Complainte du Noctambule

Du mal de l'aurore,
A la renaissance du crépuscule,
Les ténèbres luisent comme or,
Et du sang de mes rêves se maculent.

Dans la lueur blafarde
Des nuits de lutte,
J'erre hors de la harde
Comme un fou sans but.

L'aube est ma vrai mort,
Mais vous pauvres êtres diurnes
N'osez vous approcher des abords
De mon gouffre nocturne

Car ceux qui m'y rejoigne
Flannent dans l'obscurité,
Libérés de la poigne
De votre misérable réalité.