Encore maintenant, oui, toujours aujourd’hui
Le changement est absent, et la vie suit son cours
Chacun, à sa façon, se crée des épopées
Nous sommes toujours loin d’Ulysse.
Nous raisonnons, anticipons, tâchons de tout savoir
Sans hasard, où va-t-on ? D’où vient cette magie
Qui fait peur et enivre, qui fait crier et rire ?
L’omniscience ne protège pas de tout.

Les perles de la raison flottent dans mon esprit et je titube

Demain est un hier, aujourd’hui est semblable aux jours qui le précèdent
L’avenir est tout tracé, je vais où je dois aller
Sans penser, sans réfléchir, sans aller plus loin
En consentant, en ignorant tout des chemins parallèles et des aubes naissantes
Je suis un chemin réglé, logique et bien fondé
Mais les colosses aux pieds d’argile existent bel et bien
Eux tombent, fondent, et disparaissent
Quant est-il de la vie lorsqu’on la tient en laisse ?

C’est toujours le même air que l’on respire
Nos poumons sont ternis et l’oxygène nous manque
Le souffle devient court, l’habitude est une maladie

Les perles de la raison flottent dans mon esprit et je titube

On se cogne contre des murs trop souvent longés
Une impression de déjà vu, de déjà senti, de déjà pensé
Mais déjà oublier
On recommence, on recommence, on recommence, toujours…