L’INDECISION…


Que de questions sous – tendues
Restent dans le flou de l’imagination
Toutes les lettres avalisées
Ne peuvent te satisfaire
Tu rends ma vie plus dure…
Et mes inspirations dévastées
Fallait – il que je les renie
Que je tue en moi mes délires
Regarder le lever du jour
Et voir en lui mon crépuscule
Dis, que faire de mes ivres vers
Les ensevelir au fond d’un tiroir
Les mettre dans un âtre brûlant
En faire un nouveau bâillon intenable
Remettre mes mains dans les chaînes
Pour ne plus écrire, ne plus vivre
Peux – tu sentir autant de déchaînements
Quand mes mots tirent sur le tas
Hélas, mon itinéraire est encore vierge
Que les mille feux qui embrasent mon cœur
Ne font que remuer les cendres de ma mémoire
D’un coin isolé, d’un rare souvenir éphémère
Je déplie les parchemins longtemps parcourus
Pour brosser, peindre de ma profonde folie
Autant de portraits, autant de paysages oubliés
Rien que pour toucher une âme en rébellion
Je rends à l’encre la saine mouvance de l’écrit
Et lui donne le vertige de l’écho de l’onde éveillée
Je sillonne encore les contrées les plus inabordables
Les étoiles qui scintillent dans l’opacité de l’anonymat
Et je me penche sur la chasteté des pages blanches
Griffonnant d’une plume à l’état ombilical
Quelques refrains qui gardent le tatouage du passé
Du récif aiguisé mon visage se tuméfie langoureusement
De la raideur de la falaise qui reste à l’ombre
Je regarde la lumière qui fuit son sillage
Et je demeure dans le ressac de l’océan furieux
Suivant les vagues écumeuses de rage
Je ne fais que traduire l’éloignement d’une muse
Le lointain l’emporte vers une terre inconnue
Face à ces mille revers de ma terne nature
Je décide l’interruption brutale de tous mes… soupirs


© Kacem loubay
Vendredi 7 Décembre 2001
Khénifra / Maroc
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive