Cher Lagaffe...

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"Cette sagesse populaire connote en ce qui me concerne une mort intellectuelle, une domination des habitudes de groupe sur la pensée individuelle. Quand bien même elles ne renverrait qu’aux proverbes et dictons, ceux-ci sont plus proches des slogans péremptoires et de la réthorique quotidienne, que du raisonnement construit et sans cesse intérrogé. S'il y a une intelligence à sortir un bon proverbe, elle consiste uniquement à le citer quand il fait mouche. C'est une intelligence de rhéteur, visant à clôre brillament un débat, plutôt qu'à attiser la réflexion. La sagesse populaire est mère de tout nos stéréotypes, on a été bercé dans ses bras tandis qu'elle nous sussurait sans relâche toutes les ficelles de la bonne parole, nous innoculant insidieusement nos milliers de petites habitudes de penser
Avec le temps, la sagesse populaire devient une maquerelle dont on s'émmancipe à grand peine. Tous sous son joug, nous lui devons sans cesse des comptes. C'est la recherche du bon mot, le maquillage de la profondeur derrière une pensée empruntée."

Ton passage est intéressant mais il souffre d'une grave contradiction. Tu parles au tout début d'une "mort intellectuelle". Puis tu dis que c'est une "intelligence de rhéteur". Donc c'est selon toi une "intelligence morte intellectuellement" (comme les zombis de L'armée des morts? Je crois que tu as fait un amalgame entre sagesse populaire et connerie populaire; et entre sagesse et sophistique.

Pour le 1e, j'ai déjà dit qu'effectivement une trop grosse part de connerie était présente dans toutes les masses sociales. En cela il convenait d'extraire une quintessence intellectuelle comme par distillation.. Je soutenais juste la POSSIBILITE de le faire et sa LEGITIMITE. Le savoir n'étant pas réservé aux philosophes. C'est en ce sens que je n'ai pas RAJOUTE d'arguments.

Pour le 2e, ce que tu critiques comme "intelligence de rhéteur", c'est précisément ce que je critique dans la philosophie "noble".
La philosophie est plus une histoire de batailles d'arguments que de réelle volonté à persévérer vers l'avant dans un échange commun enrichissant. La philosophie, il me semble, a basculé davantage dans la DISCUSSION que dans le DIALOGUE. Les sophistes balayant Socrate (Socrate était d'ailleurs à la base un sophiste qui a mal tourné.. )

Donc nous serions d'accord finalement sur ce point..