+ Répondre à la discussion
Affichage des résultats 1 à 5 sur 5

Discussion: l'art et la mort

  1. #1
    fil-de-fer Guest

    Par défaut l'art et la mort

    La mort est proche.
    Comment le sait- tu?
    Elle s'est tue.
    A partir de ce silence. Dernier silence. Indépassable limite.
    A partir de l'ultime donc? Ah qui pourrait, avec certitude, la fixer?
    Personne certes. Et cependant...
    Cependant?
    Tout me laisse penser que j'ai atteint cette limite. J'ai le sentiment - peut-être n'est-ce qu'une intuition? - que l'avenir - ce qui impudique, s'étale devant moi - est encore cet immémorial passé enfoui dans mes livres.
    La mémoire est plus ancienne que les souvenirs. Ne le savions-nous pas, déjà?
    Il faut pour saisir le futur, délibérément lui tourner le dos.
    Dirais-tu que l'avenir est la projection d'un passé oublié que les vocables exhument en se formant comme s'ils étaient, eux même, forgés par une mémoire dont nous ne pouvons prendre conscience que par à-c?
    L'avenir du livre, oui.
    Le livre donc demeurerait éternellement rivé au livre: continuerait sans répit à en explorer le fond: son propre fond?
    Le livre plonge et se noie dans les livres encore à écrire qui ne sont que sa tentative réitérée d'échapper à la mort; c'est-à-dire à l'illisibilité à laquelle il est voué.
    Nous n'écririons, alors, que le même livre?
    Un livre sachant qu'il ne sera point lu dans sa totalité.
    Toute vraie lecture est marquée par cette blessure.
    On ne lit que ce qui a survécu à la lecture.
    Ainsi le temps du livre est l'effacement d'un temps dont chaque livre éprouve la nostalgie: un temps dans une absence approché du temps, comme un livre au coeur béant du livre.
    Le manque est vertige du livre. La bordure des mots espére avoir raison, un jour , de l'abîme.
    Ce manque fut mon lieu.
    De quels vocables t'es-tu servi?
    De ceux que l'on croirait indifférents à la douleur mais que celle-ci habite.
    N'y aurait-il pas des mots de joie? Pour dire la joie, serions-nous privés de mots?
    Il y a une joie de la mort dans le moy: joie du dit aussitôt englouti dans le silence.
    La mort s'oublie dans le dit. Elle se fuit. Hélas aucun dit n'est assez fort pour résister à son éphémère destin.
    Murmure... murmure.
    L'oubli de la mort est, peut-être, la chance du livre.
    Tout livre est, au coeur du néant, lieu sonore que perturbent les derniers pas de la mort.
    Mort du fragile instant dans le déroulement ininterrompu de la mort.
    Le silence est moins vulnérable que le livre.
    On ne peut écrire que sur ce silence. Le silence est maître de la durée. Les mots qu'il aligne lui doivent leur part d'éternité.
    ... comme si tout ce qui n'avait pas été exprimé se donnait enfin à entendre, à lire hors des mots? Dans l'espace circonscrit de leur renoncement?
    ...avec des mots encore mais si intériorisés qu'ils ne serait audible que pour soi.
    Mots dans les mots sacrifiés, cernés au-delà de leur sacrifice.
    Le secret du livre - son envoûtant mystère - serait-il, alors, ce don du silence dont la parole retrouvée ferait foi?
    Si c'est à ces couches superposées de blancheur d'où lentement il émerge que tu fais allusion, je dirais que le livre s'ouvre progressivement au livre, comme l'univers allumé au soir.
    Tant de vocables qui sommeillent, il nous appartient de les réveiller avec des mots de même origine.
    Rendre le silence d'une nuit étoilée à l'insondable silence de la nuit c'est, d'une certaine manière, à travers les mots tus de nos allégeances, restituer le livre infini à l'infini du livre.

  2. #2
    fil-de-fer Guest

    Par défaut

    Chemins,
    chemins de la pensée; ils vont d'eux-mêmes,
    ils s'échappe.
    Rendre grâce: se laisser dire que tout a place dans l'éclair qui en use, le remettant à soi.
    Quelle ampleur, le chemin avant ce site, depuis lequel la pensée, selon le rythme, peut lever pensée contre elle-même, afin de sauver ainsi la réserve de sa richesse.
    Mais la richesse, c'est sereinement qu'elle sauve son peu.
    De ce peu, ce qui, sans parole, lègue sa puissance, il le garde grand en mémoire.
    Déclore permis de s'échapper.

    Le monde n'est un et commun que pour ceux qui sont éveillés, mais pendant le sommeil chacun possède son monde à part.

  3. #3
    fil-de-fer Guest

    Par défaut

    Maintenant que tu as uni un printemps sans verglas aux embruns d'un sacre entré dans l'odyssée de sa cendre, fauche la moisson accumulée à l'horizon, restitue-là aux espoirs qui l'entourèrent à sa naissance.
    Que le jour te maintiennent sur l'enclume de sa fureur blanche!
    Ta bouche crie l'extinction des couteaux respirés.
    Tes filtres chauds-entr'ouverts s'élancent aux libertés.
    Rien que l'âme d'une saison sépare ton approche de l'amande de l'innocence.
    Pouvoir marcher, sans tromper l'oiseau, du coeur de l'arbre à l'extase du fruit.

  4. #4
    fil-de-fer Guest

    Par défaut

    Pensée de la précipitation
    De toute chose en son contraire

    Résolution de tous deux
    En une seule catégorie

    Liaison de l'esprit

    Conciliable avec le terme initial
    Et ainsi de suite

    Conciliation de toutes les oppositions
    Unité de toutes les catégorie

  5. #5
    fil-de-fer Guest

    Par défaut

    Rien n'est perdu
    Puisque tu vis

    Tous les fleuves
    Seront remontés

    Tous les courants
    Seront arpentés

    La mer et les vagues

    Instinct de vie
    Identifiction avec la mort

    Sacrifice, poussière, édulcoration

    Ce que *** enseigne
    Le sens d'une vie

    Libération des possibles
    Au delà de tout vice

    Vertu

+ Répondre à la discussion

Règles de messages

  • You may not post new threads
  • You may not post replies
  • You may not post attachments
  • You may not edit your posts