les machines, les machines, ls temps modernes
Bien sur notre société repose sur le matérialisme et ceci depuis que l'homme s'est confié corps et âme au culte de la raison.
La raison, universalement irrépartie, est devenue le credo de la lithurgie républicaine journalière.
Cette raison, colosse au pied d'argile, nous commande, nous guide dans notre vie.
Qu'un philosophe misanthrope ait mis en doute l'humanité de celle-ci n'a pas empéché la roue du modernisme de tourner.
Un nombre égale un nombre nous dit cette sacrée raison et ceci en dépit du bon sens. Mais chaque nombre est différent.Defini, dans un plan irréel, par la rencontre de deux destins infinis.,combinaison de neants et d'unités il est multiple et unique et pourtant si dissemblable de son prochain.
Sensible jusqu'au bout des doigt, idéalisé et pourtant si utile, qui es-tu? Un outil vital et nécessaire à toute opération combinatoire.
La raison nous a entrainé loin du sol. Comme un écrivain rédigeant son premier jet à l'encre de son coeur et peaufinant ensuite au stylo noir de sa mémoire, l'humanité s'est détachée des mystères divins pour s'enchainer dans la justice idolâtre.Dépités de l'imperfection de nos maitres humains , nous nous sommes jétés dans nos créations mécaniques. Par paresse et lacheté, de servantes nous les couronnons maitresses.
Ces machines, concues à l'image filtrée de notre raison, nous appréhendent qu'objectivement. Colorés nous nous vîmes, noirs et blancs nous sommes devenus.
Alors pourquoi s'étonner que de sujets nous devenions objets dans ce système numérique désacralisé.
Non assurement le programme mère de notre société informatisée n'est pas ingrate; elle nous rend ce que nous lui avons donné:
-de l'intelligence écoeurée.
-des memoires vives et des calculateurs mais sans la chaleur du sentiment
Comment aurions nous pu????
Alors pourquoi crier contre notre création collective alors que nous avons renié toute chair dans nos institutions.
Et pourtant cette chair si faible en apparence ne demande qu'à vivre et à s'exprimer pour le plus grand bonheur de l'esprit.
L'un ne va pas sans l'autre. Alors notre société est psycho somatiquement malade.
En effet comment numériser la chair. La beauté réside non dans la perfection mais justement dans les petites imperfections. La beauté de la musique réside dans les petites notes dissonantes et imprévues.
Passer du qualitatif au quantitatif est bien évidemment restrictif; et ce petit oubli masque notre ignorance. Ainsi tout audiophyle averti sait parfaitement que le vinyl associé à des bons vieux amplificateurs à lampe du temps jadis, restitue avec plus de chaleur l'émotion de la musique que le MP3. Seul le rythme n'est pas écorné par cette approximation digitale. Il faut se rendre compte que le plaisir est dans la découverte de l'inconnu sinon le plaisir se transforme en ennui. La vie oscille entre souffrance et ennui affirme Shopenhauer mais cela est-il conforme aux sensations? En effet, le plaisir de la découverte compense la souffrance. L'ennui n'est-il pas le corollaire de la paresse?
Comment juger d'une oeuvre d'art. Seul le temps et l'opinion de plusieurs générations d'êtres humains ne redonnent-ils pas l'artiste ses titres de noblesse?
Que dire du langage sinon qu'il n'est pas raisonnable et terriblement humain. Il n'est pas logique et permet de faire passer l'incommunicable. La parole sans la voix est floue et sujette à multiples interpretations. La parole sans le visage!
L'esprit sans le corps est inconséquence. L'homme et la femme n'écoutent plus leurs corps et veulent domestiquer leur nature; les albigeois reviennent à pas feutrés laissant aux bêtes le plaisir du corps.
Aux maitres le plaisir de l'esprit et à l'esclave le plaisir du corps.
Je suis désolé mais la philosophie ne peut rien. La philosophie, culte de la raison et de la logique n'est-elle pas dangereuse pour l'homme lorsqu'elle veut gouverner l'humanité?
Les mots de M Agueev auteur d'un sel ouvrage " roman avec cocaïne" ( clin d'oeil à Timshel ):
" chers et bon prophètes! Ne nous touchez pas, n'attisez pas dans nos âmes les sentiments élevés et humains et ne faites aucune tentatives pour nous rendre meilleurs. Car voyez vous, tant que nous sommes mauvais, nous nous contentons de petites lachétés; quand nous devenons meilleurs nous tuons"
Mais que ou qui tuons nous?
Aujourd'hui dans notre société basée sur des philosophie de la raison, le corps hurle de douleur et se prostitue pour exister.
Ne faut-il pas ressussiter le corps avec l'esprit?
Notre société est trop philosophique trop raisonnable dans ses fondements. Le corps est broyé dans les engrenages de la raison.
Le matérialiste n'aime pas l'incertitude, cette inconnue mystérieuse contient par essence un risque pour le rendement escompté.
Ne faut-il pas restreindre la raison et redonner à la chair ses lettres de noblesse. Ne faut-il pas coordonner les deux.
Comment la société peut -elle accepter l'irrationnalité? Il s'agit au mon avis de la question importante.
Comment rémunérer l'amour à sa juste valeur? Comment valoriser l'amour d'autrui?
Dans une société dans laquelle l'argent est le metre étalon, l'amour de l'autre devrait dégager une rentabilité des plus hautes.
Ainsi la mère de famille s'occupant de l'enfant devrait être valorisée autant sinon plus que le père allant à la ceuillette des euro.
Si femme et homme deviennent guerriers alors l'enfant devient petit prince.
Ne faut-il pas s'accepter comme imparfait, que l'autre le soit aussi et que toutes les réalisations de l'être humain aussi.
Pour en revenir à la philosophie, j'aime les philosophes poétes et les penseurs parlant avec leurs trippes. Ah Gogol, Agueev, Nabokov.
Mais je préfère les religions considérant la vie non comme une source de malheur mais de bonheur, une religion laissant à l'être humain l'espoir d'être heureux et de rendre les autres heureux. Une religion acceptant l'imperfection et le pardon toujours possible.
chaud aujourd'hui n'est ce pas!
Francois