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Discussion: Derrida

  1. #1
    Montaigne Guest

    Unhappy Derrida

    Le plus grand penseur de notre temps nous a quitté, ironie du sort, le jour même où paraît un très beau "cahier de l'herne" dédié à son oeuvre.
    C'est une grande perte pour la philosophie que cet homme qui n'a cessé de sortir des sentiers battus pour prendre à revers, autrement, les textes canoniques.

  2. #2
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    Bonjour.

    Effectivement c'est une grande perte.

    Derrida reste cependant parmi nous et continue à nous accompagner grâce à son oeuvre qui témoigne de beaucoup d'honnêteté et d'un engagement tout à son honneur.

    Il faisait partie du comité scientifique de la revue Prétentaine, revue animée par J-M Brohm, revue avec laquelle Philagora était lié d'amitié.
    C'est ainsi que nous avons sur Philagora Les devoirs de notre communauté de Derrida
    http://www.philagora.net/philo-fac/derrida.php

    Si on le considère comme le père des déconstructeurs, il ne faut pas oublier Schopenhauer et Nietzsche. Il a toujours affirmé avec force que la tradition philosophique était incontournable pour celui qui voulait penser et avancer.

    Une fois de plus, Philagora et son équipe sont atteints par cette disparition.

    Joëlle et Joseph Llapasset

  3. #3
    realisme Guest

    Par défaut Dérida

    "philosopher c'est apprendre à mourir"
    (Dérida)


    Que comprenez-vous de cette phrase?

  4. #4
    Augustin Guest

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    philosopher fait passer l'homme dans une nouvelle condition, dans le sens où il acquiert une nouvelle perception/conscience de lui-même. ainsi il doit apprendre à faire le deuil de sa condition passée malgré sa nostalgie…

    ps. je crois que cela s'orthographie plutôt Derrida

  5. #5
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    Par défaut stop

    cette phrase est horrible

    et même si elle provient d'un philosophe patenté, elle est idiote.

    Philosopher c'est mieux se connaitre. C'est positif et non négatif. Car mourir ce n'est pas positif.

    Comme si la vie était un fardeau.

    Mieux se connaitre est pour moi source de sensation agréable. J'ai l'impression de progresser, de m'améliorer.

    Philosopher c'est re naitre. Mieux apprehender le monde exterieur et interieur. En aucun cas mourir.

    Bon sang stop! avec ce langage pessimiste.

    Il faut etre positif et refuser de se laisser enfermer dans une philosophie de la tristesse morbide.

  6. #6
    Estelle br Guest

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    je lis cette phrase d une façon différente, elle me fait plutôt penser aux dictons indiens " aujourd hui est un bon jour pour mourir"
    je ne connais pas derida, je ne sais s il est pessimiste ou autre,
    "philosopher c'est apprendre à mourir" : philosopher c'est apprendre à vivre. pour moi, c'est à peu près la même chose

  7. #7
    fil-de-fer Guest

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    l issu a la pensée pure
    c est la mort
    la mort c est la vie
    la vie c est l esprit
    l esprit c est la vie qui taille au vif même de la vie

  8. #8
    fil-de-fer Guest

    Par défaut

    qui,au sein de certaines angoisses,au fond de quelques reves n a connu la mort comme une sensation brisante et merveilleuse avec quoi rien ne se peut confondre dans l ordre de l esprit?
    il faut avoir connu cette aspirante montee de l angoisse dont les ondes arrivent sur vous et vous gonflent comme mues par un insupportable soufflet.l angoisse qui se rapproche et s eloigne chaque fois plus grosse,chaque fois plus lourde et plus gorgee.
    c est le corps lui meme parvenu a la limite de sa distension et de ses forces et qui doit quand meme aller plus loin.c est une sorte de ventouse posee sur l ame,dont l acrete court comme un vitriol jusqu aux bornes dernieres du sensible et l ame ne possede meme pas la ressource de se briser,car cette distension elle meme est fausse,la mort ne se satisfait pas a si bon compte.cette distension dans l ordre physique est comme l image renversee d un retrecissement qui doit occuper l esprit sur toute l etendue du corps vivant.
    ce souffle qui se suspend est le dernier,vraiment le dernier,il est temps de faire ses comptes,la minute tant crainte,tant redoutee,tant revee est la.
    et c est vrai que l on va mourir,on epie et on mesure son souffle et le temps immense deferle tout entier a sa limite dans une resolution ou il ne peut manquer de se dissoudre sans traces.
    et l on sait bien que ta pensee n est pas accomplie,terminee,et que dans quelque sens que tu te retournes tu n as pas encore commence a penser.
    peu importe,la peur qui s abat sur toi t ecartele a la mesure meme de l impossible,car tu sais bien que tu dois passer de cet autre cote pour lequel rien en toi n est pret,pas meme ce corps,et surtout ce corps que tu laisseras sans en oublier ni la matiere,ni l epaisseur,ni l impossible asphyxie.
    et ce sera bien comme dans un mauvais reve ou tu es hors de la situation de ton corps,l ayant traine jusque la quand meme et lui te faisant souffrir et t eclairant de ses assourdissantes impressions,ou l etendue est toujours plus petite ou plus grande que toi,ou rien dans le sentiment que tu apportes d une antique orientation terrestre ne peut plus etre satisfait.
    et c est bien cela,et c est a jamais cela,au sentiment de cette desolation et de ce malaise innommable,quel cri,digne de l aboiement d un chien dans un reve,te souleve la peau,te retourne la gorge,dans l egarement d une noyade insensee.non,ce n est pas vrai.ce n est pas vrai.
    mais le pire,c est que c est vrai et en meme temps que ce sentiment de veracite desesperante ou il te semble que tu vas mourir a nouveau,que tu vas mourir pour la seconde fois,voici que l on ne sait quelle humidite d une eau de fer ou de pierre ou de vent te rafraichit incroyablement et te soulage la pensee,et toi meme tu coules,tu te fait en coulant a ta mort,a ton nouvel etat de mort.cette eau qui coule,c est la mort,et du moment que tu te contemples avec paix,que tu enregistres tes sensations nouvelles,c est que la grande identification commence,tu etais mort et voici que de nouveau tu te retrouves vivant,seulement cette fois tu es seul.
    voici une sensation d angoisse et de reve,l angoisse glissant dans le reve,a peu pres comme l agonie doit glisser et s achever finalement dans la mort.en tout cas,de tels reves ne peuvent pas mentir,ils ne mentent pas
    et ces sensations de mort mises bout a bout,cette suffocation,ce desespoir,ces assoupissements,cette desolation,ce silence,les voit on dans la suspension agrandie d un reve,avec ce sentiment qu une des faces de la realite nouvelle est perpetuellement derriere soi?
    mais au fond de la mort ou du reve,voici que l angoisse reprend,cette angoisse comme un elastique qui se retend et vous saute soudain a la gorge,elle n est ni inconnue,ni nouvelle.la mort dans laquelle on a glisse sans s en rendre compte,le retournement en boule du corps,cette tete,il a fallu qu elle passe,elle qui portait la conscience et la vie et par consequent la suffocation supreme,et par consequent le dchirement superieur,qu elle passe, elle aussi,par la plus petite ouverture possible,mais elle angoisse a la limite des pores,et cette tete qui a force de se secouer et de se retourner d epouvante a comme l idee,comme le sentiment qu elle s est boursouflee et que sa terreur a pris forme,qu elle a bourgeonne sous la peau.
    et comme apres tout ce n est pas neuf la mort,mais au contraire trop connu,car,au bout de cette distillation de visceres,ne percoit on pas l image d une panique deja eprouvee?la force meme du desespoir restitue,semble t il,certaines situation de l enfance ou la mort apparaissait si claire et comme une deroute a jet continu.
    l enfance connait de brusques reveils de l esprit,d intenses prolongements de la pensee qu un age plus avance reperd;dans certaines peurs paniques de l enfance,certaines terreurs grandioses et irraisonnees ou le sentiment d une menace extra humaine couve,il est incontestable que la mort apparait comme le dechirement d une menbrane proche,comme le soulevement d un voile qui est le monde encore informe et mal assure.
    qui n a le souvenir d agrandissements inouis,de l ordre d une realite toute mentale,et qui alors ne l etonnaient guere,qui etaient donnes,livres vraiment a la foret de ses sens d enfant?prolongements impregnes d une conaissance parfaite,impregnant tout,cristallisee,eternelle.
    mais quelles etranges pensees elle souligne,de quel meteore effrite elle reconstitue les atomes humains.
    l enfant voit des theories reconnaissables d ancetres dans lesquelles il note les origines de toutes les ressemblances connues d homme a homme
    le monde des apparences gagne et deborde dans l insensible,dans l inconnu,mais l entenebrement de la vie arrive et desormais des etats pareils ne se retrouvent plus qu a la faveur d une lucidite absolument anormale due par exemple aux stupefiants.
    d ou l immense utilite des toxiques pour liberer,pour surelever l esprit.
    mensonges ou non du point de vue d un reel dont on a vu le peu de cas qu on pouvait en faire,le reel n etant qu une des faces les plus transitoires et les moins reconnaissables de l infinie realite,le reel s egalant a la matiere et pourrissant avec elle,les toxiques regagnent du point de vue de l esprit leur dignite superieure qui en fait les auxiliaires les plus proches et les plus utiles de la mort

  9. #9
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    Par défaut une histoire suisse

    Depuis ma réponse "impulsive", la phrase de Derrida n'arrete pas de trotter dans ma tête.

    Connaissez vous l'histoire drôle sur les Suisses ( ou n'importe qui)

    Pourquoi les Suisses rient pendant l'office du dimanche matin??

    Parce qu'il comprennent l'histoire drôle du samedi soir.

    Je suis un Suisse et même tres souvent. Question de mauvaises habitudes.

    En effet la phrase de Derrida est pas idiote du tout mais moi beaucoup plus.

    Je viens de comprendre. Pourtant les post d'Estelle et de fil de fer auraient du me faire réfléchir.

    Vivre, c'est mourir; ainsi si la philosophie apprend à vivre, elle apprend donc en finalité à mourir.

    Ceci je comprends à la fois par la raison mais surtout de tout son corps. Cela me parait maintenant une "vérité", une vérité ressentie difficilement exprimable.

    C'est "drôle" comme il est possible de faire le rapprochement entre la philosophie et la religion. La religion aide les gens à vivre et à mourir. Mais je m'égare ce n'est pas philosophique.

    Encore une fois, le contact avec la pensée d'autrui m'a enrichi.

    Un "Suisse" remercie philagora et surtout Estelle et fil de fer

  10. #10
    GWF Guest

    Par défaut Re: stop

    Provient du message de francois2
    cette phrase est horribleet même si elle provient d'un philosophe patenté, elle est idiote.
    Philosopher c'est mieux se connaitre. C'est positif et non négatif. Car mourir ce n'est pas positif.
    Comme si la vie était un fardeau.
    Mieux se connaitre est pour moi source de sensation agréable. J'ai l'impression de progresser, de m'améliorer.
    Philosopher c'est re naitre. Mieux apprehender le monde exterieur et interieur. En aucun cas mourir.
    Bon sang stop! avec ce langage pessimiste.
    Il faut etre positif et refuser de se laisser enfermer dans une philosophie de la tristesse morbide.
    Evidemment, il s'agit d'un emprunt de Derrida, emprunt qu'il fit alors que lui-même affrontait la maladie.
    A ce sujet, voir l'analyse que fait Nietzsche des derniers mots de Socrate (selon Platon).

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