Explication d'un extrait du Traité théologico-politique de Spinoza.

Bonjour, je dois expliquer le texte suivant :

La fin de l'Etat n'est pas de faire passer les hommes de la condition d'êtres raisonnables à celle de bêtes brutes ou d'automates, mais au contraire il est institué pour que leur âme et leur corps s'acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu'eux-mêmes usent d'une Raison libre, pour qu'ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu'ils se supportent sans malveillance les uns les autres. La fin de l'Etat est donc en réalité la liberté. Nous avons vu ainsi que, pour former l'Etat, une seule chose est nécessaire: que tout le pouvoir de décréter appartienne soit à tous collectivement, soit à quelques-uns, soit à un seul. Puisque, en effet, le libre jugement des hommes est extrêmement divers, que chacun pense être seul à tout savoir et qu'il est impossible que tous opinent pareillement et parlent d'une seule bouche, ils ne pourraient vivre en paix si l'individu n'avait renoncé à son droit d'agir suivant le seul décret de sa pensée. C'est donc seulement au droit d'agir par son propre décret qu'il a renoncé, non au droit de raisonner et de juger; par suite nul à la vérité ne peut, sans danger pour le droit du souverain, agir contre son décret, mais il peut avec une entière liberté opiner et juger et en conséquence aussi parler, pourvu qu'il n'aille pas au-delà de la simple parole ou de l'enseignement, et qu'il défende son opinion par la Raison seule, non par la ruse, la colère ou la haine, ni dans l'intention de changer quoi que ce soit dans l'Etat de l'autorité de son propre décret.

Je n'ai jamais fait d'explication de texte et donc je ne sais pas vraiment comment découper ce texte en plusieurs parties à expliquer... Ensuite, j'ai peur de tomber dans la paraphrase en reformulant les idées de Spinoza ...
Pourriez-vous me donner un coup de main, svp?
Merci d'avance!

Bonsoir
Bien faire attention aux termes surlignés en bleu
Pour éviter la paraphrase faites apparaître le sens en analysant les concept (= en donnant des définitions de mieux en mieux ajustées)

Pour la méthode:
La difficulté est ici de rendre compte de la pensée de l'auteur sans la trahir, sans faire dire au texte plus qu'il ne dit, ou autre chose que ce qu'il dit.

L'introduction
- Elle indique le thème du texte (ce dont il parle);
- Elle formule la question philosophique à laquelle répond le texte;
- Elle indique la thèse de l'auteur (ou l'idée générale du texte);
- Elle présente succinctement les principaux moments de son argumentation, auxquels pourront correspondre les différentes parties du développement.


Le développement
Il n'y a pas lieu de séparer l'étude ordonnée du texte et l'exposé de son intérêt philosophique. Il vaut mieux articuler, tout au long du développement, explication et commentaire, en suivant au plus près le raisonnement de l'auteur.


La conclusion
- Elle montre comment le texte a répondu à la question initiale;
- Elle rappelle le principal intérêt du texte, ce qui fait sa valeur;
:)

Penser que Dieu (Théo ou la Providence) tel l’Etat cette entité sans statut identifié de manière pyramidale peut tout : Penser, faire, agir à notre place c'est ridicule, voire suicidaire. (Souvenez-vous de l’État dit Providence). L’État, cette structure est elu par des hommes (au sens générique homme/femme) directement ou indirectement, qui eux représentent le peuple en général.

Vu la complexité individuelle de l'individu comment voulez-vous que l’État puisse se substituer à nous tous de manière équitable ? Qu'il puisse s’arrêter sur chaque interprétation ou ressenti ? C’est pourquoi cette masse humaine se regroupe par familles de pensées (droite gauche, verts, etc mais aussi philosophiques, politiques, religieuses, associatives..) On affine ainsi les rangs pour sa propre identifiocation/appartenance.

Les lois structurent l’espace commun (elles sont issues d’une branche de l’État, celle du droit, de la législature et du Sénat). Elles sont en principe étudiées, débattues de manière contradictoire pour convenir au plus grand nombre. Ça c’est la vision de l’organisation de la Société qui est un monde pluriel, diversifié.

Nous qui sommes-nous invidieuellement est-ce que nous nous comprenons, comment pouvons nous nous exprimer ? Peut-on influer sur notre destin ou celui des autres, infléchir sans détruire ?

Ce texte vous invite à ne pas confondre le magma sociétale qu’il convient d’organiser au mieux, afin de le servir en lui offrant une perspective, il vous intime également de savoir vous construire, vous positionner sans être un mouton ni un révolté systématique, à vous inscrire le mieux possible dans cet édifice virtuel, afin de faire mieux fonctionner notre et la machine.
Faire le distinguo entre le singulier et le collectif.
On peut apprendre à se connaître soi, mais peut-on prétendre connaître tous les hommes ? Il convient cependant de faire fonctionner cela au mieux et de concerts, sans trop de chaos.

Merci pour votre aide.
Pour le thème, je pense à Politique, Etat et Liberté.
Pour la thèse, je dirais : Selon Spinoza, l'Etat est présent pour permettre la sécurité de l'Homme et a pour seule finalité la liberté. La liberté de penser, juger, de parler par soi-même ne peut être limitée car l'Homme n'a renoncé qu'à son devoir d'agir. Mais je ne sais pas vraiment si je peux utiliser cela comme thèse...
Quant à la question philosophique, j'ai du mal à voir comme je peux la trouver ?
Merci encore pour votre aide!

Bonsoir
Oui
Oui
Pour le problème: comment assurer la paix et la liberté? Comment assurer la sécurité sans faire disparaître la liberté?
Notez que Spinoza résoud le problème en quelques lignes!
Bonne continuation
:)

Merci beaucoup, je vais commencer à rédiger!
Bonne continuation!

J'ai une dernière question, je pense couper les textes en 5 parties, de "La fin..." à "en réalité la liberté.", de "Nous avons vu..." à "soit à un seul", de "Puisque..." à "le seul décret de sa pensée", de "c'est donc ..." à "aussi parler", et enfin de "pourvu..." jusqu'à la fin...
Pensez-vous que mon découpage est bon ?

En général on évite de donner trop de parties....

D'accord, merci, j'ai finalement réduit le nombre de parties. J'espère que je n'ai pas fait trop de paraphrases! Qu'entend Spinoza par "l'autorité de son propre décret" ?
Merci encore!

En suivant, en s'appuyant sur, sa propre décision