Comment peut-on "comprendre les choses" dès lors que nous n'avons pas de certitude? Une certitude serait ce dont nous ne pouvons douter or nous ne sommes assurés de rien : que ce soit par l'expérience ou la raison, nous ne pouvons rien démontrer " pour juger des apparences nous dit Montaigne, il nous faudrait un instrument judicatoire ; pour vérifier cet instrument, il nous y faut de la démonstration; pour vérifier la démonstration, un instrument : nous voila au rouet." L'expérience n'est pas assurée car elle dépends des sens incertains, et la raison ne peut l'être non plus car sa validité ne dépends que d'elle : c'est le "cercle vicieux à rebours" La certitude la plus solide ne prouve rien car il n'existe pas de preuves absolues.
Mais il ne faut pas bien sûr, renoncer à penser, car il n'est pas certain que tout soit incertain ajoute Pascal : il est bien sûr idiot de dire qu'il n'y a pas de vérité dès lors que si je le dis je présume que cette vérité existe ; "Si tout était faux, comme le vouait Nietzsche, il serait faux que tout soit faux" précise André Comte Sponville ; La sophistique est en cela dangereuse qui ne distingue pas connaissance et ignorance, sincérité et mensonge en niant l'existence du vrai et du faux : si tout est faux, il n'y a plus de règles et plus de morale, il n'y a plus que du nihilisme.
C'est pour quoi Kant nous dit d'oser savoir : "Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voila la devise des lumières."
C'est pour quoi l'on n'a jamais fini de chercher la vérité de "toute son âme" pour Platon
C'est pour quoi la "recherche de la vérité est à la fois difficile et facile : nul ne peut l'atteindre absolument ni la manquer tout à fait"
"On ne nait pas libre, on le devient" (Comte-Sponville) : de fait, être libre c'est n'être soumis qu'à sa propre nécessité ( cf Spinoza) ; entre la liberté daction, la spontanéité du vouloir, le libre arbitre, la liberté d'esprit ou d'action, chacun peut choisir ce qu'il veut : la liberté est une inconnue, un mystère au vrai sens du terme cad ce qui se dévoile : on ne connait jamais la liberté absolue mais cela ne nous empêche pas d'y tendre : cette liberté n'est qu'un synonime de sagesse, la sagesse elle-même est le bonheur, bonheur de Spinoza, de Descartes, d'Epicure, de Kant, des Stoiciens, d'Alain : qui peut le savoir? Ce n'est qu'affaire de choix personnel : c'est pourquoi il nous faut philosopher et c'est pourquoi il faut le faire par soi-même, penser par soi-même car nul ne peut vivre ma vie à ma place : comment vivre? il faut vivre en sage et pour cela être heureux, et pour être heureux, il faut être libre, et pour être libre, il faut connaître, apprendre : "la vérité, conclut Comte-Sponville magnifiquement, n'est pas le bout du chemin ; elle est le chemin elle-même."