C'est la question que je me pose depuis septembre...
J'ai vraiment l'impression que ma prof vit dans son monde, et je pense qe ce n'est pas qu'une impression c'est la réalité.
Alors que la philo étudie l'humain, comment peut-on l'enseigner alors qu'on vit reclu? :fused:
Je ne pense pas que philo et vivre en marge de la société s'oppose, la philo n'est pas l'étude de l'humain, ils sagit d'anthropologie sinon.
Au contraire un recul physique par rapport à la société peut permettre un recul spirituel, mois de temps perdu à se consacrer aux obligations socials et donc plus de temps pour reflechir .
L'image typique de la sagesse incarné par l'ermite du village en est l'exemple, elle n'a rien d'abusive me semble t'il.
L'homme complettement enfoncé dans la société (par exemple un homme d'affaire) est il le mieux placé pour juger sagement d'elle.
De la même manière qu' un alcoolique sous l'emprise de la boisson, ne peut te parler des méfait de celle ci...
alors que quelqu'un de totalement exterieur, qui n'a jamais bu, est mieu placé pour te rendre compte des dégat qu'elle cause...
conclusion: Il faut sortir d'un système si on veut l'étudier objectivement.
Vu comme cela c'est convaincant, mais à vrai dire j'ai quand même du mal à croire ce qu'elle dit quand elle nous parle d'amour par exemple lors qu'elle doit avoir la quarantaine et qu'elle ne vit pas en couple et n'a jamais vécu en couple (c'est elle qui l'a dit), quand elle nous dit que l'amour si ce n'est pas roméo et juliette ce n'est pas de l'amour...
L'amour est une autre ivresse... faut il être amoureux pour pouvoir en parler en connaissance de cause?
Voir l'exemple de l'alcoolique.
Quand à l'amour qui n'est pas roméo et juliette elle fait surement allusion à la distinction Platonicienne entre Amour Vulgaire et Amour Céleste...d'un coté il y a amour du corps avant l'amour de l'ame et de l'autre il y a un amour du conjoint inspiré par Dieu(pour les croyant) car total...
A toi de voir si tu as une meilleure définition à proposer que celle de ta prof de philo, ce qui n'a rien d'impossible.
Je pense que la place de la philo est nécessairement en marge de toute autre discipline. C'est un pré requis à une analyse objective, au regard critique, non ? ce regard critique nécessite, à la base un etonnement et une prise de distance, les deux mamelles de la philo :p
Je pense qu'il faut savoir être entre les deux mondes, on peut être à la marge, mais il faut que se soit une marge "communicante", il faut savoir sortir et rentrer, rester toujours en contact, ne pas être "totalement éxtèrieur". Si on prend l'exemple des hommes politiques, on voit bien à quel point il faut qu'ils ne soient pas coupés du monde, et je crois aussi qu'un professeur ne doit pas se couper du monde sinon il n'arrive pas à communiquer, il n' arrive pas à être légitime pour parler de certains sujets, et il n'arrive pas à aprendre avec les élèves puisqu'ils aussi on des choses à aprendre aux professeurs, et il faut rentrer dans le monde de l'autre pour aprendre et enseigner. Au même temps je trouve plutôt enrechissant de connaître des personnalités différentes comme ta prof, déjà, ça te fait poser des questions, c'est déjà pas mal, en plus c'est vrai que t'as déjà la maturité pour faire la part des choses, et pour savoir par exemple ce qu'est l'amour (ce qui reste quelque chose de très subjective)!
Le problème est s'il n'y a pas de dialogue entre vous et votre prof parce que là par rapport à l'amour et à d'autres sujets vous n'auriez aucune oportunité de l'enseigner quelque chose!
En tout cas c'est vrai qu'un véritable philosophe ne peut pas être tout à fait dans "ce monde", la philosophie en tant qu'activité de mise en cause des "ordres établis", en tant que activité du doute nous méne toujours à ce basculement fragile du être dans et hors du monde!
latitebretonne, si tu penses que seul qqu'un qui vit en couple peut parler correctement de l'amour... alors sans doute qu'un minimum de réflexion philosophique sur l'amour s'impose à toi.
Cela dit, je te rejoindrais en partie quand tu te demandes si le professeur de philosophie peut être en total décalage du monde. J'ai plein de doutes sur cette question, mais je me dis quand même qu'être professeur de philosophie n'est pas tout à fait la même chose qu'être philosophe. Et autant le philosophe peut allègrement être en dehors du monde, autant le professeur est un passeur, et comme le passeur du stix, il me semble devoir appartenir aux deux mondes. C'est une sorte d'explorateur qui sait passer d'un monde à l'autre et tisser des liens entre les deux. Que fait Socrate en utilisant en permanence les images ? Il joue son rôle de passeur. Le professeur me semble appartenir à ce type de fonction. Il est au service d'un monde dans un autre monde.
Alors forcément, comme tout voyageur, il peut comporter sa dose d'exotisme, parce qu'il a en partie adopté des coutumes, des usages, des mots d'ailleurs. Et la moindre des aptitudes demandée aux élèves est d'accepter cet exotisme. Enfin, il ne s'agit même pas de l'accepter, il s'agit surtout de ne pas s'y arrêter.
Philosopher implique d'accepter un mouvement de pensée, une sorte de voyage (que l'on considère ce voyage comme une errance ou comme un trajet) et après tout, si tu choisis un guide pour un voyage physique, tu dois préférer qu'il ait déjà été là où il compte t'emmener. Tu seras même un peu rassuré(e?) qu'il ait une allure de voyageur, un léger accent, un collier "typique". Pourquoi ne pas agir de même avec ton professeur de philosophie ? Il a exploré ce territoire qu'est celui de la pensée, et cela a sans doute eu une influence sur sa vie. Je ne vois pas ce que cela a de si angoissant, à moins de désirer une philosophie qui ne soit que rassurante et qui ait pour seul objectif de confirmer ce qu'on pense déjà.