Mettre tout en équilibre c'est bien, mettre tout en harmonie c'est mieux." Hugo
Vous pourriez commencer par lire dans Belin Sup, Lettres, Un thème , trois oeuvres, la paix, aux pages 270, 271, 272: L'harmonie, l'utopie de Gauvain.
=> Replacer cette phrase dans son contexte pour bien en saisir le sens: dans Folio classique à la page 467. Hugo continue: "Au-dessus de la balance, il y a la lyre. Votre république dose, mesure et règle l'homme; la mienne l'emporte en plein azur; c'est la différence qu'il y a entre un théorème et un aigle."
Autant dire que nous sommes devant l'opposition entre la justice (équilibre par l'égalité en droit) et l'équité qui fait fait intervenir comme fondement le point de vue moral. Un peu plus bas, Gauvain prononce une affirmation fantastique: "Donner à chacun ce qui ne lui revient pas". Il nous fait passer de la réciprocité de l'échange, d'une justice qui consiste à donner à chacun ce qui lui revient,
à la non réciprocité, à la folie du don. Cela s'enracine bien sûr dans une pensée chrétienne en référence avec les paroles du Christ qui se retrouve chez Hugo. Gauvain donne la signification, c'est l'harmonie comme union des contraires: "J'entends l'immense concession réciproque que chacun doit à tous et que tous doivent à chacun, et qui est toute les vie sociale." C'est bien ce qui peut fonder l'harmonie, chacun donnant à tous ce qui ne leur revient pas. Page 68, le mot est prononcé: "L'équité"; c'est à dire la justice idéale, au-dessus du droit positif qui fonde la possibilité d'un progrès illimité. C'est bien le droit naturel qui bouscule le droit positif et qui fait porter le doute sur toute référence à un droit strict que défend Cimourdain.
=> A l'équilibre correspond donc la balance, la justice, le droit strict.
A l'harmonie correspond l'équité, le droit naturel, la pitié, la morale.
=> Quelques pistes: chez Aristophane, vous pouvez étudier le rôle de l'utopie: la société rurale largement évoquée dans la paix n'existait pas.
Est-ce un rêve ou un principe régulateur qui permet de juger, d'évaluer, de progresser?
Chez Kant, vous pouvez utiliser dans La paix, textes choisis par Mai Lequan, corpus, GF Flammarion 3026, les pages 38 à 42, en particulier pages 42 et 43. Notez que Kant distingue bien le rêve d'une paix éternelle et l'idéal de la raison d'une paix perpétuelle. Que si le droit doit plier le genou devant
la morale, il ne s'agit pas de s'incliner devant le sentiment mais, d'obéir à un commandement catégorique de la raison pratique. Ce qui rapproche grandement la morale du droit.
Enfin chez Hugo ... il me semble évident que la solution qu'il nous propose réside dans une conversion, non plus des princes seulement comme chez Kant, mais des citoyens. Une conversion morale... Voir dans cette page http://www.philagora.net/ph-prepa/la...hugo/hugo5.php
la conversion comme fondement de la pensée de Hugo.
"Cimourdain écoutait. Les rôles étaient intervertis, et maintenant il semblait que c'était l'élève qui était le maître." Hugo, 93, page 471 dans Ed. Folio. classique (lire toute la page.)
Joseph Llapasset
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Sur un entretien aves Monsieur Besnier , dans la prestigieuse revue, Sciences et Avenir