Posté par
Bkotenko
Monsieur François2,
Toute la question que vous avez soulevé est celle, problématique, du désir. Quel est le moteur le plus efficace, en effet, de la poursuite de l'ailleurs, de la dynamique du changement? Vous parlez ici d'un conflit à deux niveaux, conflit en moi-même et conflit envers le monde, ou l'Autre (monde codifié qui possède ses propres règles), à savoir le gouvernement de Dieu. La question que j'avais précédemment posé était la suivante: en quoi le désir de fuir l'éden possédait en lui-même sa légitimité? Question dérangeante: comme se dénouer de l'autorité de son créateur qui seul sait, d'après la bible, ce qu'il y a de meilleur pour nous?
Réfléchissons un moment. Si vous êtiez le sujet fidèle d'un roi ou d'un gouvernement qui toujours avait su "mener à bien sa barque", si vous êtiez un des sujets du roi Lear déclinant, à quoi attribueriez vous la ruine des uns et des autres? Contre quoi faut-il garder sa cité afin d'éviter un conflit interne (en l'occurence le péché originel marque un conflit sociétal interne)?
C'est la calomnie qui d'abord signe le destruction potentielle d'une cité, (que cette calomnie soit justifiée ou non, c'est un tout autre débat). Pouquoi calomnie de ce que nous jugeons nous une utopie, un monde "parfait" (je reviendrai sur la notion de perfection, qui dans la bible se rapproche plus de l'entéléchie aristotélicienne que d'une ontologie du "plein"(être plein, accompli, à 100 % de ses capacités, etc)), pourquoi de ce royaume parfait naîtraît-il la calomnie? Et calomnie de quoi?
J'aimerais revenir sur la notion de plaisir dont vous avez parlé, mais la pensée a des articulations auxquelles on ne peut hélas contrevenir.
Si ce sujet vous intéresse toujours, je serais ravi d'avoir de vos nouvelles.
Cordialement