Oui, je suis d'accord pour dire que la fuite est une réaction émotionnelle. Mais nous ne sommes pas fragmentés, avec une partie émotionnelle et une partie intellectuelle comme un petit ange et un petit démon qui se battraient pour emporter la direction du véhicule corporel...
L'intelligence a toujours plus ou moins son mot à dire. Ou plutôt, le
sujet peut toujours réfléchir quand il a une émotion forte, ou au moins s'y préparer avant (c'est vrai qu'il y a des moments où l'on n'a pas le temps ni l'énergie pour réfléchir).
La fuite peut être une décision hautement rationnelle. Face à un danger inéluctable, la fuite est une bonne décision. Est-elle toujours émotionnelle? Peut-être pas. Certains dangers ne sont pas connus directement par les sens, et
ne produisent pas d'émotion tout de suite. Il faut presque se forcer, si j'ose dire, pour fuir, parce qu'on sait intellectuellement qu'il le faut.
Ou encore, on peut être pris par une autre émotion, la colère par exemple, et vouloir affronter le danger; mais on peut juger que cette émotion est mal venue parce que le danger est trop grand. On peut donc
fuir par raison, alors qu'émotionnellement on aurait envie de foncer dans le tas...