«Les hommes sont des poèmes écrits
par leur destin » Al Maari


Arthur, marcheur-murmure



La couleur d’une ombrelle
A taché l’ocre du souk
Echassier de légende, tu aimerais
T’affranchir de l’horizon.
Va ! Parcours l’immense domaine
Où tu es englué !
Sans te douter, sans même imaginer
Qu’il y a dans tes poches
Le trésor rutilant de tes pensées nomades.

Pattes de mouche et bruits de bottes
«***** à Dieu » écrivais-tu.
Tu iras loin,
Tu iras loin…
La prochaine fois…

Les peintres de Byzance sont à l’abri des remparts.
Traceurs des pistes d’or.
Sur la carte précieuse de la Rimbaldie
Un homme écrit en marchant.
Psalmodiant doucement, c’est la marche-murmure.
En décembre, à Milan, s’envole Vitalie
Sous ton crâne rasé se déchirent les cris.

Retourne à l’Orient ! Piéton céleste.
Toi, dévoreur d’hémisphères, brûle ta vie !
Aden, Harrar, la même poussière de rêves !
Avec tes larmes et tes espoirs.
Le « millionnaire en poux » d’une saison d’enfer.

Dans ton regard s’allument les pourpres d’Ethiopie.
L’empereur Ménélik te donne l’amitié.
Mais là-bas vers la côte
S’avance ta litière.
Une illumination te dévoile Marseille…
Toi, l’absolu poète, chanteur de l’œuvre-vie.
Déjà se montre l’heure de la fuite…

Pattes de mouche et bruits de botte
« ***** à Dieu » écrivais-tu.
Tu iras loin,
Tu iras loin…
La prochaine fois…