Bien vu!Posté par Asera Lunidor
On peut aussi fuir la mort, en effet.
J'abonde dans votre sens: une personne à l'agonie, même des personnes croyantes (et je ne remets pas en cause leur foi qui peut rester intacte), et même des gens qui se suicident, ont peur de mourir. Tout ce qui vit en nous, notre bonne vieille "carcasse", lutte (l'agonie est un combat) pour ces derniers instants. La peur est une passion qui peut prendre le pas sur nos propres choix, si on la laisse faire. Et certains peuvent même vivre dans l'obsession de la mort à cause de ça: quelle vie!
Vous atteignez là, je pense le noeud du problème!Quant à dire qu'il s'agit d'un acte inadmissible, il faut voir pour qui il est inadmissible. Pour les proches de celui qui se suicide ? Ou pour lui-même ? S'il s'agit de ses proches, il peut être égoïste aussi de désirer par dessus tout le garder vivant alors que ça ne lui apporte que des souffrances...
(...)
Un fervent Chrétien ne voudra pas se suicider croyant que cet acte peut le condamner dans sa vie future. Mais pour un autre il peut en aller autrement...
Vous avez du répondant! :Pan:
En effet:
Socrate ne meurt-il pas confiant, et ne morigène-t-il pas ses amis qui sont tristes?
Les égyptiens ne tuaient-il pas les serviteurs de Pharaon pour qu'ils passent avec lui?
On peut penser que la morale (ou éthique, je distingue pas... pas vous?) est faite pour cette vie, pour être heureux. Si on voit dans le bonheur le fondement de la morale, le suicide est un échec mais de toute façon si l'on était malheureux l'échec était déjà consommé...
Ce sont des arguments qu'on entend pour justifier l'euthanasie.
Alors qu'on est en train de tomber, on se coupe les ailes pour être sûr de ne plus re-voler. (Ce qui, j'en ai déjà dit un mot, me semble absurde, même si je comprend qu'on puisse "avoir envie", à cause de la fuite de la souffrance).
Ou alors, le sens de nos actes prennent leurs racines plus loin, dans la conception philosophique ou religieuse de l'au-delà. Alors le suicide a une autre conséquence que la fin de la vie. Que peut-on en dire d'un point de vue philosophique? Je me pose sérieusement la question.
Mais je ne veux pas répondre trop vite par l'agnosticisme (dire que je ne peux rien savoir). C'est trop important!
C'est un plaisir de discuter avec vous.
Scop