Beaucoup se trompent sur la nature du Capitalisme. Il ne s’agit pas d’un système économique moderne résultant d’une volonté humaine ou d’un choix politique, mais d’un mécanisme vieux comme le monde appartenant à l’ordre naturel et spontané de l’action humaine ou praxis. On devrait dire Biocapitalisme !

Ce que l’on appelle « capital » est comparable à une cellule vivante composée de matière biochimique nécessaire à la vie en société et à son évolution. Il y a le tissu osseux, le tissu musculaire ; de même il y a le tissu social ou les organes sociaux…. Placé dans un circuit d’échanges appelé marché, le capital va être transformé en un nouveau capital, selon un processus identique à celui des échanges ou transformations se produisant dans les gènes ou la circulation sanguine ou les échanges pulmonaires (respiration = échanges d’oxygène et de gaz carbonique entre le corps et le milieu extérieur avec phase de transport sanguin des gaz, de consommation d’oxygène et de production de gaz carbonique...).

Il y a plusieurs formes de capital. Certains éléments naturels comme la terre, les minerais, ou le bois par exemple, sont du capital tenu en réserve dans la nature, appelé matière première, sorte d’énergie latente, « matière » énergétique à l’état de sommeil, qui demande à être métamorphosée, dynamisée, pour devenir un capital circulant… énergie réveillée.
Le travail c’est une forme dynamique de capital, un capital à l’état d’énergie musculaire ou intellectuelle, tenue en réserve dans le vivant. Chaque être vivant est doté d’un stock potentiel de ce capital. Travailler revient à restituer ce capital d’énergie en vue de le combiner avec un capital dormant, afin de le transformer et produire un nouveau capital valorisé, selon un processus créatif comparable à la reproduction des corps vivants. Le travail aura ainsi permis d’augmenter l’énergie vitale initiale, de créer des survaleurs, par le mécanisme dit de fabrication de « plus value ». (voir aussi néguentropie ou entropie négative, augmentation du potentiel énergétique).
Pour faciliter les circuits et échanges de capitaux, le corps social évolué est d’ailleurs parvenu à créer un type nouveau de capital, à valeur symbolique, virtuelle, un étalon permettant la convertibilité, le stockage, la compilation énergétique : le capital monétaire.

Il y a aussi différentes formes de travail : travail de force (force de traction, gestes mécaniques, force animale), travail d’exécution (trier, ranger, nettoyer…), travail de création (mode, artisanale, artistique, …) et surtout travail d’intelligence (réflexion humaine, capacité d’observation, d’imitation, de déduction …d’innovation)... sans négliger l’intelligence animale : chien de cirque ou chien d’aveugle par exemple.
L’humain met en oeuvre cette force de travail, dans une activité de production, pour en tirer un produit qui sera échangé contre du capital monétaire, pour fournir la réserve « d’oxygène social » dont il a besoin. Sur le marché, on constate que le travail intellectuel (ou capital intellectuel) développe une puissance énergétique encore supérieure à celle du travail musculaire.

Les outils et machines ont été créés par l’intelligence humaine. Ils parviennent à démultiplier les forces mécaniques, automatiser les tâches, et surtout reproduire des « intelligences » artificielles : ces machines ne sont en somme qu’une réplique, une représentation matérielle de l’intelligence humaine. Elles concentrent en elles du « capital-intelligence », et ont d’ailleurs elles-mêmes un prix évaluable en capital monétaire. On a ainsi démultiplié, compilé, maximisé, standardisé et reproduit une infinité de capitaux d’intelligences humaines, qui augmentent le potentiel capitalistique de l’humanité, de plus en plus capable d’innovation, de progrès...vers les libertés.

Ces mécanismes créatifs, inhérents à la nature et aux ordres spontanés (cf. Hayek), sont purement physiques et appartiennent à la sphère économique, à la fois indépendante mais toutefois reliée à la sphère politique et éthique qui en dépend et où se trouvent notamment les mécanismes de répartition.

(après le light... voici le bio ! )