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Discussion: Peut-on se sentir concerné par le passé de ses ancêtres?

  1. #1
    _zeross Guest

    Par défaut Peut-on se sentir concerné par le passé de ses ancêtres?

    1°) Vous êtes sûrement au courant de la petite crise diplomatique actuelle entre le japon et la chine.

    Ce que j'ai du mal à saisir, c'est qu'il y'ai autant de gens pour se sentir concerné. L'histoire de Nankin remonte maintenant à plus de 70 ans et donc il y'a pas beaucoup de chinois de l'époque qui sont encore là pour s'en souvenir.

    Personnelement, je n'envisage pas de reprocher aux italiens la conquête de la gaule par rome, ni aux anglais la quasi conquête de la france pendant la guerre de cent ans.

    Alors qu'est-ce que les chinois peuvent bien en avoir à faire de cette histoire?

    Après tout, ont ils admis les horreurs du tibet et le reste? Non, les erreurs de leurs propres histoires sont appelés "glorieuse conquêtes", pas "massacres en séries". Pourtant ça irait très bien aussi.

    Votre avis?

    2°) Ma mère m'a dit "on parle beaucoup des massacres des juifs par les nazis, par contre on ne parle pas des cambodgiens massacrés par les kmhers rouges".

    J'ai alors répondu que en france c'est vrai, mais au cambodge c'est l'invers, on parle beaucoup des kmhers rouges, et pas beaucoup des nazis.

    Votre avis?
    Dernière modification par _zeross 18/04/2005 à 13h28

  2. #2
    Wàng Guest

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    Bonjour Zéross,

    ce contentieux entre les chinois et les japonais ne me surprend pas. Ici, en Europe, on a du mal à le comprendre parce qu'on a construit une Europe non pas en faisant table rase du passé, mais en assumant une histoire millénaire parfois douloureuse. Quand aux conquêtes romaines, elles ont eu lieu à une époque où les nations européennes n'existaient pas en tant que telles, ce n'était pas l'Italie et la France qui combattaient, mais Rome qui a civilisé l'Europe antique. Après seulement est née l'identité européenne, avec au moyen âge une langue commune devenue neutre, donc inoffenssive (le latin) et des valeurs religieuses communes. Quand aux guerres entres ces états nations européens, comme la rivalité séculaire entre la France et l'Angleterre, les responsabilités sont partagées, et d'ailleurs il est certain qu'un antagonisme larvé existe encore.

    En fait, il y a une différnce radicale entre le rapport France/Allemagne et le rapport Japon/Chine. L'allemagne a vraiment su tirer les leçons du nazisme, et c'est ça qui a rendu la réconciliation possible. Il serait inimmaginable de concevoir une Europe où Shröder irait honorer la mémoire de Himmler, Göbbels, et compagnie, et c'est malheuresement ce qui se passe au Japon! Et si on veut pousser la comparaison un peu plus loin, on s'aperçoit que beaucoup d'Africains en veulent terriblement aux 'Toubabs' ( blancs) l'époque de la colonisation: ça a beau s'être passé il y a plus de 45 ans, on n'a pas su tirer les leçons de cette page de notre histoire commune. D'ailleurs, les conséquences s'en font toujours sentir aujourd'hui: les langues et les cultures européennes continuent à agresser toujours plus chaque jour les les africains et à reléguer leur africanité dans le domaine du folklore, voire à menacer de les dissoudre définitivement dans certains pays...

    Wàng

  3. #3
    Augustin Guest

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    l'intitulé de la question (je dis bien l'intitulé, non pas l'esprit) laisse songeur... symptomatique en tout cas d'une conception où l'histoire et la culture n'existent plus au profit d'un sol commun "humaniste". l'individu moderne ne comprend même plus l'identité qui est pourtant la sienne. bref on dirait un nivellement de toutes les valeurs au profit de l'individu considéré comme abstraction, quelque chose d'ailleurs de très américain-de-base je crois (l'Américain de base, et maintenant même de plus en plus l'Européen de base, sait-il et comprend-til seulement ce qu'est la culture et l'histoire, bref la manière dont se forme un peuple?)

  4. #4
    Helloween Guest

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    Qu'est-ce qu'un "américain de base", ou un "européen de base"?...

  5. #5
    Wàng Guest

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    Citation Posté par Helloween
    Qu'est-ce qu'un "américain de base", ou un "européen de base"?...
    Pour moi, l'européen moyen est celui qui suit le troupeau, pas très fûté, et qui ne mesure pas la portée réelle de ce qui se passe autour de lui. Allez, faut-voter-la-constitution-parce-que-ça-yen-a-bon-pour-l'Europe...

    Quand à l'étatsunien moyen, en ce qui me concerne ça me renvoie à la caricature du blaireau texan, qui croit que la mission de son pays est de diriger le monde, et de répandre les valeurs universelles de démocratie, d'économie de marché et de superflu à des autochtones ahuris et emerveillés par tous les moyens...

    Mais bon, d'un côté comme de l'autre c'est très caricatural, tout le monde n'est pas comme ça!

    Wàng

  6. #6
    Augustin Guest

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    je symptomatisais le fait que l'individu contemporain "de base"/moyen/le gros de la population si vous préférez, vit sans rapport aucun à l'histoire - aussi bien au sens large, sa culture, qu'au sens étroit, sa famille et ses ancêtres. tout du moins il me semble y avoir là une tendance. Comme si au final l'individu était considéré comme une abstraction "arrachée" à sa terre, ne portant plus en lui que des déterminations générales (besoins, caractères physiques, etc.) mais sans sens aucun.

  7. #7
    Wàng Guest

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    D'un certain côté, les individus 'de base' se rejoignent: en effet, c'est l'histoire d'un peuple et sa culture qui fondent l'identité nationale, qu'elle soit française, européenne, étatsunienne...et gommer cette identité, comme on voudrait le faire avec la mondialisation, ou une certaine Europe, porte les germes d'un tel déracinement identitaire et culturel. On peut même aller plus loin et considérer que c'est cette culture, accompagnée d'un certain recul, par exemple par l'enseignement de l'histoire, ou d'une reflexion sur le sens des choses qui fonde la spécificité purement humaine par rapport au monde animal, où la liberté n'existe pas et l'être est guidé par ses instincts. Je ne suis pas sûr de me faire bien comprendre!

    Wàng

  8. #8
    Wàng Guest

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    Je peux dire aussi que pour cette raison je dirai non à la constitution européenne, telle qu'on veut nous la faire voter. Au delà de l'aspect technique du texte, où il est clair que l'Europe n'aura pas de politique monétaire, ni de politique étrangère vraiment indépendante de celle des maîtres du monde, je pense que c'est une grave erreur de vouloir fonder une Europe sur les seules valeurs de la mondialisation et du superflu, où, en dépit d'une histoire millénaire commune, les seuls échanges entre européens seront d'ordre utilitaires et matériels (après tout, on retrouve là le génie de l'anglais lingva franca mondiale...).

    Je crois qu'il existe une culture européenne, et je suis pour une Europe con-fédérale, dans le respect de l'identité culturelle propre à chaque état. Cette Europe doit être bâtie sur nos valeurs communes, que je ne citerai pas dans ce forum pour ne pas avoir tout le monde sur le dos! Et au delà de ça, je crois à une culture proprement humaine, qui transcende les barrières des états et les divergences religieuses. Cette culture consiste à se situer en tant qu'être humain vis-à-vis de son semblable et à imprimer un sens à son action. Elle est complémentaire avec nos cultures nationales, elle s'y superpose. Aussi une culture nationale ne peut prétendre revendiquer à elle toute seule cette universalité, au risque de conduire les autres peuples, alors dominés, à ne plus être acteurs de leur destin, mais à subir une domination impitoyable, ce qui semble être la voie sur laquelle s'engage l'Europe, sournoisement, au travers de cette constitution. Et de dévaloriser les façons de penser qui ne sont pas en accord avec cette nouvelle forme de terrorisme intellectuel.

    Quand j'ai dit qu'il fallait se situer en tant qu'être humain vis-à-vis de son semblable, celà signifie pour moi renoncer à son arrogance et respecter ceux qui ont une tradition linguistique différente. De lui permettre de structurer lui-même sa pensée. Ne pas se comporter face à lui en professeur. De façon concrète, ne pas lui imposer de dire 'brièvement' au lieu de 'brèvement'. Lui permettre de dire 'vous musiquez bellement', ou 'il a aidé à moi', la forme avec le datif, naturelle aux allemands, étant contraire au bon usage en français. Respecter sa façon de conduire sa pensée de façon analytique (avec prépositions) si je suis habitué au mode synthétique. Ne pas lui imposer des phrases rigides, des tournures idiomatiques, des emplois irréguliers ou innattendus, mais laisser l'ordre des mots libre et lui permettre d'avoir lui-même toutes les ressources linguistiques à sa disposition pour un vrai dialogue d'égal à égal.

    Wàng

  9. #9
    Wàng Guest

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    Bonjour Timshel,

    il n'y a pas de mal! Je te conseille d'aller faire un petit tour à la discussion ancienne: 'la carpette anglaise ou la francofolie', http://forum.philagora.net/showthread.php?t=19037
    il y aurait encore beaucoup à en dire.
    En fait, je voulais parler de l'espéranto.
    N'hésite pas à me reposer une question si ça ne te semble toujours pas clair!


    Wàng
    Dernière modification par Wàng 21/04/2005 à 18h40

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