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Discussion: L'individualisme progrès ou déclin de nos société?

  1. #1
    Ellaurenzovfoot Guest

    Par défaut L'individualisme progrès ou déclin de nos société?

    La conquête de la lune, les camps d’extermination, le Contrat social, le Capital, les goulags, bonnes ou mauvaises, ces choses et oeuvres ont changé notre civilisation et notre mode de pensée. Ces œuvres et actes ont été pensés par des individus « uniques », comme dit Marx Stiner. Mais est-ce un déclin ou un progrès? Cette question ne peut se répondre qu’avec un regard vers le passé et une interprétation individualiste de ce même passé. Il est un progrès si l’on parle de lui au niveau technique et un déclin si l’on parle de lui comme communication sociale. La réponse n’est pas déclin ou progrès, mais c’est « y a-t-il autre chose »? L’angle de vue change le fait que l’on voie quelqu’un de dos ou de face; c’est la même chose pour l’individualisme. L’individualisme qui engendre le progrès de la pensée et de la technique, et l’individualisme en tant que relation humaine sera un déclin. Ce sont les points que j’aborderai.


    La philosophie, qui vient de « aimer la sagesse » selon Pythagore, est une discipline que l’on pourrait maintenant classifier de science sociale, dans la mesure où la philosophie essaie de découvrir ce qui est, par raisonnement. Comprendre ce qui est, est aussi dans un sens une recherche utopique, de savoir LA réponse, la seule, l’unique, celle qui d’un coup de souffle, suffisamment prononcé balaierait toutes les autres. Mais cette même discipline crée un concours de philosophie sur la question qui est peut-être la seule qui la contredit dans son sens contemporain : « L’individualisme est-il un signe de déclin ou de progrès de nos sociétés? ». L’individualisme, qui par le fait même que ce mot existe, définit la pensée de l’individu comme unique et « individué » selon Leibniz, vient en contradiction avec une science qui se veut « sociale », c’est-à-dire pour le progrès d’une société. La réponse diffère, selon le point de vue. Elle peut très bien être un progrès comme un déclin. Parce que selon le résultat voulu, il faut utiliser l’individualisme ou son contraire, le collectivisme.

    Si l’on regarde dans le passé, ces deux idées ont toujours été en constante rivalité, que ce soit durant la période antique, avec les Crétois qui vivaient en paix avec les autres peuples, avec les Romains avec leur politique d’expansion ou durant le Moyen Âge, avec les pauvre contre les riches. Finalement notre civilisation moderne se bat maintenant avec cette question en regardant son passé. Pour une énigme on dit souvent qu’il faut lire entre les lignes pour trouver la réponse. Pour cette question c’est la même chose; dire une réponse parmi les deux choix émis, ne serait que prendre l’un des deux comme un choix d’obligation. Si la philosophie se voit comme un domaine de réflexion qui englobe tous les savoirs, et que l’on doit s’émerveiller devant ces même savoirs, proposer un choix irait à l’encontre d’une certaine éthique philosophique et tous ceux qui se disent individualistes. L’individualisme, c’est selon certaines personnes la liberté, mais pour d’autres un certain égoïsme envers les autres. Ce n’est ni l’un ni l’autre. L’individualisme, c’est l’option qui nous porte à essayer des choses, quitte à réussir ou à échouer. Tocqueville dit que : « L’individualisme n’existe pas avant l’époque moderne », c’est donc un cheminement social de la société avec son passé qui nous amène là. Si l’on dit que l’individualisme est un progrès l’on pourra tout de suite sortir les faits, bien réels, de sa réussite. Notamment en énumérant le nombre d’inventeurs, qui ont voué leurs temps à une idée qui a révolutionné un domaine. Que la motivation soit pour gagner de l’argent, pour être reconnu, pour se prouver soi-même qu’ils peuvent le faire. Et là encore, tout dépend du point de vue, parce que les gens, en tant qu’individu prendront ce qui les intéressent, en prenant pour quelqu’un qui est contre l’individualisme, le fait que ce soit juste pour l’argent, mais un autre prendra le fait qu’il a révolutionné un domaine avec son invention. Il reste à savoir le point que l’on doit prendre et si la philosophie est la réflexion sur tous les savoirs. Soyons clairs : la philosophie en soi n’existe pas, mais elle prend la question que certains se posent et essayent de la résoudre du point de vue universel. Alors si la philosophie est le domaine qui regroupe tous les autres, il faut donc prendre celui de l’histoire pour définir si l’individualisme est le déclin ou le progrès de la société. Parce qu’on ne peut le définir en regardant notre présent; si quelque chose est un déclin ou un progrès, il le sera sûrement sur des dizaines et même des centaines d’années. Regarder l’individualisme d’un côté historique le portera sûrement au niveau progrès, mais si l’on essaye quand même de le regarder présentement, l’on se rendra compte que c’est un déclin, et cela à cause que c’est l’apogée de l’individualisme, et toutes les choses à leur apogée d’elle-même se font critiquer, si on n’en fait pas partie. Qui n’a jamais critiqué les États-Uniens de leur charisme de « power full », quel pauvre économiquement parlant n’a jamais critiqué les aristocrates perdus dans leurs richesses au XVIIIème siècle? Donc nous pouvons arriver à la conclusion que si cette question sur l’individualisme est apparue, c’est qu’elle est bientôt arrivée au paroxysme. Mais en raison de quoi?

    « L’individualité transforme l’identité humaine d’un donné en une tâche, en donnant aux acteurs la responsabilité d’accomplir cette tâche et d’assumer les conséquences […] elle établit l’autonomie […] »

    Si l’on reprend le dire de Tocqueville qui soutient que « L’individualisme n’existe pas avant l’époque moderne », il y a donc un fait qui s’est passé, un remaniement de la pensée au fil du temps. Historiquement, le fait de parler de société est tout jeune, avant nous parlions de « civilisation ». L’individualisme a créé le mot société, pour pouvoir se classifier dans un terme plus précis. L’individualisme est donc un progrès si on le regarde d’un point de vue historique, qu’il ait agi en bien ou mal. En 1789 est arrivée la révolution française, qui donna le coup d’envoi au monde pour la démocratie et la liberté d’idées. Cette révolution est née d’individus, voulant améliorer leurs conditions économiques et sociales. Elle est née d’un individualisme que l’on pourrait appeler « L’individualisme collectif » : se battre pour soi en améliorant aussi le sort des autres. On peut dire que, dans ce cas-là, il s’agit d’un progrès de société. Un autre exemple plus drastique : l’extermination fait par les Allemands, durant la seconde guerre mondiale. Le rapport avec l’individualisme, c’est que cette extermination a fait mouvoir les mœurs au niveau de ce que l’on considérait comme le racisme. Le fait d’avoir eu une extermination telle que celle-là, a créé chez les gens un anti-racisme bien de mise comme valeur normale dans notre société. Avant la Seconde Guerre mondiale, des affaires comme celle de Robert-Louis Deyfrus étaient considérées comme normale. Maintenant, non. Un individu, tristement nommé Hitler, a engendré un phénomène de société, un changement de mentalité en ce sens qu’il a amené chaque individu à ne pas faire de différence entre les couleurs des gens et leurs croyances. Les faits d’individualisme ne se prennent qu’avec du recul, pour pouvoir mieux se rendre compte du rôle que cela a joué sur la société. L’individualisme n’est pas qu’à regarder sur le fait que ce soit bien ou mal pour la société, mais aussi pour chaque individu, parce que ce sont eux-mêmes, toutes ces entités individualistes, qui créent la société.
    Il faut aller maintenant faire un tour en URSS, durant l’époque de la guerre froide. L’URSS, état communiste, avec tout ce que ce mot englobe, a autorisé dans les années 1960 que chaque famille ait le droit de cultiver un lopin de terre derrière sa maison, pour soi. Ils se sont rendu compte par la suite que ce qui était le mieux fait en URSS étaient ces même lopins de terre. Parce que l’on a beau crier le rêve utopique d’une société égalitaire haut et fort, chaque personne a besoin de faire, de créer, d’exister pour soi. Ils avaient besoin pour nécessité psychologique d’avoir quelque chose bien à eux, fait pour eux, par eux. Ce n’est rien en soi comparable à de l’égoïsme, mais c’est juste un besoin personnel pour notre propre bonheur.

    « Pour être bourgeois, il ne suffit pas d’être née bourgeois, il faut vivre bourgeois! » Jean-Paul Sartre

    Si l’on regarde maintenant d’un niveau social ( la communication entre les gens), l’individualisme est beaucoup plus en dichotomie maintenant. L’école de Francfort, en parlant de l’individualisme, part de l’individu en disant « Seul l’individu est quelque chose. L’individu est l’unité la plus petite et la plus concrète de la vie. » L’individualisme « réduit chaque nation à n’être qu’un troupeau d’animaux timide et industrieux, dont le gouvernement est le berger » : cette phrase de Tocqueville explique dans un sens la faiblesse de l’individualisme, parce que les gens ne sont pas ensemble pour interagir en opposition à quelque chose. Ces deux phrases en dichotomie pour le cas de savoir s’il est bien ou pas, exprime un fait qu’on ne peut nier. L’individualisme rend seul. Le fait de vouloir sa liberté, crée une barrière avec les autres. Cet individualisme ne permet pas de fixer des limites à notre liberté. Les hommes de maintenant ne s’identifient plus à leur pensée, ils s’identifient à ce qu’ils veulent devenir dans un avenir utopique. Ils idéalisent le fait de réussir avec la gloire, l’argent et tout ce qui s’ensuit. L’individualisme a créé un rejet des valeurs primaires, il a créé un élitisme que ce concours de philosophie représente parfaitement. Le désir d’être le meilleur, surpasser les autres, ne pas parler à X parce qu’il pourrait entamer ma réputation, etc. Cet individualisme est passé à toutes les classes sociales. Il était avant réservé à l’aristocratie et à la bourgeoisie, mais il est maintenant passé aux autres. Karl Marx définit l’individualisme dans la société comme l’état d’esprit du capitaliste, il exprime le fait que les individus s’identifient à leur travail « La pensée individualiste entre dans la vie de chaque individu pour autant qu’elle est personnelle et tant qu’elle est subsumée sous une banche quelconque du travail . » Cette identification au travail crée les classes sociales qui à leur tour créent inexorablement l’individualisme négatif. Ce même individualisme négatif qui crée maintenant, non des classes sociales au niveau monétaire, mais au niveau de la pensée. C’est cet individualisme qui a inventé la mode, ce qui a produit un rejet d’uniformité face à ceux ne rentrant pas dans cette masse. Cet état de liberté que crée l’individualisme nous porte à rejeter quiconque n’entre pas dans les critères de la masse. Dans cette époque contemporaine où la société n’est qu’un mot pour regrouper des milliards d’individus, se forme une dépendance à cette liberté tant réclamée par le passé. On a vu croître l’Internet ces dernières années avec les gens espérant trouver mieux ailleurs, en raison de cette liberté de choix. C’est le problème majeur de l’individualisme : son emphase à la non-communication interpersonnelle. Comme chaque individu clame le droit d’exister en tant qu’être, il crée aussi le problème, dont Socrate parle avec son « connais-toi, toi-même ». Mais comment se connaître soi-même si on ne peut se comparer? On se clame individu, mais on ne connaît même pas son homologue de société! L’individualisme a créé une indépendance interpersonnelle qui crée une non-cohésion entre semblables.

    « L’individu est responsable de lui-même, envers ses projets, mais responsable à l’autre, au groupe et à l’organisation. » Melucci

    L’individualisme n’est pas un cran au développement sociétaire technologique, ainsi que celui de l’avancement de la pensée vers quelque chose de plus perfectionné. L’histoire nous le démontre avec les philosophes des lumières qui, en tant qu’individualités, ont été contre la société pour sa révolution idéologique. Toutefois, l’individualisme est une impasse que l’on doit surpasser au niveau de la communication en société. Dire que c’est un déclin ou un progrès pour nos sociétés n’est pas la question à nous poser si nous voulons atteindre un monde égalitaire ou de sagesse. Est ce qui nous a amené au post-modernisme ? La question à se poser est le fait de savoir que ce qui l’a produit, afin de comprendre cette question controversée. L’argent ou la naïveté des gens tant au niveau culturel que rationnel?

    Voila, je sais que c'est long, mais vous quel est votre avis sur cette question?

  2. #2
    darmor Guest

    Par défaut

    Je pense que de tout temps il y a eu des individus et des sociétés, qui se matérialisaient, pour simplifier, par la notion de nation. Il est à noter que ces nations existent toujours et que le monde étant ouvert, elles sont toujours en concurrence. Notre raisonnement et la question posée seraient peut-être différents s'il en était autrement.
    De tout temps , les sociétés ont progressé du fait des inventions que chaque individu qui la composait a créé.
    Qu'est-ce qui a changé avec l'individualisme; c'est qu'autrefois on créait pour son propre compte mais en ayant toujours en arrière pensée l'intérêt du collectif; aujourd'hui on ne crée plus que pour son propre compte sans se soucier du collectif. Or l'histoire le montre : seul une mise en commun d'un certain nombre de ressources ont permis en retour de préserver la richesse et la liberté de chaque individu, sans parler du nécessaire problème de la solidarité, chacun n'ayant pas les mêmes talents créatifs. Face à une menace extérieure, qu'elle soit économique ou autre, la liberté et la richesse de chacun risquent de ne plus être préservées et on peut alors parler de déclin.

    En inventant l'individu séparé, ce qui l'autorise à n'utiliser les ressources du monde que pour son seul et propre bonheur, on perd aussi une autre notion qui me semble d'importance et qui est l'universel, ce qui ne peut entrainer qu'un aspect munichois: pourquoi devrais-je en effet m'intéresser au massacre au Timor oriental ou me préocuper du sort des iraquiens. Peut-t-on alors encore parler de progrès.

    S'il est clair que l'invention de l'individualisme a permis une accélération de la création de richesse et de confort en occident, ce qui ne peut constituer qu'un progrès, il est tout aussi clair que son exacerbation ne peut entrainer que le déclin. Il me semble impératif de conserver une circulation (qui est aussi une régulation) entre l'individu et le collectif.

    Une autre conséquence de l'individualisme à laquelle nous assistons aujourd'hui est la solitude, parfois très grande, dans laquelle vivent la pluspart de nos comptemporains, qui pour y échapper s'autorisent toutes les dérives, qui ne sont bien souvent que destructices. Nos médias en sont remplis.
    Pour l'avoir expérimenté, j'ai toujours vu que ce qui permettait à chacun de se sentir pleinement heureux, c'était de participer dans l'action à un projet collectif avec comme but final d'enrichir chaque individu bien sûr.

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