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Discussion: Penser notre mort ? Nous la connaissons déjà si bien !

  1. #1
    Monsolith Guest

    Lightbulb Penser notre mort ? Nous la connaissons déjà si bien !

    On tient souvent pour impossible de se représenter notre mort, cet état de "non conscience" échappant absolument à toute forme d'expérience, connaissance, imagination, abstraction, etc.

    Et pourtant...

    Si l'on mesure, depuis la nuit des temps, les périodes durant lesquelles nous avons été "conscients" (vivants), et "non conscients" (morts), force est de constater que la deuxième l'emporte très haut la main..

    A l'époque où les dinosaures vagabondaient dans nos vertes prairies, je n'étais pas conscient, j'étais mort... En l'an 1124 aussi...

    Je "connais" donc cet état de mort. Beaucoup plus, en fait, que la vie, si l'on considère le temps absolument dérisoire depuis lequel je suis vivant...

    Je retournerai à cet état de mort d'ici peu. Et alors ? Il en a toujours été comme ça. La vie n'en aura été qu'une brève récréation, pourquoi s'en formaliser ?

    Qu'en pensez-vous ?

  2. #2
    lucie1 Guest

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    Est-ce que la pensée de la mort a un contenu, ou bien est-elle vide de sens ? S'agit-il, quand on pense à la mort, de penser à quelque chose de bien spécifique, "la mort" ?

    La mort est-elle un "objet" comme les autres, et se pense-t-elle ? Ou bien la mort échappe-t-elle à toute pensée (ie : à une conceptualisation, si penser, c'est conceptualiser) ? A quoi pense-t-on quand on pense à la mort : à la mort, ou bien à autre chose ? (comment donc, donner un sens à la pensée de la mort : c'est tout le problème

    A bientôt
    lucie

  3. #3
    guysmo6 Guest

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    Le mot MORT définit la partie située après l'existence humaine. D'après la pensée rationnelle humaine , pour exister et avoir existé, il faut vivre. Cela dit ton hypothèse tient la route et est rationelle.

  4. #4
    Ichtar Guest

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    comment peut-on nous parler de la mort alors que (a ce que je sache) aucun d'entre nous n'a été mort jusqu'à présent ?

  5. #5
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    April 2001
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    Messages
    21 954

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    Lorsque nous nous penchons sur ce que nous avons été, il nous arrive de ne pas nous reconnaître. De là à dire que le moi meurt à chaque instant il y a un pas que Proust semble avoir franchi un peu inconsidérément. Cette hypothèse permet peut être de comprendre le point de départ de notre échange.

    Nous saurions effectivement ce que c'est que la mort et, pradoxalement, nous aurions vécu plusieurs morts de ces "moi" qui ne sont plus nous, dans lequels nous ne nous reconnaissons
    pas et que pourtant nous avons été.

    D'autre part, ne pourrions-nous pas dire que nous savons ce que c'est que la mort d'autrui: la disparition d'une parole vivante et la décomposition d'un corps.

    Reste que, l'annéantissement de la conscience ne peut jamais être constatée que par une conscience qui demeure. D'où la difficulté de savoir ce que c'est que la mort, ce que, Epicure a bien établi.
    Bien distinguer penser et connaître.

    Amicalement
    Joseph

  6. #6
    Ichtar Guest

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    J'ai essayé de lire La Recherche Du Temps Perdu mais je dois dire que même en Arabe le livre m'est demeuré incompréhensible et j'ai du arrêter la lecture au bout de quelques chapitres. Mais j'avais quatorze ans à l'epoque ou même moins. Donc je ne peux pas discuter avec vous sur ce sujet.

    Toujours est-il que: j'essaie d'être rationaliste à 100 % Je dirais même que j'ai remi en cause plusieurs choses, (même ma religion) pour les revoir d'un point de vue platoniste, puisqu'il semble être l'idéal.

    Mais même en étant rationaliste, il y a des choses dont la mort que ni Platon ni Proust ne peuvent retranscrire. Il y a des choses dans la vie qui ne sont pas de l'ordre de la reflexion, de la compréhension ou la raison: les sentiments poussés à l'extrème et l'excès.

    Mon père trouvait la philosophie ennuyeuse parce que précisement elle ne peut traiter ces choses là comme les traite le coeur.

  7. #7
    Ichtar Guest

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    Y a t-il une différence entre mourir à la Paillade; et mourir à Grabels ?

    Dans le fond non, puisque la mort est commune pour tous, mais dans la forme; oui. Un petit bourgeois de Grabels qui passe son temps à parler sur comment les méchants arabes en Algérie en égorger son grand-père, et puis les méchants nazis qui ont expédié six millions de juifs par la cheminée (P. Lévi) tout en buvant son verre de vin au milieu d'un délicieux repas, ne moura pas du tout comme un jeune de la Paillade - désolé, quartier libre (merci georges!) la Mosson, entre voitures cramées tous les soirs et rêves d'être blindé sans jamais y acceder un jour.

    Mon cousin qui a grandi à la Paillade s'est tapé cinq ans de prison (à dix huit ans) pour avoir fait entrer gracieusement en France trois tonnes et demi d'hachich bien fermenté du bled. Son futur est mort.

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