SACRE DOLLAR !

Le dollar atteint de nouveaux records par rapport à l’euro et à la livre sterling.
Le yuan chinois accompagne le dollar.

Un euro coûte désormais environ 1,32 $. Pendant ce temps, l’or a frôlé les 450 $.

Les banquiers centraux du monde entier transpirent à grosses gouttes.

Si tu dois100 000 Euros à un banquier, cela trouble ton sommeil. Mais si tu lui dois un million d’Euros, c’est le banquier qui a du mal à dormir..

Les banquiers centraux du Japon, de la Chine et du reste de l’Asie en voie de développement se retournent dans leurs lits.

Depuis l’an 2000, les réserves de devises étrangères de la planète - dont la majeure partie est en dollars, et se trouve en Asie - sont passées de 2 000 milliards de dollars à 3 500 milliards de dollars.

L’augmentation des réserves de devises étrangères des banques centrales correspond à peu près à celle des déficits commerciaux américains au cours de la même période.

Il y a cent ans de cela, un pays devait régler ses dettes en or. Si ses citoyens dépensaient plus qu’ils n’encaissaient, la différence était réglée en or.
A mesure que la masse d’or chutait, les ministres des finances étaient forcé de dévaluer leurs devises en termes d’or. Et à mesure que la devise chutait, le pouvoir d’achat des gens qui en détenaient chutait lui aussi, rééquilibrant ainsi la balance des paiements.

Pendant la Première guerre mondiale, la Grande-Bretagne a dépensé tellement d’argent à essayer de tuer des Allemands qu’elle s’est ruinée elle-même. Elle était si lourdement endettée (en majorité auprès des créditeurs américains), qu’elle a dû abandonner l’étalon-or -- mettant ainsi fin à un système financier dont le monde s’était servi pendant 100 ans.

Un demi-siècle plus tard, les Etats-Unis se sont trouvés dans une position similaire. Cette fois-ci, c’est la guerre du Vietnam et le programme social Great Society qui avaient provoqué les dégâts. Les Etats-Unis ne pouvaient plus remplir leurs engagements. Richard Nixon ferma donc "la fenêtre de l’or" au Trésor US. Et il mis fin à un autre système financier : Bretton-Woods.

Depuis, le monde fonctionne avec un système en dollars. Les banques centrales détiennent des dollars dans leurs coffres, et comptent sur la Fed américaine pour empêcher sa monnaie de mal tourner.
Mais voilà que le dollar a mal tourné.. et les banquiers ne savent pas quoi faire. Pour l’instant, ils sont coincés entre deux horribles choix : ils peuvent continuer à prêter, ou arrêter.

Les banques centrales mondiales ont des « milliers de milliards » de dollars dans leurs coffres. Et leurs économies dépendent du consommateur américain.

Pour dépenser, le consommateur américain doit avoir accès à du « crédit facile » -- puisqu’il n’a pas d’épargne et que ses revenus augmentent à peine.

Pour que le consommateur américain continue à consommer, les banquiers centraux doivent lui prêter de l’argent.

Une étude de la Fed de New York a montré qu’il faut plus de la totalité de l’épargne mondiale pour que les Américains puissent continuer à vivre comme ils en ont pris l’habitude.

Les investisseurs privés ont déjà retiré une grande partie de leur soutien au dollar et au consommateur américain. Si les banques centrales se retirent, elles aussi, les carottes sont cuites.

L’économie mondiale tout entière se retrouvera confrontée aux conséquences de l’effondrement de la demande de consommation, de la chute du billet vert... et de la fin du système basé sur le dollar.

Par contre, si les banques centrales décident de continuer à prêter de l’argent aux consommateurs américains, elles devront ajouter des milliards - voire des milliers de milliards de dollars de plus dans leurs coffres.
Qu’en feront-elles ?
Pourquoi voudraient-elles augmenter leur exposition à un actif qui perd déjà de sa valeur. Un actif dont tout le monde sait qu’il n’est guère solide, et que tout le monde s’attend à voir chuter de 20% supplémentaires ?

Acheter plus de dollars serait de la folie. Mais il serait tout aussi fou de ne pas le faire.

Le Japon à lui seul détient 820 milliards de dollars dans ses réserves de devises étrangères.
Si la valeur du dollar baissait de 20%, l’équivalent de 164 milliards de dollars partiraient en fumée à la banque centrale du Japon.
Quel banquier voudrait annoncer cette nouvelle à ses actionnaires ou à son pays ?

Pour le moment, les détenteurs de dollars ont vu que le dollars chutait. Ils ont toutes les raisons de croire qu’il chutera encore. Ils sont piégés.. assommés.. et désespérés.

Mais que peuvent-ils faire ?
D'après vous ?