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Discussion: aidez moi à comprendre: Kant " fondements de la metaphysique des moeurs "

  1. #1
    flocon08 Guest

    Unhappy aidez moi à comprendre"fondements de la metaphysique des moeurs"

    je vais entrer en hypôkhagne et je devais lire les fondements de la metaphysique des moeurs de Kant mais j'ai rien compris et j'ai herché des fiches de lecture ms g rien trouvé .Pourriez vous m'aider ?

  2. #2
    riri2 Guest

    Par défaut

    Kant : Fondements de la métaphysique des mœurs

    Préface

    Kant y décline la philosophie ainsi qu'Aristote en 3 sciences : Physique, Ethique et Logique. Les deux premières sont matérielles, car elles se rapportent à un objet - la nature pour la Physique, la morale pour l'éthique. La logique est quant à elle purement formelle. Physique et Éthique ont chacune une partie empirique, c'est-à-dire s'appuyant sur les enseignements de l'expérience, tandis que la Logique ne saurait avoir de partie empirique. Toute philosophie non empirique est dite pure, car elle expose ses théories à priori. La philosophie pure se nomme logique losqu'elle est formelle, et métaphysique lorsque traite d'objets déterminés. La partie pure de la Physique se nomme Métaphysique de la nature. L'éthique se partage en une partie pure appelée Métaphysique des mœurs - dont l'ouvrage traite - et une partie empirique, nommée Anthropologie pratique, qui donne à l'homme la connaissance de ce qu'il est selon l'expérience. Ce livre a pour but d'établir un principe suprême de la moralité.

    I. Passage de la connaissance rationnelle commune de la moralité à la connaissance philosophique

    Dans le monde, seule la bonne volonté peut être tenue pour absolument bonne. Ainsi, l'intelligence et les autres talents peuvent être funestes si la volonté qui doit en faire usage n'est point bonne. De même, la fortune - la "chance" - engendre une trop grande confiance en soi, et conduit à la présomption si la volonté n'est point bonne. Il faut distinguer la volonté bonne en elle-même, par elle-même, et pour elle-même, d'une bonne volonté qui ne serait que intéressée et le résultat d'une inclination immédiate. Ainsi, un homme comblé qui conserve sa vie agit conformément au devoir, mais non par devoir, tandis qu'un malheureux qui désire la mort et conserve la vie agit par devoir. De même, la bienfaisance est un devoir, mais certains éprouvent de la satisfaction à répandre la joie, et agissent ainsi par intérêt, tandis qu'une personne qui aurait le besoin de s'occuper d'elle-même mais qui s'occupe des autres agit conformément à la morale, c'est-à-dire au devoir. Assurer son bonheur est un devoir, doublé d'une inclination très forte. Ainis,"une action accomplie par devoir tire sa valeur morale non pas du but mais du principe du vouloir d'après lequel l'action est produite". Par conséquent, "le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi." Il nous faut donc respecter la loi, même au préjudice de toutes nos inclinations. Ainsi, Kant dépossède la volonté de toutes les impulsion, et il ne reste que la conformité universelle des actions à la Loi, ce qui conduit à ce que la maxime de chacune de nos actions doit par notre volonté devenir une loi universelle. Kant explique cela avec un exemple : - Ne puis-je pas faire une promesse avec l'intention de ne pas la tenir, pour me sortir d'affaire ? Soit : est-il prudent, c'est-à-dire conforme à l'impératif de recherche du bonheur, ou conforme au devoir de faire une telle action ? Cela peut en effet être prudent, mais si chacun faisait des fausses promesses, plus personne ne croirait personne. La maxime qui conduirait à faire une fausse promesse ne peut donc élevée en loi universelle - elle se détruirait apodictiquement. Ainsi, la morale de Kant réside peut-être essentiellement dans cette phrase : "sans expérience, incapable à parer à tout événement (c'est-à-dire selon la raison pure), il suffit que je me demande : peux-tu vouloir aussi que ta maxime devienne une loi universelle?". Ainsi, point besoin de science pour savoir en quoi consiste la vertu. "C'est une belle chose que l'innocence ; le malheur est qu'elle sache si peu se préserver, et qu'elle se laisse si facilement séduire". Voilà donc pourquoi la sagesse a encore besoin de la science. L'homme sent une puissante force de résistance à la morale, qui repose dans ses besoins et ses inclinations. De là résulte une dialectique naturelle, c'est-à-dire le penchant d'accomoder la morale selon nos désirs et nos inclinations. De là la nécessité d'instituer une philosophie pratique.

    II. Passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique des mœurs

    Le devoir se prêt si peu à l'empirisme, qu'il est fort malaisé de citer un exemple de la pure intention d'agir par devoir. Plus on avance dans la vie, plus on en vient à douter de l'existence de la morale. C'est pourquoi, fondée sur l'expérience, la morale se verrait vite ruinée, alors qu'elle doit demeurer inébranlable. D'où le fait que le devoir ne peut être un concept empirique, et ne peut avoir son origine que dans la raison. Ainsi, seule une science purement rationnelle peut traiter de la moralité : la métaphysique des mœurs. Toute chose dans la nature agit selon des lois, seul un être raisonnable agit d'après la représentation des lois, c'est-à-dire que lui seul a une volonté. Mais chez un être la raison ne suffit pas à déterminer la volonté, car celle-ci est soumise à des principes subjectifs, tels que la sensibilité. Ainsi, les actions objectivement nécessaires sont ressenties comme des contraintes.

    La représentation d'un principe objectif s'appelle un impératif, c'est-à-dire un commandement de la raison.Les impératifs sont seulement des formules qui expriment le rapport des lois objectives à l'imperfection subjective de la volonté, et ainsi la volonté divine, parfaite, car son vouloir est en accord avec la loi, n'a pas d'impératifs. Les impératifs commandent hypothétiquement ou catégoriquement. Les impératifs hypothétiques représentent la nécessité d'une action possible, tandis que l'impératif catégorique serait celui qui représenterait l'action comme nécessaire par elle-même. Si l'action est bonne que comme moyen pour autre chose, l'impératif est hypothétique ; si elle est représentée comme bonne en soi, alors l'impératif est catégorique. L'impératif hypothétiqueexprime donc que l'action est bonne en vue d'une fin possible ou réelle. Dans le premier cas, il s'agit d'un principe problématiquement pratique, dans le second d'un principe assertoriquement pratique.L'impératif catégorique est quant à lui apodictiquement pratique. Quand la fin envisagée par l'action qui commande l'impératif est possible, on peut appeler ces impératifs "impératifs de l'habileté". Cependant une fin, et une seule, est considérée comme réelle chez tous les êtres raisonnables : il s'agit du bonheur. Le bonheur est donc la fin qui découle d'un impératif assertorique. On peut donner le nom de prudence à l'habileté qui conduit au bien-être. L'impératif catégorique peut lui être nommé impératif de la moralité. L'habileté est une suite de règles, les pricipes de la prudence sont des conseils, la moralité repose sur des commandements.

    Comment l'impératif de l'habileté est nécessaire ? "Qui veut la fin veut les moyens". Et l'impératif de la prudence ? On pourrait répondre de la même manière que pour l'impératif de l'habileté si le bonheur n'était pas un concept si indéterminé. Qu'est-ce qui conduit au bonheur ? La richesse ? Que des soucis ! La connaissance ? Les maux seraient alors représentés de manière plus terribles, et ses besoins seraient plus importants. Une longue vie ? Ne serait-ce pas alors plutôt une longue souffrance ? La santé ? Décidément non, "que de fois l'indisposition du corps a détourné d'excés où aurait fait tomber une santé parfaite" ! Pour déterminer le bonheur, il faudrait l'omniscience. Seuls donc des conseils empiriques peuvent donc conduire à un certain bien-être. Impératifs de l'habileté et de la prudence sont donc analytiques, et aucun doute n'est possible quant à leur existence. A contrario, la question de la possibilité d'un impératif catégorique n'est pas incongrue. On ne peut avoir la preuve de son existence par expérience, puisqu'il n'existe qu'à priori. L'impératif catégorique, et lui seul, a la valeur d'une loi pratique. L'impératif en question ne contient en-dehors de la loi que la nécessite de s'y conformer, et il peut donc être résumé en ces mots : "Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle" . Puisque l'universalité de la loi constitue la nature (l'existence des objets en tant qu'elle est déterminée selon des lois universelles), l'impératif universel du devoir pourrait être : "Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature".

    Kant développe quatre exemples :

    1. Un homme à la suite d'une série de maux, ressent du dégoût pour la vie, tout en restant assez maître de sa raison. Il cherche alors si la maxime de son action peut devenir une loi universelle de la nature : par amour de soi-même il se propose de metter fin à sa vie. Est-ce que l'amour de soi peut être érigé en maxime universelle ? Mais une nature dont la loi serait de se détruire serait en contradiction avec elle-même, et c'est donc contraire au principe suprême du devoir.

    2. Un autre se voit poussé par le besoin d'emprunter de l'argent, et sait qu'il ne pourra le rendre. Il a envie de promettre de le rendre à une époque déterminée. S'il prenait ce parti, la maxime de son action serait : quand je crois être à court d'argent, j'en emprunte et je promets de le rendre tout en sachant que je n'en ferai jamais rien. Il est fort possible que ce principe conduise à un bien-être (impératif de la prudence) mais qu'arriverait-il à la maxime si elle devenait loi universelle ? Elle ne pourrait jamais le devenir, car ce serait rendre impossible le fait de promettre, et ce serait contradictoire.

    3. Un autre encore trouve un talent qui pourrait faire de lui un homme utile. Mais il est dans une situation aisée, et il aime mieux se laisser aller au plaisir. Certes, une nature selon cette loi universelle pourrait exister, et l'homme laisserait rouiller ses talents pour se tourner vers la jouissance. Mais un être raisonnable ne peut vouloir cela, car il veut que ses facultés soient utiles et qu'elles lui sont données pour toutes sortes de fins possibles.

    4. Un quatrième, pour qui tout va pour le mieux, en voyant d'autres hommes en prise avec des difficultés, raisonne ainsi : que chacun soit heureux ainsi que l'a voulu le Ciel. Je ne lui porterai pas envie, je ne lui déroberai rien, mais je ne contribuerai en aucune façon à son bien-être. Si cette manière de voir devenait une loi universelle, l'espèce humaine pourrait subsister, et certainement mieux que si chacun avait toujours à la bouche "bienveillance". Mais il est impossible de vouloir une telle maxime, car il peut subvenir des cas où cet homme ait besoin de la sympathie des autres.

    Nous-mêmes, dans tous les cas où nous violons le devoir, nous prenons la liberté de faire une exception en faveur de notre inclination. Ainsi l'inclination résiste aux prescriptions de la raison (antagonisme), ce qui fait que l'universalité du principe est convertie en simple généralité. Ainsi, nous reconnaissons l'impératif catégorique, quoique nous subissons quelquefois une contrainte qui conduit à ces exceptions. On a donc réussi à prouver que le devoir est un concept réel est qui doit contenir une législation réelle. Cette législation ne peut être contenue que dans l'impératif catégorique. Le devoir est une nécessité qui doit valoir pour tous les êtres doués de raison, et donc pour l'homme. La volonté est conçue comme une faculté de se déterminer soi-même à agir conformément à la représentation de certaines lois. Ce qui sert à la volonté de principe objectif pour s'autodéterminer, c'est la fin ; ce qui contient le principe de possibilité de l'action dont l'effet est la fin s'appelle le moyen. Le principe subjectif du désir est le mobile, le principe objectif du vouloir est le motif. Quand on fait abstraction de tout principe subjectif, les principes pratiques sont formels ; ils sont matériels quand au contraire ils supposent des fins subjectives. Les fins matérielles ne peuvent conduire à l'impératif catégorique car, relatives, elles ne peuvent être élevées au rang de principes universels. L'homme existe comme fin en soi, et non simplement comme moyen. Les êtres dont l'existence dépend non pas de notre volonté mais de la nature sont des moyens, et donc des choses ; les êtres raisonnables sont des personnes, car la nature les désigne comme fin en soi. Ici Kant est donc opposé à Nietzche qui considère que l'homme doit se dépasser. On peut donc énoncer un impératif pratique- qui est donc un principe objectif dont doivent pouvoir être déduites les lois de la volonté : "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme moyen".

    Avant Kant, on voyait l'homme lié par son devoir à des lois, mais on ne réfléchissait pas au fait qu'il n'est soumis qu'à sa propre législation. Ainsi, ce principe est appelé l'Autonomie de la volonté, en opposition avec tous les autres principes que Kant regroupe sous la bannière de l'Hétéronomie. Le concept suivant lequel tout être raisonnable doit se considérer comme établissant par toutes les maximes de sa volonté une législation universelle conduit au concept de règne des fins.Par règne des fins, Kant entend liaison systématique de divers êtres raisonnables par des lois communes, lois qui déterminent les fins et leur aptitude à être universelles. Il faut donc faire abstraction de toutes les fins particulières, subjectives, et concevoir un tout de toutes les fins, c'est-à-dire un règne des fins. Les êtres raisonnables sont sujets de la loi selon laquelle ils ne doivent en aucun cas se traiter soi-même traiter les autres comme des moyens, mais toujours comme des fins en soi. Dans le règne des fins, l'être raisonnable doit se considérer comme législateur, et le devoir ne s'y adresse non seulement au chef, qui n'est soumis à aucune volonté étrangère, qu'au membre, qui est soumis à ces lois. Enfin, dans le règne des fins, tout à un prix ou une dignité. Ce qui a un prix peut être remplacé par quelque chose d'autre, au contraire ce qui est supérieur à tout prix a une dignité. Ce qui se rapporte aux inclinations de l'homme a un prix marchand, ce qui, sans être un besoin, nous procure une simple satisfaction, a un prix de sentiment. Si quelque chose est une fin en soi, ça ne peut avoir de valeur relative mais une dignité. Seule la moralité peut faire d'un être raisonnable une fin en soi. La moralité est donc la seule qui ait de la dignité. L'habileté ont un prix marchand, l'esprit ou l'humour un prix de sentiment.

    Nulle chose n'a de valeur autre que celle que la loi lui assigne. La législation doit donc avoir une dignité. L'autonomie est donc le principe de la dignité de la nature raisonnable. Les trois formules de la moralité ne sont qu'une seule et même loi. Toutes les maximes ont une forme (l'universalité, c'est-à-dire que les maximes doivent être choisies comme si elles devaient avoir la valeur de lois universelles), une matière (c'est-à-dire une fin) et une détermination complète (toutes les maximes qui dérivent de notre législation doivent concourir à un règne possible des fins).

    La moralité est la législation universelle possible par les maximes. L'action qui peut s'accorder avec l'autonomie de la volonté est permise, celle qui ne le peut pas est défendue. La volonté dont les actions s'accordent nécessairement avec les lois de l'autonomie est sainte (on voit bien là le résultat de l'éducation catholique de Kant), absolument bonne. La dépendance d'une volonté qui n'est pas absolument bonne à l'égard de la contrainte morale, c'est l'obligation. La nécessite objective d'une action e vertu de l'obligation s'appelle devoir.

    Classification de tous les principes de la moralité qui peuvent résulter du concept fondamental de l'hétéronomie tel que nous l'avons défini

    Tous les "anciens" principes sont empiriques ou rationnels. Les premiers, issus du principe du bonheur, sont fondés sur le sentiment, les seconds sont fondés sur la perfection.

    Des principes empiriques sont toujours impropres à servir de fondement à la morale, car ils ne peuvent répondre à l'universalité de celle-ci. Le principe du bonheur personnel est le plus condamnable, car il est différent de rendre une homme bon et de le rendre heureux, et il suppose la moralité des mobiles (qui sont, rappelons-le, les principes subjectifs du désir). Le sentiment moral est également superficiel, et on ne peut se tirer d'affaire avec le sentiment quand il s'git de lois universelles. Toutefois, le sentiment moral se rapproche davantage de la moralité car il respecte la vertu, mais avec intérêt.

    Parmi les principes rationnels, celui de la perfection, vide et indéterminé, vaut mieux que le concept théologique qui déduit la moralité d'une volonté divine absolument bonne, et qui poserait les fondements d'un système de morale qui serait juste le contraire de la moralité (car fondé sur la puissance, la gloire et la domination). Entre le concept du sens moral (empirique) et celui de la perfection, Kant choisirait ce dernier. Tous ces principes conduisent à l'hétéronomie de la volonté, que Kant veut remplacer par l'Autonomie.

    III. Passage de la métaphysique des mœurs à la critique de la raison pure pratique

    Le concept de la liberté est la clef de l'explication de l'autonomie de la volonté

    Les êtres vivants raisonnables ont une volonté.. Cette volonté peut agir indépendamment de causes étrangères, cette propriété, c'est la liberté. La nécessité naturelle est au contraire la propriété d'être déterminé à agir par l'influence de causes étrangères. La liberté agit selon des lois immuables,. La nécessité naturelle est, elle, une hétéronomie. La liberté de la volonté est donc une autonomie. La volonté est donc en elle-même sa loi - c'est l'impératif catégorique. La volonté libre est donc soumise à des lois morales.

    La liberté doit être supposé comme propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables

    La moralité doit être dérivée uniquement de la liberté, or la moralité nous sert de loi, donc la liberté est une propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables. La raison ne reçoit pas d'influence extérieure, car la capacité de juger serait alors attribuée à une impulsion. La raison doit donc être considérée comme l'auteur de ses principes, elle ne doit pas subir d'influences extérieures.Donc la volonté de tout être raisonnable ne peut être que libre.

    De l'intérêt qui s'attache aux idées de la moralité

    Toutes les représentations qui nous viennent ne nous font connaître les objets que par les phénomènes, mais jamais les choses en soi (noumènes). Il faut donc supposer derrière les phénomènes quelque chose d'autre encore. De là une distinction entre le monde sensible et le monde intelligible ; le premier est subjectif tandis que le deuxième reste toujours le même. Même l'homme ne se connaît pas tel qu'il est en soi, il ne prend conscience de lui-même qu'empiriquement. Ainsi l'homme doit se considérer comme faisant partie des deux mondes, mais il n'a conscience que du monde sensible. L'homme a une différence avec tous les autres objets : il a la faculté de raisonner. La raison est supérieure à l'entendement car l'entendement ne peut agir selon la conscience, mais seulement par la sensibilité. La raison au contraire peut s'élever bien au-dessus et peut distinguer la différence entre le monde intelligible et le monde sensible. L'homme, en tant qu'être du monde sensible, est soumis à l'hétéronomie des lois de la nature ; alors qu'en tant qu'être du monde intelligible, il est soumis aux lois de la raison. Donc l'homme ne voit sa volonté que sous l'idée de la liberté, qui est liée à l'autonomie, et donc à la moralité, qui sert de fondement à toutes les actions des êtres raisonnables, de la même manière que la loi de la nature à tous les phénomènes.

    Comment un impératif catégorique est-il possible ?

    Comme l'homme appartient au monde sensible, il est soumis à la loi de l'inclination et des désirs. Mais il appartient aussi au monde intelligible, et est soumis aux règles de la morale. S'il ne faisait partie que du monde intelligible, il n'aurait pas besoin de l'impératif catégorique, car toutes ses actions seraient conformes au devoir moral. Même les scélérats ont conscience de la supériorité de tout être qui se conforme à la loi morale, il a conscience d'une bonne volonté qui devrait être la sienne.

    De la limite extrême de toute philosophie pratique

    La réalité objective de la liberté est douteuse, tandis que la nature est un concept de l'entendement. La liberté de la volonté paraît donc être en opposition avec la nécessité de la nature. Pour la raison, une conduite selon les lois de la nature paraît plus praticable, mais "le sentier de la liberté est le seul où il soit possible d'user de sa raison dans la conduite de sa vie". La charge de résoudre ce conflit incombe à la philosophie spéculative, qui montre qu'un être qui appartient au monde sensible doit être gouverné par des lois (de la nature) dont il est indépendant (liberté) car il appartient aussi au monde intelligible. Du monde intelligible l'homme sait peu de choses , et il ne peut donc expliquer comment la liberté est possible : aucune connaissance n'est possible hors des lois de la nature. La liberté n'est qu'une simple idée, une simple supposition nécessaire de la raison. On ne peut pour les même raisons découvrir si l'homme peut prendre un intérêt à des lois morales, et pourtant c'est un fait que l'homme prend un intérêt dans le sentiment moral. Si un être veut que seule la raison commande ses actions, la raison doit inspirer un sentiment de plaisir ; il est pourtant impossible de prouver à priori qu'une idée qui n'a rien de sensible peut conduire à un sentiment (de plaisir ou de peine) - seule l'expérience peut nous l'expliquer. Enfin, il est impossible d'avoir connaissance du monde intelligible, on peut en avoir seulement idée. La raison doit donc éviter le monde sensible, mais aussi ne pas tenter de comprendre un monde intelligible qui la transcende.

    Remarque finale

    L'homme ne comprend pas la nécessité pratique inconditionnée de l'impératif moral (catégorique), mais comprend son incompréhensibilité, et c'est tout ce que l'on peut exiger d'une philosophie qui s'efforce d'atteindre les limites de la raison humaine.

    Emmanuel Kant (1724, Königsberg - 1804)

    1785 : publication des Fondements , premier grand texte moral de Kant

    "Le sentier de la liberté est le seul où il soit possible d'user de sa raison dans la conduite de sa vie."

    Voilà de quoi assurer .
    Salut Riri
    Dernière modification par riri2 01/09/2003 à 00h21

  3. #3
    riri2 Guest

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    Une explication en supplément:

    Philosophie matérielle =>Physique pure (empirique) et métaphysique de la nature (rationnelle)


    Philosophie matérielle =>Ethique =>Anthropologie pratique (empirique) et Métaphysique des moeurs (rationnelle)

    Philosophie formelle =>logique (nécessairement empirique)

  4. #4
    flocon08 Guest

    Par défaut Merci bcp

    GENIAL , merci bcp( surtout qu je rentre demain )

  5. #5
    rafael Guest

    Par défaut réponse

    ton résumé m'a bien aidé .

  6. #6
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    bonjour, je vien tout juste de lire le résumé de riri qui est selon moi tres bon, mais je me pose encore quelques questions, quelles sont les regles de l'impératif catégorique? Quelle type d'exemple pourrions nous donner a l'impératif catégorique et finalement, qu'est qui différencie exactement l'impératif hypothétique de l'impératif catégorique?

    COCO

  7. #7
    riri2 Guest

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    Citation Posté par nicgti1992 Voir le message
    bonjour, je vien tout juste de lire le résumé de riri qui est selon moi tres bon, mais je me pose encore quelques questions, quelles sont les regles de l'impératif catégorique? Quelle type d'exemple pourrions nous donner a l'impératif catégorique et finalement, qu'est qui différencie exactement l'impératif hypothétique de l'impératif catégorique?

    COCO
    Le devoir est une parole intérieure que tu t'adresses à toi-même comme législateur et sujet à la fois: ce "tu dois" est un ordre (impératif) catégorique c'est à dire clair et net, indiscutable.

    ...distinguer l'ordre que l'on s'adresse à soi-même lorsqu'il est soumis à une condition (impératif hypothétique) et l'ordre sans condition (impératif catégorique) valable à priori indépendamment de toute condition - ce qui interdit de le discuter....

    cf. cette page:
    http://www.philagora.net/philo-bac/kant-imp.php

  8. #8
    Alceste Guest

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    Salut
    Cette page devrait suffire: c'est clair et rigoureux:
    http://www.philagora.net/philo-bac/kant-imp.php

  9. #9
    Date d'inscription
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    MERCI a tous

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