chez le ver de terre) ainsi que leurs récepteurs fonctionnent à plein régime durant cette phase et engendrent belle et bien un comportement « amoureux » caractéristique en dehors même des qualités du partenaire. Cette période constituerait une entité biologique « couple » dans le seul but reproductif et serait ensuite suivie d’un retour au fonctionnement de base du cerveau.
Aujourd’hui, les moyens de contraception, l’évolution culturelle et sociale ont permis d’avoir un impact sur la sexualité. Ceci dit, le schéma cérébral reste programmé durant la phase décrite précédemment.
Quant au concept « d’identité sexuelle », avec toutes les variations que celui-ci peut connaître d’une personne à l’autre, est également tributaire d’un certains nombres de constantes dites masculines et féminines à travers une approche spécifique de l’érotisme.
Pour résumer grossièrement la thèse de Francesco Albéroni « L’érotisme », la femme aurait une approche spirituelle de la sexualité dans laquelle l’imaginaire occuperait une place centrale. Elle fonctionnerait sur le mode de la continuité : désir d’une rencontre infinie et éternelle qui se perpétue au-delà de l’acte sexuel. Paradoxalement, l’appréhension de l’érotisme chez l’homme se ferait sous le mode de la discontinuité en ce sens que ce dernier ne prolonge pas l’acte par l’imaginaire. En revanche, il garde la mémoire du fragment, de l’instant qu’il pourra revivre à chaque fois avec la même intensité. « La capacité de la mémoire érotique chez l’homme est inouïe. Des dizaines d’années peuvent passer, le souvenir érotique de l’homme revient avec la même netteté qu’au premier jour(…) Nous sommes devant un paradoxe. L’homme se détache plus facilement et ne désire pas prolonger l’acte érotique ; il lui arrive de se lasser, de vouloir fuir. Mais en même temps, il garde le souvenir indélébile de l’aventure (…) » « A l’inverse, la femme désire la continuité et supporte mal le détachement. » « Le plaisir existe aussi bien sûr chez la femme mais il est médiatisé par le rapport amoureux et il trouve sa noblesse dans la générosité de l’amour.