De longues heures passent
Cette aiguille tourne et me lasse
Décompte ces instants d'ennui
Accablant cette joie qui me fuit

Lentement l'ombre morose s'instale
Ma vision s'égare au loin
Dans cette pénombre qui s'étale
Mon esprit en est l'unique temoin

Je vois claire mais la pensée gouverne
Elle ordonne ce paysage terne
Je suis pri dans cette illusion pesante
Qui affaisse mon humeur haletante

Le temps cet insatiable voleur
Ne me dérobe point de jouvence
Mais cultive sans clémence
Ce champs d'obscurs fleurs

Au milieu de cette contrée melancolique
Ou le silence est le discours magnifique
De celle qui me chuchote a l'oreille
Et me révéle telement de merveilles

Elle est cette muse mysterieuse
Qu'on ne voit jamais bien qu'elle éclaire
Le chemin de la plume rigoureuse
L'écrivain n'en est que plus fier

Pour le solitaire qui sait la déceler
Au milieu de ces champs desolés
Elle est une scource intarissable
Dont decoule parfois même l'inexplicable

Son infini générosité est sans prix
Mais sa soeur guette au tournant
Elle n'a rien a offrir a part sa folie
Pour le malheureux qui la paye de sa raison

Aprés tout peu importe mon sort
Mais par pitié abreuve moi encore