David,

je n'ai pas évoqué la catégorie du sacré. Ma réflexion n'est pas dans la sphère religieuse.
Si l'on passe outre des principes moraux, ce ne peut être qu'au nom de principes moraux. Or un principe, comme son nom l'indique, est quelque chose de premier. Quoi de plus premier que le principe énoncé par la loi Veil : "La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie". Il me semble que tout droit découle de ce qui est à respecter ici, à savoir le fait même d'être un être humain.


Les raisons invoquées pour interrompre cette vie pourraient l'être aussi bien pour interrompre la mienne, la vôtre, et celle de quicquonque.

En outre, ce ne sont pas les situations particulières qui engendrent les principes généraux de l'action. Sinon, on pourrait aussi bien légitimer le travail des enfants, la traite des noirs, etc.

Voyons les choses en face : n'ajoute-t-on pas à la douleur de la femme la conscience d'avoir tué une vie qui grandissait en elle ?

Je n'accepte pas une alternative du type : aider la mère ou aider l'enfant. Je crois que ce n'est pas en tuant l'enfant que l'on aide la mère : il faut laisser l'enfant vivre et aider la mère à le faire vivre.

Mais ce n'était pas tellement là ma question. Ma remarque concernait plutôt la posture juridique nouvelle produite par la loi Veil : la loi ne dit plus le droit, elle le crée purement et simplement. L'individu n'a plus de droits "par nature", il les a dans la mesure où la loi les lui concède. C'est cela qui me semble l'attitude autoritaire.

Vous allez dire : "on oblige personne à avorter". Vous oubliez qu'en toute rigueur de terme, c'est l'enfant qui avorte, pas la mère. Lui, on l'oblige bien à avorter.

Cordialement,

Pascalcg