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Discussion: la foi est-elle le fondement de toute connaissance?

  1. #1
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    April 2005
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    Pariiiis
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    Par défaut la foi est-elle le fondement de toute connaissance?

    Bonjour à tous,

    La foi est-elle le fondement de toute connaissance?
    Je parle de foi au sens large du terme, pas forcément au sens religieux. Il faudrait peut-être dire "confiance". Confiance dans les sens, dans l'intelligence...
    Si oui, alors se pose le problème:
    Comment faire confiance à / en quelque chose (quelqu'un?) qu'on ne connaît pas?

    J'aurais aimé y lier une seconde question sur la certitude... mais ça peut être compris dans le terme de "connaissance".


    Cordialement,
    Scop

  2. #2
    dugogh Guest

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    1, Oui, évidement. Je dois d'abord croire qu'une connaissance est possible, sinon pas de motivation.
    2, Avec une bonne portion de la nécessité se la question mème ne pose pas.
    Si je suis au train de me noyer, je me soucie peu si mon sauveur est d'une famille fréquentable.
    3. La "certitude" de base est indispensable au départ, c'est un prèt.
    Ensuite tout est autrement.
    Dernière modification par dugogh 30/06/2005 à 15h51

  3. #3
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    Bonjour Dunogh, et merci pour la réponse.

    Le 1. me semble évident formulé tel quel, mais peut-être cela pourrait être encore plus simple et plus direct : avant de connaître, on ne se pose même pas la question de connaître ou pas... C'est quand on commence à connaître, et à connaître l'erreur ou la capacité de l'autre de mentir, que la question de confiance peut se poser.
    Le 2. est placé dans un contexte moral. En effet, si c'est le seul moyen de salut, alors la question ne se pose pas. Mais dans le contexte -certes général- de la connaissance, quel est ce moyen unique qui permettrait de se raccrocher à lui?
    3. La certitude m'étonne. Je l'expérimente parfois. J'aime bien cette idée de prêt. Mais est-ce qu'on peut encore parler de certitude?

    Il me semble que la certitude est la qualité d'une connaissance qui ne peut être remise en cause. Serais-je trop ambitieux de penser que c'est possible? Je ne crois pas...

    Cordialement,
    Scop

  4. #4
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    il est bizarre que seule la connaissance par l'esprit soit valorisée.

    Mais l'être humain posséde un corps physique et un corps mental.

    Ainsi même si on peut relier les deux dans une conception moniste, il existe à mon avis des connaissances par la chair et d'autres par l'esprit. Des connaissances sous corticales et d'autres corticalisées ( bien que la conscience ne soit pas aussi facilement localisable dans le cortex, bien au contraire )

    Si certains ont privilégié le mental, peut être faudrait-il revaloriser le corps et nos sens. Notre corps parfois nous trompe mais notre mental aussi.
    Aussi ne faut-il pas naturaliser trop vite le corps.

    Une connaissance est bien affirmée lorsqu'il existe une juxta position , un concordance, un accord entre les deux.

    Un apprentissage est donc un discussion entre le corps et l'esprit, une habitude est la victoire du corps, l'esprit étant alors au repos.

    La certitude nécessite la foi dans la regularité de notre monde. Sans cette régularité alors aucune certitude n'est possible. Alors....
    Dernière modification par francois2 30/06/2005 à 19h52

  5. #5
    dugogh Guest

    Par défaut AAAAH, les souvenirs

    Salut Scop,
    T'as raison. C'est marrant, j'ai pensé:
    toute connaissance, le Plan, le Descartes -> ERROR! parce-qu'à la place de penser, j'ai sorti un kit
    Pourtant j'ai longuement songé une fois qu'est-ce qui peut se passer dans la caboche d'un nourisson quand il remarque qu'entre le fouillis sur ses deux rétines est parfois une grande similitude..Ouf, focaliser, ça ne veut pas encore dire d'avoir les concepts des choses, mais c'est un bon début pour construire un cogito, item pour le goût, le toucher et le son qu'il peut tester déjà en stade prénatal. A t'il une foi dans ses compétences? Je dirais plutôt qu'il n'a pas la moindre doute, d'abord il doit apprendre d'agir et ensuite il peut commencer d'évaluer les résultats de son agitation. La vie d'un nourisson est une misére.
    Alors que tu te lances dés le départ dans la connaissance de quelqu'un.
    ..non,mais, ... je vais arréter de gaver
    Dernière modification par dugogh 04/07/2005 à 04h05 Motif: P.S.:

  6. #6
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    Par défaut

    Citation Posté par francois2
    il est bizarre que seule la connaissance par l'esprit soit valorisée.

    Mais l'être humain posséde un corps physique et un corps mental.

    Ainsi même si on peut relier les deux dans une conception moniste, il existe à mon avis des connaissances par la chair et d'autres par l'esprit. Des connaissances sous corticales et d'autres corticalisées ( bien que la conscience ne soit pas aussi facilement localisable dans le cortex, bien au contraire )
    Je suis à peu près d'accord sur le fond. Je pense que la connaissance n'est pas que spirituelle (intellectuelle), mais aussi sensible. J'irais même jusqu'à dire qu'elles sont en étroite relation.
    Je pense également que la conscience ne peut ultimement se réduire au fonctionnement du cerveau.

    Si certains ont privilégié le mental, peut être faudrait-il revaloriser le corps et nos sens. Notre corps parfois nous trompe mais notre mental aussi.
    Aussi ne faut-il pas naturaliser trop vite le corps.

    Une connaissance est bien affirmée lorsqu'il existe une juxta position , un concordance, un accord entre les deux.
    Un apprentissage est donc un discussion entre le corps et l'esprit, une habitude est la victoire du corps, l'esprit étant alors au repos.
    Nous vivons (en Europe surtout) depuis quelques siècles comme des anges... Aujourd'hui, on en fait les frais. De sorte qu'il faille faire des efforts pour se retrouver... Il existe même des thérapies pour réapprendre à sentir!

    La certitude nécessite la foi dans la regularité de notre monde. Sans cette régularité alors aucune certitude n'est possible. Alors....
    Oui... Dès qu'on cherche à comprendre, on pose une régularité (ontologique?)... il y a quelque chose qui me chiffonne... mais je n'arrive pas à mettre la main dessus...

    Scop

  7. #7
    Qohelet Guest

    Lightbulb Fausse science? Certitude?


    Je pense que l'expression 'fausse science' comporte une incohérence. Une science est un savoir méthodiquement organisé, ayant un objet formel propre et s'aidant d'instruments appropriés. J'ai répondu hier, mais il y a eu un 'décrochage' et mon texte a été perdu.
    Une fausse science, serait une apparence de savoir qui aurait pour but de berner le monde. Je n'ai pas étudié ce qu'est la scientologie mais j'ai entendu dire que la 'scientologie' était une fausse science. L'apparence d'une science, qui attire en vue d'exploiter.
    Les sciences 'authentiques' se subdivisent selon leur objet formel: l'angle de connaissance sous lequel elles étudient l'objet - qui peut être le même objet, d'ailleurs. Par exemple l'être humain: il peut être étudié en tant qu'être vivant,(biologie, anatomie, médecine), en tant qu'être vivant en société (sociologie), organisant la vie en communauté (politique) vivant de rapports et d'échanges de biens (économie), ayant une vie de l'esprit (psychologie) capable de raisonner avec méthode (logique et épistémologie), se posant des questions sur ce qu'il est (ontologie, métaphysique), se demandant comment agir pour son bien et celui des autres (éthique)...se demandant s'il se justifie par lui-même ou par une Cause Première (théodicée)...

  8. #8
    Qohelet Guest

    Lightbulb Foi et connaissance


    La foi suit la connaissance et non l'inverse, du moins en religion. Pour arriver à une connaissance, je pense que ce qui est primordial c'est la capacité de s'étonner là où d'autres n'arrêtent pas leur regard. Le moteur de la science est la curiosité et ses outils sont: la méthode rigoureuse, la délimitation précise de l'angle formel de l'étude, la mise au point d'instruments fiables.
    Les degrés du savoir se distinguent par l'objet formel de la visée. La science des sciences consiste à réunir tous ces savoirs en une synthèse harmonique où chaque chose prend son sens. La reine des sciences est la philosophie, dont la métaphysique. Il en découle l'éthique pour la vie pratique afin que notre vie prenne sens et valeur dans ce tout.

  9. #9
    Qohelet Guest

    Lightbulb Certitude


    La certitude dépend à la fois de la nature de l'objet étudié et de la valeur de la recherche de qui étudie l'objet (même si l'objet d'étude est soi-même).
    La mathématique est une technique humaine. Comme l'homme se donne les points de départ, il a toutes les chances, dans son travail d'obtenir des certitudes. La mathématique peut s'avérer un outil fiable, mais reste un outil, non une science du réel. La mathématique existe à présent et peut faire l'objet d'une étude mais n'oublions pas en cours de route ce que nous étudions!
    L'étude du réel suppose que l'on accepte d'abord qu'un réel extérieur à notre conscience existe; ensuite, que ce réel est à notre portée, puis qu'il puisse être connu en lui-même et non de façon déformée ou transformée. Les philosophies se subdivisent donc à ce sujet en idéalismes, hyperréalismes et réalismes modérés... et de nombreuses sous-divisions!
    Personnellement j'opte pour le réalisme modéré d'Aristote, contre l'idéalisme de Kant et l'hyperréalisme de Platon (et des tas d'autres). A la base, il y a toujours une option! Cela ne veut pas dire qu'on ne puisse justifier son option.
    Certaines sciences, par nature, arrivent à des certitudes partielles; perfectibles. D'autres à des certitudes définitives.
    Si j'étudie l'être en tant qu'être, j'aurai des chances d'arriver à des certitudes définitives. Si je fais de la physique fondamentale, j'aurai sans doute des certitudes perfectibles: par exemple: aujourd'hui il nous semble certain qu'au début de l'univers que nous connaissons (dans la mesure où nous le connaissons) il y aurait eu une énorme explosion, un big bang. Mais qui dit que c'est là le dernier mot?

  10. #10
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    Exclamation le choix primordial de la philosophie

    Citation Posté par Qohelet

    Personnellement j'opte pour le réalisme modéré d'Aristote, contre l'idéalisme de Kant et l'hyperréalisme de Platon (et des tas d'autres). A la base, il y a toujours une option! Cela ne veut pas dire qu'on ne puisse justifier son option.

    Voilà donc ce qui me trottait dans la tête!
    J'ai l'impression d'avoir trouvé ce qui me turlupine depuis tant d'années!

    Cette option, ce choix fondamental qui fait qu'on prend telle ou telle direction, et qui nous rapproche de tel ou tel philosophe... Pourquoi certains pensent qu'après Kant, on ne peut plus revenir en arrière, d'autres qu'en dehors de Spinoza point de salut, d'autres encore que les grecs ont déjà tout dit, etc. ? C'est cette option que je veux interroger.

    En effet, quelle est la motivation profonde qui nous fait choisir ce premier pas sur lequel on fonde tout le reste? Ce n'est pas anodin, et sans doute faut-il plusieurs années pour s'assurer que c'est le bon... si bon il y a...

    Car enfin, peut-on se satisfaire d'un compromis, en disant "à chacun le sien". La philosophie serait-elle affaire d'opinion? Oui, bien sûr, il faut respecter l'autre dans ce qu'il pense. Mais ce pacte de non agression n'est qu'une surface pour permettre le dialogue. Si chacun pouvait avoir "sa" vérité, ce serait contradictoire, et rendrait par là même la philosophie caduque.
    Ou bien faudrait-il jouer à l'autruche, et ne pas remuer la vase qui cache ce premier choix, de peur de découvrir qu'il est injustifiable...

    Ce serait pourtant étonnant qu'on ne puisse rien dire de ce "premier" choix. Je dis "premier" non parce que le philosophe choisirait chronologiquement de commencer par là: on peut partir de plus haut, par quelque chose qu'on aimerait trouver dans le système (au sens large), et remonter au principe pour le découvrir, ce premier qui fonde le reste.

    Mais si ce premier est un postulat, comme il convient en mathématique, ce me semble très délicat de le choisir sur un coup de tête, voire, par hasard, ou pire, pour chercher à démontrer et justifier quelque chose qui nous est cher (alors on pourrait tout justifier sans broncher). Car la philosophie, tout en maniant l'abstrait, a pour but de formuler nos étonnements dans le concret, de les dire sans se jouer de mots. Quelle noble tâche, et combien périlleuse...

    Si donc il nous faut choisir ce premier, sans pouvoir peut-être le justifier par des prémisses antécédentes (puisqu'il est premier), comment le choisir?


    Scop

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