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Discussion: L'amour:Le mythe de l'androgyne (tout y est)

  1. #11
    Gagish Guest

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    Ce mythe laisse rêveur la plupart d'entre nous d'autant plus que l'amour, dans le sens de complémentarité est indéniablement renforcé dans notre société actuelle.

    Ceci étant dit, je pense qu'il s'agit davantage d'une illustration de la souffrance que nous vivons chacun lorsque nous naissons.

    En effet, à notre naissance, nous sommes dans un état fusionnel avec notre mère et toute notre vie tourne autour de cet état fusionnel. Nous recherchons un moyen de revivre cet état de béatitude propre à la vie in utero.

    De là, le mythe de l'androgyne, la fusion complète, l'autosatisfaction et la complémentarité indéniable procuré par cet état de complétude.

    La majorité d'entre nous sommes en pérpétuelle quête de l'âme soeur. Or nous sommes tous des âmes soeurs les uns pour les autres. Puisque nous sommes issus d'une même essence universelle.

    Cependant, croire qu'il y a sur terre une âme soeur pour chacun d'entre nous, ca permet concrètement la perpétuation de l'espèce.

    Certes, nous sommes complémentaire dans la procréation, et l'amour (pas en tant que compassion, mais qu'état "passionnel") est un, selon moi, un protocole, une hygiène de vie qui nous différencie de la plupart des animaux. Un shéma social.

    Qu'en pensez-vous ?

    Gagish, de Bruxelles

  2. #12
    Date d'inscription
    July 2005
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    Ce mythe est digne d' une croyance religieuse : absurde , irrationnelle et révélateur de la quête de sensations des hommes.

    Imaginons que mon idéal de femmes soit : une femme blanche d' une vingtaine d' années qui soit brune , qui aime le foot , qui aime jouer aux survival horror et aux échecs.Imaginons maintenant qu' il existe exactement 36 femmes de ce genre sur Terre , 36 femmes qui aimeraient exactement tout ce que j' aime et que j' aimerais.Pourquoi devrais-je en aimer une seule plutôt que les aimer toutes et considérer chacune d' entre elle comme mon double féminin?

  3. #13
    dugogh Guest

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    Imaginons que mon idéal de femmes soit : une femme blanche d' une vingtaine d' années qui soit brune , qui aime le foot , qui aime jouer aux survival horror et aux échecs.Imaginons maintenant qu' il existe exactement 36 femmes de ce genre sur Terre , 36 femmes qui aimeraient exactement tout ce que j'aime et que j'aimerais. Pourquoi devrais-je en aimer une seule plutôt que les aimer toutes et considérer chacune d' entre elle comme mon double féminin?
    Parce-que d'étre amoureux dans une seule suffirait pour combler ton malheur.

    Sinon, "sérieusement," tout le monde est unique.

  4. #14
    Date d'inscription
    July 2005
    Messages
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    En restant dans le sérieux dugogh , bien sûr tout le monde est unique , mais moi je soutiens que tu peux être heureux avec plusieurs femmes , et même avec plusieurs hommes!

    Par contre c' est vrai que tomber amoureux d' une seule suffit , mais ça ne doit pas empêcher de tomber amoureux d' une deuxième voilà tout.

  5. #15
    dugogh Guest

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    Par contre c' est vrai que tomber amoureux d' une seule suffit , mais ça ne doit pas empêcher de tomber amoureux d' une deuxième voilà tout.
    ce n'est pas toujours une partie de plaisir de "tomber amoureux"
    (regarde un peu les débats de Philagora http://forum.philagora.net/showthrea...omber+amoureux )

    Imagine: tu aimes une de ces de 36 femmes "qui aimeraient exactement tout ce que j'aime et que j'aimerais" et elle s'aime, tu la désires à la folie et elle s'adore,.. tomber amoureux dans une seule de ces égothéistes serait une chutte terrible.

    En chercher encore un supplément?
    Elles s'aiment et toi, tu es dans le coin mille fois malheureux du triangle, deux amours impossibles à la fois .. la folie.

  6. #16
    Gagish Guest

    Talking

    J'ai vite relu le discours d'Aristophane dans lequel Platon intègre sa théorie sur l'androgyne. Et c'est bien clair qu'il dit qu'effectivement les hommes et femmes sont en perpétuelle recherche de leur moitié, mais que s'il la perde une fois trouvée, il en cherche une autre.

    Donc :

    1) Il n'existe pas une seule moitié pour chacun d'entre nous, mais il y a autant de moitiés que de femmes et d'hommes (il explique d'ailleurs qu'au départ les sexes étaient dans le dos -ils faisaient l'amour à la terre "comme les cigales- et ont été mis à l'avant par la suite pour pouvoir en plus procréer).

    2) C'est vrai qu'une seule moitié suffit à notre bonheur selon Platon : on n'en recherche une autre que quand on perd la précédente...

    Donc tout ça pour dire que faut croire que dans notre société; on soit coupés plus qu'en deux puisqu'on se satisfait rarement d'une ou d'un seul autre ! Depuis, peut-être que les dieux nous ont coupés en huit ... ha !
    Dernière modification par Gagish 16/08/2005 à 02h21

  7. #17
    dugogh Guest

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    Et les femmes cherchent un peu plus
    parce-qu'il leur manque le boût plus grand.

    Pour une vieille blague c'en est une.
    Vive l'Aristophane, vive les relectures
    et surtout les nouvelles idées.
    Dernière modification par dugogh 16/08/2005 à 02h59

  8. #18
    jankrisb Guest

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    Ce mythe est simultanément un de ceux qui plaisent le plus à mes élèves et celui qui me semble donner une image de l'amour qui soit des plus angoissantes.

    Peut être que, au sein de la Cité grecque, un tel mythe pouvait être rassurant parce qu'il indiquait que, finalement, la personne aimée existait, et qu'on pouvait la connaître (le cercle de personnes concernées était relativement restreint, et l'espace géographique aussi (a propos, combien de personnes ça fait, une cité grecque ?)). Imaginons le même mythe, et ce qu'il nous dit aujourd'hui, et c'est le drame ! On peut tout à fait craindre que ma moitié soit un ou une aborigène, qui s'est peut être fait(e) écraser par un road train aujourd'hui même sans que je connaisse sa simple existence. Autrement dit, si on prend ce mythe pour une image de ce qu'est l'amour, alors il n'est adapté qu'à une humanité conçue comme étant de quantité restreinte. Ou alors il est désespérant.

    Par contre, là où le mythe est intéressant, c'est dans les conséquences qu'il a. Parce que si on considère qu'on a un complément, et un seul, alors effectivement, on ne peut que désirer de lui être soudé de manière définitive; or le mythe d'Aristophane décrit cette essence fusionnelle de l'amour en faisant intervenir Hephaïstos, dieu de la forge, qui apparait dans la chambre des amants au moment où ils sont couchés ensemble. Il leur propose alors de les souder l'un à l'autre pour qu'ils restent liés ad vitam aeternam.

    Hmmmm hmmmmmmmmmm... voila qui devient intéressant... J'aimerais bien avoir ce don, de débarquer dans les chambres d'hotel lors des nuits de noce pour éprouver ainsi la force de l'amour des amants et voir si ils l'éprouvent comme suffisament certain, solide, nécessaire pour se lancer dans l'aventure de la soudure définitive... J'aimerais que les prêtres proposent des unions aussi irréversibles que celles d'Héphaïstos. On rigolerait bien au moment de l'échange des consentements.

    Mais là où le mythe me semble plus intéressant, c'est plus dans la définition du manque, qui, dans le Banquet, est ce qui permet de tracer des lignes paralleles entre les trajectoires respectives de l'amant et du philosophe. L'un comme l'autre sont en manque, l'un dans un manque de complétude physique et spirituelle, l'autre dans un manque intellectuel. L'un comme l'autre savent qu'il leur manque quelque chose d'essentiel, et que ce manque est une soif à étancher, mais l'un comme l'autre ne savent pas à quoi ressemble ce qu'ils cherchent. Et on pourrait se dire qu'on a dans l'image d'Hephaïstos un bel équivalent de ce que Descartes décrivait comme étant la prudence nécessaire du philosophe méditant : Descartes utilisait l'image de l'aveugle n'avançant le pied que quand il est sûr que ce pas n'est pas mortel, Le Banquet nous présente le philosophe comme ignorant, et ne pouvant prétendre avoir atteint la connaissance que si il peut reconnaitre cette connaissance comme aussi sûre que peut l'être l'amour autorisant la fusion chez les amants.

    C'est sans doute dans son rôle de description du philosophe comme amant de la vérité que le mythe des androgynes me parait finalement le plus intéressant.

  9. #19
    dugogh Guest

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    Parce que si on considère qu'on a un complément, et un seul, alors effectivement, on ne peut que désirer de lui être soudé de manière définitive; or le mythe d'Aristophane décrit cette essence fusionnelle de l'amour en faisant intervenir Hephaïstos
    .. le saint patron des cocus!
    Les liens de Hephaïstos

    De mieux en mieux, n'est-ce pas l'Aristophane qui affirme que l'humour adoucit les moeurs?

  10. #20
    Date d'inscription
    April 2005
    Messages
    16

    Par défaut Merci

    Je suis ravi de vos participations à ce topic.

    La plupart des réactions présentent une adhesion evidente à ce mythe, comme c'est le cas pour la plupart des personnes à qui j'ai pu le raconter.

    Dès lors, ce qui m'interesse, c'est de connaitre les raisons de cette adhesion. (Même si j'ai déjà ma petite idée la dessus.)

    Je crois que nous devons, en effet, ne pas prendre ce mythe au pied de la lettre, mais tenter de comprendre le sens profond de ce mythe.
    Personnellement, je trouve qu'il n'est pas considéré à sa juste valeur et qu'il mérite beaucoup plus d'attention, plus particulièrement de la part de certains commentateurs professionnels. (Je pense notamment à André Comte Sponville dans son "Petit traité des grandes vertus").

    Gagish
    Ton premier message me semble très interessant. La volonté d'un retour à la vie in-utero est en effet un début d'explication de ce mythe. Mais toutefois très incomplète pour pouvoir expliquer la nature humaine.

    jankrisb
    C'est sans doute dans son rôle de description du philosophe comme amant de la vérité que le mythe des androgynes me parait finalement le plus intéressant.
    Pourquoi seulement une description du philosophe ? N'est ce pas là s'enfermer dans une catégorie ?

    J'ai l'impression que tu cherches à intègrer ce mythe au discours de Socrate (qui ne donne, soit dit en passant, aucune finalité convaincante quant à l'amour, EDIT ou du moins trop exigente étant donné l'effort qu'il nous demande de faire. Car la contemplation de la beauté divine est le resultat d'une volonté et non pas une définition de l'amour).

    Mais ne serait-il pas plus judicieux de considérer le cas inverse ?

    La définition que donne Socrate de l'amour ne serait il pas plutôt qu'une partie de l'explication du message implicite du mythe d'Aristophane ? Je le pense très sincerement.


    Merci pour votre participation, et je conclus ce message par une humble affirmation : une analyse poussée de ce que raconte ce mythe peut réellement permettre de comprendre en quoi consiste la nature humaine.
    Je vous garantie qu'une compréhension de l'humain peut se faire et que beaucoup de questions posées dans le forum de Philagora y trouveraient une réponse.
    Mais il faut respecter la seule condition de ne surtout pas prendre ce mythe au pied de la lettre.

    Merci encore à vous tous.

    Amkidor.
    Dernière modification par Amkidor 20/08/2005 à 14h35

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