1° Quand Aristote, dans la Métaphysique démontre l'existence d'une Cause Première ontologique, il n'invente pas un être imaginaire. Il s'agit bien d'une démonstration d'existence. On ne prouve pas l'amour porté à ses enfants par la chimie! On ne prouve pas la beauté musicale ni l'émotion qu'elle suscite, par la physique. Pourquoi vouloir à tout prix prouver l'existence de Dieu par une science de laboratoire? Il n'aurait pas été nécessaire de mettre au point la métaphysique et ses méthodes si nous avions pu nous en passer. Mais, comme vous le dites si bien, si l'univers avait pu se passer de l'existence des hommes, c'est que ceux-ci sont des êtres contingents, les hommes n'existent pas par nécessité; alors, ils sont causés. Et comme dans la série ontologique il ne peut y avoir que des êtres contignents - sinon rien n'existerait!- il faut donc en inférer l'existence d'une Cause non causée elle-même, c'est-à-dire un Etre nécessaire ontologiquement, qui n'a pas lui-même de Cause. Son existence s'impose d'elle-même et se demander 'd'où vient Dieu' ne ferait que déplacer le problème vers ce qui serait la Cause justifiant l'existence de ce Dieu qui, causé, ne serait donc plus Dieu! La méthode de démonstration, ici, ne se fait pas en laboratoire, ni en salle de concert; elle s'opère, à partir du constat de la contingence de tout ce que nous voyons: nous en inférons l'existence nécessaire d'un Absolu. Il n'y a là rien d'imaginaire: c'est une conclusion logique, un constat, une nécessité intellectuelle.
2° L'enfer. Comme l'a si bien dit un correspondant: Dieu est bon. L'enfer n'est pas le fruit direct de la volonté divine; il découle d'un refus de Dieu par des Créatures (anges, hommes, et autres s'il en existe). L'enfer n'a ni lieu ni temps: il est un état ontologique choisi par ceux qui se trouvent en cet état. C'est le fameux 'péché contre l'Esprit', le seul qui ne connaît pas de pardon, non pas que Dieu ne soit pas prêt à pardonner mais parce qu'en refusant Dieu, on refuse aussi son pardon. L'état qu'est l'enfer est un déchirement de l'être qui refuse sa cause d'être et se refuse à la reconnaître pour ce qu'elle est; vouloir à la fois exister (par Dieu) et refuser d'être de Dieu, donne une situation d''esprit intenable; c'est s'infliger une torture la plus profonde qui puisse exister puisqu'elle s'enracine jusque dans l'être même.
3°- Le point n'a pas d'existence réelle et contrairement à ce que prétendent les mathématiques modernes qui, elles sont de l'imaginaire, le réel n'est pas fait d'une juxtaposition de 'points' car tout dans notre monde possède 3 dimensions. Ce qui exite réellement, c'est le volume. Le plan est une abstraction du volume; la ligne est une abstraction du plan et le point est le lieu géométrique, sur un plan, du croisement de deux lignes. Mais il ne peut y avoir de point sans 2 lignes qui se coupent; il ne peut y avoir de lignes sans un plan et il ne peut y avoir de plan sans qu'il soit une face d'un volume. Je parle du réel. Maintenant on peut faire 'abstraction' mentalement d'une ou de plusieurs dimensions, mais cela c'est de l'imaginaire, non du réel.
Quant à Dieu, la métaphysique le démontre également, il n'a ni lieu ni temps ni dimensions: il est 'Acte Pur' et 'Absolu'.