Hum.. Nous n'avons sans doute pas la même conception de l'égo, d'où notre désaccord.
La vie en société n'a pas besoin de cet égo, une société est un ressemblement d'hommes qui nous est imposé, en fonction de frontières, de mondes qui nous sont désignés "arbitrairement" (dans le sens que nous n'avons pas notre mot à dire). L'humanisme parle de société des hommes, le nationaliste de société française, et on peut aller toujours de plus en plus dans le morcellement..
Je vais donner ma conception du moi (l'égo), et essayer de montrer en quoi elle est indissoluble dans la conception que j'ai de la société.
Une société est fondament figée, et en conséquence on ne peut en changer comme on change de chemise. Si on prend une doctrine comme l'humanisme, ce problème est résolu : il n'y a plus qu'une société globale, le problème des transfuges ne se pose plus. Mais quand le monde est divisé en plusieurs milliers de sociétés, cela pose un problème plus conséquent, l'homme devient cloisonné dans sa société. Dès lors, si tout ce qui caractérise la société est la rigidité et l'impossibilité de s'en défaire, j'ai même envie d'y rattacher la Famille.
En tout cas, c'est cet aspect qui s'oppose à la nature même de l'égo. Il est changement perpétuel, sans cesse soumis à un nouveau cadre spacio-temporel. Dès lors, comment quelque chose qui n'a pas d'identité fixe peut trouver son aise dans quelque chose qui s'impose à nous comme une statue de pierre ? Bien sûr les sociétés sont soumises aussi à des changements, mais souvent leur influence a autant d'impact que les vagues en ont sur le fond d'un océan..
Avoir foi en une société, un regroupement imposé et fixe est très assimilable à la religion.. Ce n'est pas un constat nouveau. "Avoir en foi en l'humanité", "en la France", etc etc.. A mon avis, au concept de société s'oppose celui d'association, qui est un regroupement volontaire et qui surtout n'emprisonne pas celui qui en fait partie. On peut passer facilement d'une association à une autre.. Je me refuse à voir une société comme une association d'hommes. Une association est quelque chose de conscient..
Pour reprendre l'humanisme, cette doctrine est belle bien sûr, mais son application est sujette aux mêmes débordements que les pires idéologies.. De même que l'Evangile regroupe des idées évidemment magnifiques. Je suis parfaitement d'accord avec toi. Avoir foi en l'homme ? Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? "J'ai foi en l'homme en toi" ! Aimer son prochain parce qu'il est homme, n'est-ce pas là la plus belle démonstration de préjugés ? Nos rapports à autrui ne sont plus guidés par la reconnaissance réelle de l'autre, de son identité, et comme tu dis très justement, l'autre devient l'Autre. Et c'est le rôle des idéologies que de donner un caractère positif ou négatif (bien ou mal) à cet Inconnu. L'humanisme athé est comme tu dis touché par le saint esprit, dans le sens qu'il est atteint de cette maladie continuellement génératrice de guerres et de massacre qu'est la globalisation.
Maintenant il faut discuter de la nécessité ou non d'une morale, et donc indirectement, pour reprendre ta phrase, d'un Dieu. Il s'agira d'avoir foi ou non en l'humanité