On ne peut pas raisonner en termes généraux sur l'homme ou l'humanité. Je ne crois pas au concept d'homme, ni à la "nature humaine". C'est ce genre de considérations qui voudraient que l'homme soit ceci ou cela qui aboutit aux pires totalitarismes. Pour reprendre Sartre, l'existence précède l'essence. L'homme est un champ ouvert de possibilités, dans la limite de ses déterminations biologiques (et encore, on peut imaginer les faire évoluer).
Donc l'Education nationale n'a pas à répondre à des besoins spécifiques mais à garantir la liberté des choix que chacun peut faire.
Pour ce qui est de l'homme en société, ne caricature pas ce que je dis stp. Je dis que l'homme est libre de faire ce qu'il veut dès lors que la liberté de chacun (y compris la sienne) est assurée. C'est le principe de l'Etat de droit, limité aux fonctions minimales (ou régaliennes). Donc ce n'est pas la jungle ou le tout et n'importe quoi.
Pour ce qui est du problème moral, personnellement je m'en dispense, je suis immoraliste et je me contente très bien des règles de l'Etat de droit pour vivre socialement, sans avoir besoin de faire de ces règles des commandements gravés dans le marbre métaphysique. L'homme est un animal politique, doué qui plus est de raison, n'est-ce pas. Il est suffisamment intelligent pour se donner sa propre loi, dans la perspective de se donner les moyens de ce qu'il souhaite (par exemple la liberté de chacun).
Ensuite, pour ce qui est de la morale judéo-chrétienne, je ne dis pas qu'elle est forcément "mauvaise", seulement elle ne doit pas être choisie a priori par une société qui se veut libre. Chacun, dans sa sphère privée, doit être libre ou non de l'accepter.