Cette réflexion m'est apparu alors que m'interrogeais sur les problèmes écologiques...
Cependant, avant de devenir un débat politique, il me semble que les prémisses du problème proviennent de la nature même de l'homme, ou plutôt de la manière dont l'homme a pu s'extraire de sa condition d' "être de la nature".C'est, je pense, là que ce trouve le noeud du problème.
Voici comment nous y venons:
Aristote, dans son "De Anima", envisage la nature de manière très simple en se basant sur le constat et l'observation. Tout d'abord, il y évoque le monde végétal dont le but constant est celui est de croître. En creusant un peu plus son idée dans le sens d'une théorie qui expliquerait le monde selon une dynamique cyclique (commme aimaient à le faire les Anciens), Aristote nous décrit un shéma évolutif de la nature qui est celui de croître toujours; ce qui entraîne immanquablement un moment de "survégétation" qui mène la nature à s'étouffer elle-même; ce qui laisse alors la place à une nouvelle génération de plantes...et ainsi va l'éternelle croîssance de la nature.
Ces considérations, loin d'être de la première fraîcheur, il est vrai, ne manque pourtant pas, il me semble, de lucidité. La Nature dans son ensemble (à toute échelle confondue: la Terre, le système solaire, l'univers...), entendu comme "grand contenant de tout ce qui est", possède une certaine harmonie de génération et d'annihilation faisant perpétrer alors le grand cycle de la vie.
Venons-en maintenant à l'échelle d'influence de l'espèce humaine (pour l'instant, la Terre). Selon la théorie Darwinienne de l'évolution, l'homme serait une de ces espèces qui aurait réussie a s'adapter pour survivre, au même titre que toutes celles qui vivent à présent. Mais il semble que cette espèce évoluée qu'est l'homme, ait outre-passée le challenge qui lui avait été fixé par la nature en en prenant petit à petit possession. La nature est devenue comme parquée dans sa propre demeure! L'harmonie entre génération et annihilation est troublée par l'homme qui semble faire pencher la balance, à son échelle, plutôt du côté de l'annihilation de la nature... et par-là, du côté de sa propre mort. La polution provoquée par l'homme n'est que le pléonasme du suicide collectif de l'humanité.
1) Comment résoudre le paradoxe darwinien selon lequel l'homme aurait réussi a survivre jusqu'à présent et le fait incontestable que le rythme de vie de l'homme moderne le conduit inexorablement vers sa propre mort?
2) Qu'est-ce qui aurait permis à l'homme de prendre possession de la nature à son échelle et de s'extraire de sa condition simple "d'être de la nature", et lui permettre d'en troubler l'harmonie?
3)Et si l'homme était une force au service de la nature qui participerait à l'annihilation de la Terre en vue d'une génération nouvelle?