Aube du 6 août…

Je ne masquerai pas tes nuances
Avec de lourds volets d’acier
Bien que tu ne sois qu’apparence
Approche-toi, je suis levé…

Aussi vrai que je fuis la multitude
Qui te dédaigne comme chimère
Je guetterai en altitude
L’or absolu de ta lumière

Arrive l’aube, millions d’éclats
Que convie l’immense perspective
Je la suivrai lorsqu’elle m’enveloppera
Un jour, la clarté incisive…

On te priera
Dans les années de cécité
Et puis, lorsque tu seras par tous oubliée,
Viendront les jours maudits, les temps d’obscurité…

Je sais déjà que mes signes tracés
Vous font rire, tout au plus
Je vais pourtant écrire, mes frères harassés
Qu’un matin, on ne se verra plus

Je vais écrire, frères tourmentés,
Qu’une aurore, en été, nous ne souffrirons plus…