O lumière perçant les Ténèbres, viens à moi...

Parce que je suis le centre d'un feu qui se propage, de ses coulées de laves a n'en plus finir, je calcine hommes et villes, tous, innocents. Je ronronne dans mes nuits et crépite aux tournants des plus accentuées, laissant brûlée la nature entière sans y laisser le moindre espoir qu'un jour tout puisse se reconstruire.

Parce qu'au fond, une fleur d'argent s'endort, attendant sous les braises sèches et farineuses, étincelles aux alentours. S'éternisant pour un feu dans lequel elle veut demeurer pour l'amener dans le plus beau des paroxysme.

Parce qu'au piano, je touche les sons froids et graves, dictée par l'auteur, guidée d'effroi, voici ma place, parmi les compositions aux allures du galop d'un cheval menant sa course au devant d'un épine. Lui, manipulateur des tons, la décadence de sa cérémonie se fait plus belle, car me voici sur la note la plus grave.

Parce qu'échappée, je vole dans la nuit frôlant les peaux démunies, aux esprits perdus je donne capes et épées par la lueur d'une lune bienfaisante, et son rayon perçant les ténèbres s'adresse à la place où je me trouve, je guide frissons et horreurs, après que le soleil ait trainé ses rayons mélancoliques, soufflés par la nuit.

Moi, Damnée, je rode, divaguant dans les méandres de la confusion dans laquelle mon âme se noie. J'y étais le jour du grand massacre, armes et crocs, je suis prisonnière, enchaînée par les lames de mon corps, je m'y engouffre avec pour seule respiration, les plaies ouvertes causées par la perte et la deception.

Va-t-en, le lointain t'appelle, je suis contrainte de rester ici, et dès lors, je ne serai que souvenir enfumé...