BLEU. BLANC. RAGE. SILENCE …

Il est soumis à une vie qu’il n’a pas voulue
Devant lui il y a l’usine la mort ou la rue
Son amie l’a quitté pour cause de portefeuille
S’en est trop il ne peut plus assumer son deuil

Doux et fragile esprit lassée de son destin
Une larme de trop et son reste de raison s’éteint
L’être égaré trébuche, dans sa chute s’abandonne
Il n’a plus rien d’humain, mais il se le pardonne

Bleu

Une arme enjolivée et son esprit revient,
D’un passé chimérique enfin il se souvient.
Bercé par les mensonges du drapeau muté maître
Il est enfin ce qu’il n’a jamais voulu être

Blanc

L’état en fait un roi, dernier élu de dieu
Il n’est en fait qu’esclave dans ce monde trop vicieux
Il croit en sa valeur, en ses idées malsaines
Son âme est corrompue et saturée de haine

Enivrée de pouvoir, entouré de violence
Avec l’arme à la main en enfer il s’élance
Alors avide de mort on lui désigne sa proie
Il savoure sa jouissance d’avoir tuer d’un seul doigt

Rage

Enfin il a retrouvé une raison de vivre
On lui donne cette joie infecte qui pourtant l’enivre
Il a des amis, une famille et une patrie
C’est décidé de mort il remplira sa vie

Quand l’humanité devient nations
Quand la mort devient solution
Quand tuer devient l’unique mission
Alors c’est l’homme qui devient fiction

Silence …


MORT D’UN RÊVE

Ouvre les yeux, ton rêve est mort
Éteins le feu, le noir fait or
Jeune anarchiste tu perd espoir
Vieil alarmiste te noie de noir

Tu es victime d’idées trop belles
Tu cherches cime sur plaie de sel
D’un jour sans pleur tu as rêvé
D’une vie sans heurt tu t’es bercé

Matérialisme ton âme se meurt
Nationalisme et ton cœur pleure

Dans la prairie tu vois une fleur
Soupçon de vie, et de bonheur
Dans la ruelle, un enfant rie
La vie est belle, je te le dis

Le monde est con, et l’homme haineux
Mais cherches le bon pour être heureux
Ouvre tes yeux, cherches l’étoile
Qui sur les cieux, lèvera le voile


ALIENATION

Le maître a gagné, les esclaves l’ont créé

L’homme s’est à jamais emprisonné
Car ça y’est il a jeté la clé
Esclave des besoins qu’il s’est créé
De sa propre chair s’est assoiffé

Son effroi est source de son malheur
Il survit écrasé pas sa peur
Peur du temps et de l’homme différent
Candide fait couler son propre sang

De son passé écrase l’avenir
Ignorant sa mort avec sourire
Bientôt a la veille de son suicide
Essaie d’éviter ce sort morbide

Il détruit sa mère nourrice la Terre
Et par la lacère sa propre chair
Désir d’un bonheur imaginaire
Se tue dans la quête de son sanctuaire

Et l’homme est effrayé par sa mort
Mais fait tout pour ignorer son sort
S’inventant une âme dite éternelle
Justification d’un monde cruel

Pourquoi ne pas donner la mort puisqu’on ne peut pas mourir
Pourquoi ne pas vouloir le mal Dieu va me le pardonner
Pourquoi ne pas pleurer, au paradis je vais toujours rire
Mon dieu est le vrai, mort à tout ceux qui se sont trompé

L’homme veut le malheur de son voisin
Et son voisin aussi veut le sien
Lui qui est différent n’est pas bon
Car il vit hors de mes traditions

En détruisant l’être différent,
C’est mon précieux royaume qui s’étend
Mais l’être étranger n’est que le même
Car la différence est son problème

Le maître a gagné, les esclaves l’ont créé

PEUR …

Sublime éclat qui n’embellit que mon sommeil
Mon âme se brûle à la lumière de mon soleil
Obscure prison dans laquelle s’est murée ma vie
Mon âme se meurt dans la noirceur de mon esprit

Ma vie est une quête qui ne mène qu’à sa propre fin
Un éternel retour sur ce triste chemin
Une marche funèbre dont je ne chante que le refrain
A tout jamais je veux éloigner mon destin

Je veux mourir dans cette lueur à l’horizon
Laisser cet homme que le soleil brûle sans raison
Déchirer ce rempart qui me tue de son ombre
Quitter ce trou qui a toujours été trop sombre

J’ai peur de vivre et de ne pouvoir être libéré