Programme 2016-2017 (Concours 2017-2018) : « SERVITUDE ET SOUMISSION »
Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire
Charles de Montesquieu, Lettres persanes
Henrik Ibsen, Une maison de poupée
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Programme 2016-2017 (Concours 2017-2018) : « SERVITUDE ET SOUMISSION »
Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire
Charles de Montesquieu, Lettres persanes
Henrik Ibsen, Une maison de poupée
AVERTISSEMENT
A ceux qui s'étonneront de ma manière de procéder, je rappelle qu'un bon cours doit répéter trois fois, dans le meilleur des cas selon une perspective différente, ou, au moins de manière différente.
Citation:
- "Peuple stupide, à qui ma puissance m'enchaîne.
Hélas! Mon orgueil même a besoin de tes bras." P. Valéry, Sémiramis.
Chemin vers le problème:
"Il n';est pas croyable comme le peuple, dès lors qu'il est assujetti ,tombe si soudain en un si prochain oubli de la liberté qu'il n;est pas possible qu'l se réveille pour la ravoir r" La Boétie, Discours sur la servitude volontaire (en 1571)
"Je ne leur voyais pas de chaînes aux mains et aux pieds, et je me disais : par quel prodige ces milliers d'individus souffrants et dépouillés subissent-ils la chaîne était au coeur, mais une chaîne dont le coeur lui-même ne sentait pas le fardeau ; la pensée était liée mais d'un lien qu'elle-même ne connaissait pas." Jean Jaurès, L'armée nouvelle, Ed Sociales 1977 page 269
=> Comment penser une servitude volontaire si....
Avez-vous saisi le problème?
Deux termes se heurtent: Servitude= on suit la volonté d'un autre, on ne fait pas ce que l'on veut!
Volontaire: on fait ce qu'on veut on est libre!
Quel choc des deux termes!
Mais peut-on décider volontairement de suivre la volonté d'un autre?
Ne sentez-vous pas que formuler le problème ne suffit pas... On ne va pas rester à l'extérieur à juger, on est d'emblée dans le sujet: le moi devient l'enjeu.
C'est peut-être plus qu'un problème: ce serait un mystère!
Et en effet:
"Il semble bien en effet qu'entre un problème et un mystère il y ait cette différence essentielle qu'un problème est quelque chose que je rencontre, que je trouve tout entier devant moi, mais que je puis par là même cerner et réduire - au lieu qu'un mystère est quelque chose en quoi je suis moi-même engagé"
Le véritable enjeu c'est moi.
Cette démarche sera un engagement, un risque que je vais courir, au risque de me perdre ou de me retrouver.
Le risque sera beau, mais il ne s'agira plus de musarder.
Nous avons:
La question: Quelle est la source du pouvoir ?
Le problème ou la question de la question: non pas : comment obéis-t-on lorsque la contrainte s'impose car la réponse est dans la question mais:
comment des hommes et des nations peuvent -elles accepter la tyrannie d' UN seul toujours même lorsque ils n'y sont pas contraints par une force présente?
Le mystère : quelle est cette liberté qui choisit de se soumettre?
L'énigme : ce qui est difficile à expliquer , ce qui étonne, ce qui surprend et mérite une enquête, un examen mené par un raisonnement vigilant (attentif à la réalité)
Citation:
Vous pressentez peut-être l'aspect scientifique de l'oeuvre qui est considérée comme ce qui donne le ton à la science politique naissante.
Résumons:
Question=> Problème=> Mystère=> Enigme
Question*: Quelle est la source du pouvoir , ce qui fait son énergie, son efficience
Problème*: ce n'est pas ,bien entendu*: comment se fait-il qu'une contrainte qui s'exerce présentement entraîne la soumission, car la réponse est dans la question.
Mais*: comment se fait-il qu'une force absente entraîne la soumission*? Autrement dit*: comment tant d'hommes et tant de nations peuvent-ils se soumettre à la tyrannie d' UN Seul homme - TOUJOURS - alors même qu'aucune force présente ne s'exerce sur eux présentement*?
Mystère*: la liberté choisit la soumission*!
Énigme du pouvoir*: ce qui est difficile à comprendre , ce qui doit être expliqué, ce qui étonne, ce qui surprend.
Quelle est la force du pouvoir si le tyran est absent.
La Boétie fait donc bien oeuvre de Science politique, , en contrepoint avec Machiavel. Gardons bien cela en mémoire au cours de notre lecture de cet extrait du début de l'oeuvre.
Texte: de "Je désirerais seulement qu'on me fit comprendre comment il se peut..........à ...... telle est pourtant la faiblesse des hommes."
Posons comme peu contestable qu'une introduction doit nous avertit "de quoi il s'agit"
Elle doit donc poser avec toute la force possible une question ; la question que formule le sujet: quelle est la source du pouvoir ?
"comment il se peut" selon l'expression rigoureuse et précise de notre auteur.Comment est marque du scientifique (comment et non pourquoi).
Au passage, l'importance de la question est soulignée : ce qui la produit se trouve souvent dans les comportements des hommes, des cités et des nations, ce qui est une manière de suggérer l'importance de la question. "quelquefois" (pas toujours" vient nuancer ce que l'affirmation pourrait avoir d'absolu.)
Tant....la répétition , les pluriels s'opposent et font ressortir l'incongruité de " un tyran seul".
Cette opposition du multiple à L'UN fait jaillir la question: d'où vient la force du pouvoir de l'UN qui ne peut être partout.
A suivre
Prenons maintenant le texte du deuxième paragraphe du Discours de la servitude volontaire:
Le Tyran n'a d'autre puissance que celle qu'on lui accorde.
1) Sa théorie Réponse à la question
La Boétie donne la réponse à la question: Quelle est l'origine de la puissance du Tyran?Citation:
Pour ce coup , je ne voudrais sinon entendre comme il peut se faire que tant d'hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelque fois un tyran seul, qui n'a puissance que celle qu'ils lui donnent*; qui n'a pouvoir de leur nuire, sinon qu'ils ont pouvoir de l'endurer*: qui ne saurait leur faire mal aucun, sinon lorsqu'ils aiment mieux le souffrir que lui contredire.
Le Tyran n'a de puissance que celle qu'on lui donne.
Pour la compréhension du texte:
Pour ce coup= pour cette fois= seulement et rien d'autre.
Je ne désire rien comprendre d'autre que cela: comment se fait-il que...
tant...tant...tant... souligne que la chose est commune et pourtant étonnante.
endurent =supportent sans se révolter, souffrent.
quelquefois= pas toujours
qui n'a puissance =qui n'a de puissance...
qu'ils ont pouvoir de l'endurer =qu'ils veulent bien l le supporter
mal aucun= aucun mal
aimer mieux : c'est bien une passion que cette soumission "volontaire"
tout souffrir de lui que le Tyran , par exemple ,lui prenne sa femme.
=> Le pervers n'a d'autre puissance que celle qu'on lui accorde.
2) Vers le problème / :
comment se fait-il que tant d'hommes, tant de nations peuvent accepter la tyrannie d'un seul, en l'absence d'une force réelle qui les contraint?
Citation:
Grand'chose certes, et toutefois si commune qu'il s'en faut de tant plus douloir et moins s'ébahir voir un million de millions d';hommes servir misérablement, ayant le col sous le joug non pas contraints par une plus grande force, mais aucunement enchantés et charmés par le nom seul d'un, duquel ils ne doivent ni craindre la puissance, puisqu'il est seul, ni aimer les qualités, puisqu'il est en leur endroit inhumain et sauvage. .
Grand'chose: comprendre :c'est une grande chose.
étonnante: qui frappe comme un coup de tonnerre ( sens de l'époque)
toutefois: malgré cela = paradoxalement car c'est la surprise devant l'exceptionnel qui étonne, or cette soumission n'est pas exceptionnelle:
qu' introduit une conséquence( si....qu')
s'en faut: de cela il faut
plus =davantage
toutefois: malgré cela = paradoxalement car c'est la surprise de l'exceptionnel qui étonne, or cette soumission n'est pas exceptionnelle:
si commune: elle est commune, tellement qu'il ne faudrait pas s'étonner (s'ébahir) ,mais plutôt :
en gémir = se lamenter en quelque sorte et en souffrir.
voir = de voir= de constater une réalité indubitable.
un million de millions une grande quantité
servir: être soumis, suivre
misérablement: à la manière d'un misérable
ayant le col (le cou)sous le joug: comme un boeuf . Métaphore saisissante Un million de millions (= quelle force!), le cou sous le joug
non pas contraints = forcés
plus grande contraints par une force plus grande que que la leur
Aucunement si vous voulez y comprendre quelque chose prendre ce terme au sens ancien = en quelque manière, pour ainsi dire...
enchantés et charmés: = comme ,pour ainsi dire, soumis à un charme ou à un enchantement dus à la magie.
le nom : la dénomination d'un
d'un par la suite on appelle le discours "Contre un" = un seul qui sans la soumission est réduit à ses propres forces.= cela n'explique pas la crainte(un est seul) ou l'amour( puisqu'il est inhumain et cruel..)
A suivre
Nous allons sauter une trentaine de lignes et continuer par le paragraphe qui commence par:" Mais ô bon Dieu! Que peut-être cela?
ô => vocatif. Il invoque DieuCitation:
" Mais ô bon Dieu! Que peut-être cela? Comment dirons-nous ce que cela s'appelle? Quel malheur est celui-là?quel vice, ou plutôt quel malheureux vice?Voir un nombre infini de personnes non pas obéir , mais servir; non pas être gouvernées mais tyrannisés, n'ayant ni biens ni parents, femmes ni enfants, ni leur vie même qui soit à eux!
bon peut être compris => grand Dieu
qu'est donc cela ?= l'interrogation est en fait,ici, une exclamation. La Boétie s'indigne: il a 18 ans lorsqu'il écrit le discours. Il est effaré.
A suivre
quel = quel genre de malheur?
celui-là: ce malheur dont je viens de parler .
vice: disposition au mal chez l'homme. On comprend il s'adresse à Dieu: c'est un mystère.
malheureux vice:: ce vice qui provoque l'horreur comme le péché.Cet horrible vice.
Voir: c'est une vision dont on ne peut douter, au contraire de l'apocalypse.
infini: ici que l'on ne peut compter. (infini mathématique et non infini divin)
non pas obéir: en effet l'obéissance consiste à se soumettre à la raison . Elle est liberté.( la traduction "non seulement" serait un faux sens ou, au moins prêter à équivoque. L'obéissance est liberté ou n'est pas obéissance.
servir de servus = esclave.
non pas être gouvernés Appréciez la reprise. Là encore on ne peut être gouverné que par la raison, cela implique la liberté. (Rousseau= "Il n'y a pas de liberté sans lois."
ATTENTION. Si j'insiste , c'est pour que vous échappiez au risque de prendre La Boétie pour un ennemi de l'ordre: ici, il cible l'objet de sa critique: la tyrannie. Retenez donc bien le passage:" non pas obéir , mais servir; non pas être gouvernées mais tyrannisés, " (Son ami Montaigne dira avec bonheur "il faut obéir aux lois de' son pays" (même si elles sont diverses et relatives) Opposer les deux amis est une perte de temps)
n'ayant ni biens ni parents, femmes ni enfants, ni leur vie même qui soit à eux! un bien , ici, c'est ce qui nous appartient. Cela suppose une loi naturelle ou civique et que personne ne soit au-dessus des lois. Or le Tyran est au dessus des lois.
On comprend ,et c'est essentiel, pour qui veut éviter une erreur fatale, un contresens, que La Boétie s'oppose à la tyrannie et non à un état de droit ., même si une loi est injuste. (j'y reviendrai) Il n'a rien contre l'ordre.Il n'y a point de liberté sans lois , la pire des lois est préférable à l'absence de lois.
La tyrannie est une idolâtrie.
Sans un contrat il ne saurait y avoir autre chose que le mensonge et la servitude. Contre la tyrannie seule la vertu peut s'élever dit Machiavel , le pionnier de la science politique, Il s'agit de retrouver la liberté, et la fierté de dire à haute voix ce que l'on pense.Ce que La Boétie nomme "la nature franche " de l'homme.
A suivre: le portrait du Tyran., non pas un tyran, mais, pour ainsi dire le tyran idéal, l'archétype du tyran.
Posons d'abord ce qu'est une définition opératoire: on ne définit pas l'objet mais on le désigne par ce qu'il fait .
L'opium a une vertu dormitive. Ce que cela est, l'opium, la définition opératoire ne nous en dit rien.
En nous parlant de ce que fait "l'un" La Boétie construit un modèle abstrait, un archétype qui est valable de tous les tyrans considérés abstraitement, sans leurs qualités particulières. C'est très bien vu car le tyran n'a aucune originalité particulière, il est au mieux presque rien, au pire un rien du tout, aux yeux de l'auteur, puisque il n'est pas libre mais soumis aux désirs. C'est l'homme égaré qui ne sait où il va. Il est nul, au sens fort.
Ceux qui voient là un portrait banal disent une banalité et feraient mieux de se frotter les yeux de ce qui s'est égaré .
Lisons le texte:
Portrait abstrait et impersonnel
par définition opératoire, par ce qu'il n'est pas, par ce qu'il est si on peut dire.
Citation:
souffrir les pilleries, les paillardises, les cruautés
non pas d'une armée, non pas d'un camp barbare contre lequel il faudrait défendre son sang et sa vie devant, mais. d'un seul;
non pas d'un Hercule ni d'un Samson, mais d'un seul hommeau, et le plus souvent le plus lâche et le plus femelin de la nation;
non pas accoutumé à la poudre des batailles, mais encore à grand peine au sable des tournois,
non pas qui puisse par force commander aux hommes, mais mais tout empêché de servir vilement à la moindre femmelette....
souffrir: à prendre au sens propre , au sens fort: subir les douleurs et les souffrances, la passion.Citation:
On admirera la composition: a) définition opératoire
b) ce que cela n'est pas/ce que cela est repris " 4 fois
pilleries : courses de guerre, rapines....
paillardises: brigandages (vie déréglée et malfaisante et ses conséquences)
cruautés : actes qui font souffrir par quelqu'un qui éprouve du plaisir (ex: torturer)
non pas .....d'une armée, non pas d'un camp barbare , mais. d'un seul; Notez lla répétition ( 4 fois) !de la structure, propres à une rhétorique parfaitement maîtrisée qui entraîne l'auditeur du discours. On pense à une dissertation dans ce qu'on appelait la classe de rhétorique.
d'un seul
=réduit à lui-même pour peu qu'on le suive pas servilement: rien de terrible, le zéro perdu dans l'infini.
seul hommeau, un seul petit homme, suivez mon regard vers la deuxième guerre mondiale.
[COLOR="blue"] lâche
lle plus femelin trait de caractère, le portrait continue: comprendre "efféminé"
la poudre= qui n'a jamais respiré pa poudre des batailles
au sable des tournois qui n'endurcit pas mais amortit les chutes.
on pas qui puisse par force commander aux hommes,=peu apte à commander avec force
tout empêché =bien incapable
de servir = d'être utile à la satisfaction
vilement=de manière grossière (....?!)
à la moindre =la plus commune
La Boétie s'oppose à la tyrannie et non à un état de droit ., même si une loi est injuste. (j'y reviendrai) Il n'a rien contre l'ordre.Il n'y a point de liberté sans lois , la pire des lois est préférable à l'absence de lois.
La tyrannie est une idolâtrie.
J'y reviens avec Rousseau:
Sur gouvernement et rôle pédagogique des lois:
ROUSSEAU, Émile - Livre V
Avant tes voyages, je savais quel en serait l'effet; je savais que en regardant de près nos institutions, tu serais bien éloigné d'y prendre la confiance qu'elles ne méritent pas. C'est en vain qu'on aspire à la liberté sous la sauvegarde des lois. Des lois! où est-ce qu'il y en a, et où est-ce qu'elles sont respectées? Partout tu n'as vu régner sous ce nom que l'intérêt particulier et les passions des hommes. Mais les lois éternelles de la nature et de l'ordre existent. Elles tiennent lieu de loi positive au sage; elles sont écrites au fond de son coeur par la conscience et par la raison; c'est à celles-là qu'il doit s'asservir pour être libre; car il n'y a d'esclave que celui qui fait mal, car il le fait toujours malgré lui. La liberté n'est dans aucune forme de gouvernement, elle est dans le coeur de l'homme libre; il la porte partout avec lui. L'homme vil porte partout la servitude. L'un serait esclave à Genève, et l'autre libre à Paris.
"Si je te parlais des devoirs du Citoyen, tu me demanderais peut-être où est la patrie, et tu croirais m'avoir confondu. Tu te tromperais, pourtant, cher Émile, car qui n'a pas une patrie a du moins un pays. Il y a toujours un gouvernement et des simulacres de lois sous lesquels il a vécu tranquille. Que le contrat social n'ait point été observé, qu'importe, si intérêt particulier l'a protégé comme aurait fait la volonté générale, si la violence publique l'a garanti des violences particulières; si le mal qu'il a vu faire lui a fait aimer ce qui était bien, et si nos institutions mêmes lui ont fait connaître et haïr leurs propres iniquités? Ô Émile! où est l'homme de bien qui ne doit rien à son pays? Quel qu'il soit, il lui doit ce qu'il y a de plus précieux pour l'homme, la moralité de ses actions et l'amour de la vertu. Né dans le fond d'un bois il eut vécu plus heureux et plus libre; mais n'ayant rien à combattre pour suivre ses penchants il eut été bon sans mérite, il n'eut point été vertueux, et maintenant il sait l'être malgré ses passions. La seule apparence de l'ordre le porte à le connaître, à l'aimer. Le bien public, qui ne sert que de prétexte aux autres, est pour lui seul un motif réel. Il apprend à se combattre, à se vaincre, à sacrifier son intérêt à l'intérêt commun. Il n'est pas vrai qu'il ne tire aucun profit des lois; elles lui donnent le courage d'être juste, même parmi les méchants. Il n'est pas vrai qu'elles ne l'ont pas rendu libre, elles lui ont appris à régner sur lui."
ROUSSEAU, Emile- Livre V - PLéiade (pages 855, 858): fonction pédagogique des lois ,même injustes:
Mais distinguer ne revient pas à opposer radicalement les deux contrats: ils naissent en effet d'une même situation, l'état de guerre, et ont pour origine l'art comme réflexion qui "prend la relève de la nature" (Goldschmidt, Anthropologie et politique, page 571). Dans les deux cas il s'agit bien d'unir et de diriger les forces, dans le premier contrat en faveur du riche et dans le second en faveur du bien commun.Citation:
Dans le cours de son oeuvre, Rousseau distingue deux formes de contrat social:
Celui du deuxième discours a pour origine l'invention d'un riche: seul contre tous il a l'idée d'utiliser les forces des pauvres pour défendre sa possession: il invente la loi qui énonce des conduites.
Le contrat social a pour origine la raison, la production d'un être de raison: la loi avec sa double universalité (pour tous et par tous), source d'égalité et de liberté: l'auteur, c'est Rousseau qui se situe à l'autre bout de l'histoire.
Ce qui les distingue apparaît clairement dans ce texte d'Émile: dans son voyage, Émile n'a pas vu, n'a pas rencontré ce qui doit être et le visible le fait désespérer de l'intelligible: ce qui doit être n'existe pas et ce qui existe n'est pas conforme à ce qui doit être. Or Rousseau sait que l'existence se joue toujours dans une société au point que le besoin d'autrui est facteur de moralité en tant que révélateur des virtualités humaines. C'est sous le premier contrat social, Émile l'a constaté, que l'existence se déploie. Si le discours du riche et sa conséquence sont préférables à l'état de guerre c'est que dans le premier contrat social, celui du riche, en lui même il y a une positivité par laquelle il participe au "vrai" contrat social.
C'est la positivité, l'ordre: toute loi porte une marque qui la fait être loi, quel que soit son contenu: une marque de participation à l'essence de la loi: si elle énonce des conduites, elle participe au vrai contrat social.
La distinction ne doit donc pas aller jusqu'à opposer radicalement les deux contrats et le débat sur le vrai et sur le faux contrat social perd de son intérêt puisque c'est le fait de vivre dans une société civile qui importe.
Cela nous aide à comprendre la pensée de La Boétie et son évolution => Il faut obéir aux lois de son pays, même si elles sont relatives et parfois injustes.
Voir le post suivant.
Commençons par un exemple: paradoxalement cela nous fera gagner du temps. Cet exemple jouera, en quelque manière, le rôle d'un paradigme.
On entend parfois dire:
" On lui doit aide et assistance".
aide et assistance. impossible de compter car les deux termes n'ont pas le même sens.
l'aide consiste à joindre ses efforts aux efforts de quelqu'un.
L'assistance a plutôt une connotation économique.
Rapport entre les deux. Il manque quelque chose à l'une, l'autre comble ce manque.
Nous nous demanderons : qu'e'st-ce qui manque à la servitude que la soumission apporte?
Et cela nous permettra de comprendre ce que nous devrons ne jamais perdre de vue dans la lecture des trois ***339;uvres.
Alors parler de Montaigne sera oiseux si ça ne concerne pas le thème. Oiseux est toujours dangereux pour un prépas scientifique.
Vous voyez que par ce petit détour nous avons gagné beaucoup de temps.
Passons maintenant à « SERVITUDE ET SOUMISSION »
Le thème met dans l'espace ce qui ne se compte pas. "et" juxtapose pour nous faire voir la différence et l ' adjonction
D'après le post précédent nous pouvons répondre à la question: qu'est-ce qui manque à la servitude pour que le tyran puisse compter sur elle?
La servitude est un esclavage contraint par le regard du maître. La liberté explose dans le for intérieur et lorsque la contrainte disparaît. Ce qui manque à la servitude c'est la continuité dans le temps. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent.
Qu'apporte la soumission? C'est la continuité car, étant volontaire,son origine n'est autre que la volonté.Elle demeure en l'absence du tyran. Étonnant paradoxe , la liberté peut se nier elle-même! Comment cela peut-il être?
Nous pouvons maintenant lire les trois o euvres sans pour cela perdre jamais de vue « SERVITUDE ET SOUMISSION »
A suivre
Et si c'était un sujet?
Proposition de plan:
1) Ressemblance
2 Différence
3) Rapport
Vous avez maintenant une grille de lecture qui vous permet de ne prendre en note que ce qui intéresse le thème:
Servitude et soumission
Ressemblances: ..... Différences:........
Rapport:........
Vous pouvez utiliser la grilles pour les trois œuvres
Bonne et fructueuse lecture......
Vu?
Joseph
Par exemple: j'ai lu et pris sur la grille: dans "la servitude volontaire":
"Il n'est pas croyable comme le peuple, dès lors qu'il est assujetti ,tombe si soudain en un si prochain oubli de la liberté qu'il n'est pas possible qu'l se réveille pour la ravoir r" La Boétie, Discours sur la servitude volontaire (en 1571)
Je trouve vers la fin de Henrik Ibsen, Une maison de poupée, un réveil d'un personnage féminin qui reprend sa liberté, en dépit de la servitude volontaire des femmes. (cherchez une citation). J'ai aussi noté toutes les pressions sur Ibsen pour que la femme revienne au foyer à la fin et mesuré la force de la servitude volontaire, sur les imbéciles!
Dans la citation de La Boétie je remplace peuple par femme. Merci de le faire.
=>dans une maison de poupée: http://forum.philagora.net/showthrea...isons-ensemble
=>dans les Lettres persanes
Chiche.
Que je le trouve ou pas je suis bien parti!
A suivre
Joseph
Comparons deux passages:
1) Au début
Acte 1, scène 4Citation:
Nora: Mon Dieu! Quelle joie que d'y penser tranquille: tranquille, pouvoir être tranquille, tout à fait tranquille! Jouer avec les enfants, bien arranger la maison, avec goût , comme Torwald peut le désirer. Puis viendra le printemps, le beau et ciel bleu. Peut-être alors pourrons-nous un peu voyager . Retourner voir la mer! Oh!Quelle chose adorable de vivre et d'être heureuse!
Acte 1, scène 4
2) Bien plus tard
De la passivité à l'acte. De la soumission à la liberté, la création de soi par soi: la vraie vie.Citation:
Nora: Mon Dieu ! tu l'as très bien dit. C'est pour moi une tâche hors de portée. Il en est une
autre dont je dois m'acquitter d'abord. Je veux songer avant tout à m'élever moi-même. Tu n'es
pas homme à me faciliter cette tâche. Elle ne relève que de moi. Voilà pourquoi je vais te quitter.
Utilisons notre grille:
Ressemblances:
même locuteur: Nora
Même début: Mon Dieu!
Il s'agit de " tâches", voulues par son mari, à réaliser. Servitude et soumission.
Il s'agit de joie, d'être heureuse(tranquille) mais à quel prix?
Différences:
Nora suivait les désirs de Torwald, maintenant elle suit son désir, passer de la puissance à l'acte!
Il s'agit de tâches accomplies par une épouse soumise par la passion:"comme le veut Torwald" ,= suite de tâches passives, à attendre le changement qui vient de la nature .Le retour du même. Tout au plus Nora n'ajoute que des formes nouvelles à l'ancien. (" avec goût")
Style, et sentiments.
au début: le co eur, le sentiment, l'art qui voile la vérité, la contemplation...
Vers la fin de la pièce: La rigueur d'une démonstration imparable et implacable.
Ce qu'elle accorde : Torwald pris aux mots. Le travail quotidien sera aussi bien fait par une personne quelconque. => ce qu'est la tâche qui lui est propre => Son mari n'est pas du genre à la lui faciliter=> car la tâche ne relève que d'elle=> C'est pourquoi elle va le quitter. Cela claque comme une porte qui se referme.
alors que ,vers la fin de la pièce, la tâche vient d'elle et a pour objet Nora elle même: "s'élever". Une tâche propédeutique à toutes les autres. Choisir et de ce fait se choisir. S'élever signifie, à la fois, grandir, devenir autonome, mettre en acte la liberté restée en puissance sous la triple tutelle de la société, du mari et de la langue.
Rapport
De la soumission volontaire à la liberté.
De la puissance à l'acte.
Du sommeil de la raison à son éveil
A suivreCitation:
"On appelle liberté le rapport du moi concret à l'acte qu'il accomplit" (Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience p.165).
Une clé:
"La passion ... trouve son plaisir et son contentement dans le sentiment de la servitude. Et, comme la raison ne cesse cependant pas de faire appel à la liberté interne, l'infortuné soupire dans ses fers, sans toutefois pouvoir les briser, parce qu'ils se sont pour ainsi dire soudés avec ses membres." Kant , anthropologie
Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or comme le roi d'Espagne son voisin; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n'ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre; et, par un prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses flottes équipées.
D'ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets; il les fait penser comme il veut. S'il n'a qu'un million d'écus dans son trésor et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et il le croient. S'il a une guerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus. Il va même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant, tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits.
Ce que je dis de ce prince ne doit pas t'étonner : il y a un autre magicien plus fort que lui, qui n'est pas moins maître de son esprit qu'il l'est lui-même de celui des autres. Ce magicien s'appelle le pape : tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu'un; que le pain qu'on mange n'est pas du pain, ou que le vin qu'on boit n'est pas du vin, et mille autres choses de cette espèce. (lettre 24.)
Lisons ce texte , sans perdre de vue le thème "Servitude et soumission".
Citation:
Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or comme le roi d'Espagne son voisin; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n'ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre; et, par un prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses flottes équipées.
On notera le champ lexical du pouvoir, de la puissance d'un seul. et celui de la magie qui manipule et éblouit, rend aveugle.
Il n'a point ... Acheter ses sujets serait échanger. Il y aurait une contrepartie (l'or) , des employés en quelque sorte, et non une servitude. Le roi est un seul qui ne donne rien en échange. On dirait, "il paie en monnaie de singe", cela ne lui coûte rien. Il obtient ce qu'il veut,
inépuisable: Comme la bêtise la vanité est infinie,. C'est donc par leur passion qu'il les soumet.
on lui a vu entreprendre... Notez le passé composé, c'est plusieurs faits accomplis, indiscutables.e roi n'est rien s'il n'est pas suivi et s'il na pas les moyens de sa politique.
entreprendre ou soutenir non seulement en un instat mais dans la durée, ce qui suppose un argent qu'il n'a pas.
grandes, ce qui suppose beaucoup d'argent.
titres d'honneur la vanité est une passion, l'orgueil exige une reconnaissance écrite, devant laquelle la multitude s'incline, se soumet, dans un système où un seul commande en singeant Dieu: il dit et cela apparaît.
par par l'effet
prodigeÉvénement extraordinaire, de caractère magique ou surnaturel. (Larousse)
l'orgueil humain, : propre à l'homme et que l'on trouve chez tous.
Notez le rythme ternaire qui suit, comme une salve qui enfonce le clou, en soldats et en moyens militaires.
ses : le pluriel insiste sur les sommes énormes exigées par la guerre. C'est magiques car cela exige l'apparition de l'irréel qu'exige la monnaie de singe. Ce n'est plus des pièces d'or mais du papier qu'on pourra multiplier à volonté du monarque absolu.
Servitude des exécutants et soumission: ils servent volontairement ayant l'illusion de recevoir en échange du risque de leur vie.
D'ailleurs ce roi est un grand magicien : magicien il les fait penser comme il veut. S'il n'a qu'un million d'écus dans son trésor et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et il le croient. S'il a une guerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus. Il va même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant, tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits.
Montesquieu approfondit: il ne s'en tient pas aux effetsn(prodige) il met à jour la cause, le comment. La puissance du roi tient à son pouvoir d'agir sur les esprits de ses sujets: dès lors ces derniers ne peuvent plus que servir et se soumettre puisque la pensée qui les meut n'est plus la leur. Encore faut-il que la soumission soit volontaire.
C'est l'absolutisme qui est visé: "il exerce son empire sur l'esprit "=> " il les fait penser" Il leur met dans la tête=>"Il ...leur fait croire" au point des les faire croire savoir ce qu'il veut qu'il sache".
il n'a qu'à leur persuader: Il n'a pas besoin de les convaincre, il les persuade!
Citation:
Acte de conseiller autrui, réussi, parfaitement accompli: la persuasion agit sur la volonté.
Acte ayant pour but de provoquer l'adhésion complète de quelqu'un, de l'amener à penser, croire, vouloir, ou faire quelque chose, en touchant son caractère et sa sensibilité: persuader c'est donc d'abord s'adresser au désir, à l'émotion ou à la passion de celui que l'on désire persuader. Il s'agit bien de plaire avant tout, de deviner les opinions qu'il affectionne, de leur donner un air de raison pour mouvoir sa volonté. Autrement dit il faut et il suffit de trouver le coeur d'autrui à travers des raisons qu'il reconnaîtra comme siennes, à tort ou à raison.
il les fait penser comme il veut. :Il n'a que faire de la servitude par contrainte des corps, il les soumet sans quoi il ne pourrait compter, il compte sur leur soumission. Sa puissance porte sur les esprits: il leur fait croire (=> la religion ) .
Comme Dieu , il parle et ce qu'il dit entraîne immédiatement la conviction, c'est à dire la conformité de leurs pensées à ce qu'il veut qu'elles soient.
un morceau de papier est de l'argent:
faire croire : non seulement il a la puissance de convaincre mais il produit en eux la foi: ses guérisons sont des miracles.
Bien prendre ensemble pour saisir la circulation de la manipulation Le pape => le Roi => les sujets du roi . ( soit => =manipule) =Le pape manipule les sujets du roi.
De tout ce qui précède nous pouvons déduire:
1) Ce qui assure le passage de la servitude la soumission volontaire c'est tout d'abord la croyance qui consiste à affirmer plus que ce que l'on sait.=> Ce qui assure le passage de la croyance à la foi, c'est la volonté=> la soumission volontaire.
2) L'analyse eidétique (=qui recherche l'essence, ce que la chose est) dégage la magie qui consiste à présenter comme réalité incontestable ce qu n'est qu'une illusion.
Roi et pape sont sur la même ligne. La différence est la préséance: le pape est un plus grand magicien . En quoi?
Tout à fait logiquement Montesquieu en arrive au pape.
=> Post suivant
" il y a un autre magicien plus fort que lui, qui n'est pas moins maître de son esprit qu'il l'est lui-même de celui des autres. Ce magicien s'appelle le pape : tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu'un; que le pain qu'on mange n'est pas du pain, ou que le vin qu'on boit n'est pas du vin, et mille autres choses de cette espèce." (lettre 24).
son : il s'agit de l'esprit du roi.
pas moins remplacez par autant, aussi
il : pronom personnel mis pour le roi
lui : il fait croire au roi
Ce magicien cet autre magicien qu'est le pape.
Remarquez le rythme ternaire, répétition pour bien marquer.
Pourquoi le magicien est plus grand?
Parce que il fait croire à la réalité de quelque chose d'impossible, parce que contradictoire (à distinguer de contraire): c'est chaud et en même temps c'est pas chaud, c'est du pain et c'est du vin) 3=1 (la trinité)
Le pain n'est pas du pain mais une partie d'un corps
Le vin est du sang Eucharistie La soumission volontaire dans la religion est difficile à ébranler. La métaphore étant prise pour la réalité.
Montesquieu se garde bien d'entrer dans le symbolisme, puisque ceci est déclaré le corps du Christ ou son sang.
L'endroit/ Le possible et l'impossible/ La grammaire de l'assentiment de Newman/.. Inférence ,consentement,assentiment/
Pourquoi et pour quoi Nora claque le portail? Le droit se déplace. Qu'est-ce que agir? "Qui a raison: la société ou moi?" Savoir,pouvoir, vouloir:1)Helmer;2)Nora
Vouloir X Pouvoir
:bjr
Bonne route à toutes et à tous
Joseph
Perspective de lecture n° 1: dialectique de la vocation et du doute :vocation et doute
=> Vocation: parole adressée que l'on s'adresse à soi-même, qui propose une accession à soi par une prise en charge de l'orientation de sa vie => appel, infini, transcendant.=> risque à assumer => désir .Foi et non conformisme religieux. cf Kierkegaard: crainte et tremblement/ Le traité du désespoir;la maladie à la mort.
=> structure de l'oeuvre: de la vocation imposée et artificielle .............moteur ( le doute;l'esprit, le désir, la liberté)............à la vocation choisie par soi.
De l'entrée de Nora soumise à l'animalité d'une poule à sa sortie comme on sort de prison, comme personne qui se libère ,qui obéit à la loi qu'elle a choisie.
Du oui à son mari, au oui à soi. A quoi dit-on oui le jour du mariage? (Ma chérie nous ne ferons plus qu'un. Pourquoi c'est mal parti. La "chérie a-t-elle raison de penser: lequel?)
POUR BIEN COMPRENDRE l'oeuvre: Qu'est-ce qu'un mariage?
=> Doute: rongeur et libérateur! la pire et la meilleure des choses.Comment le doute se manifeste-t-il dans les propos de Nora? (premières pages) Passage de la puissance à l'acte? Comment le mari conçoit-il le mariage, la femme? Relevez les animaux qui désignent la femme. La femme est-elle reconnue comme "personne". Pourquoi non?
Comment qualifier la culture qui construit la femme.
Comment le doute s'insinue-t-il? Pourquoi Nora joue-t-elle le rôle prescrit par la culture judéo- chrétienne? De manière naturelle ou contrainte et forcée? Rôle du langage?. Quel rôle exige la langue?
On voit par raison évidente que vocation et doute sont liés. L'un exige l'autre.
Au demeurant,Nora doute.=> Voir la fin du premier acte: "Ce n'est pas vrai, jamais de la vie, ce n'est pas vrai" et a douté pendant 8 ans de "mariage": voir dans les dernières pages: "j'ai attendu patiemment " et bien soupeser la significations et les conséquences de l'adverbe...GF page 221.
A suivre
Perspective de lecture n°2: servitude et soumission.
Dans la servitude on est forcé, on n'a pas le choix: devant un pistolet on s'incline (voir le texte célèbre de Rousseau).
Dans la soumission il y a choix (partir ou ne pas partir), calcul (il changera), remise à plus tard d'une décision. La "poupée" tient à l'acceptation d'un rôle qu'elle joue tout en restant elle-même:Nora se donne du temps et laisse une chance à son époux., la soumission est volontaire. Le doute demeure. Ce n'est pas une foi aveugle.
Elle a une idée derrière la tête, pour ainsi dire. => scrutez le texte et relevez ce qui concerne cette thèse.
<p><font face="verdana,arial,helvetica" size="3">Pouvoir et consentement</font><font face="verdana,arial,helvetica" size="2"><br>
En somme vous avez à définir les 2 termes et à essayer de faire jaillir des problèmes en les mettant en relation.<br>
Par exemple: le pouvoir se fonde-t-il sur le consentement? Analyser la légitimité de la loi qui est pour tous et par tous et qui fonde l'égalité comme la liberté. Vous pouvez utiliser Le contrat social. <a href="http://www.philagora.eu/educatif/index.php/Philo-Bac-Notions/Rousseau" target="_blank">Rousseau</a><br>
Cette variation des rapports entre le 2 concepts proposés peut vous être donné par la définition de consentement: un acte par lequel j'adhère personnellement à une décision dont je n'ai pas eu l'initiative: ce consentement peut se fonder ou-bien sur l'accord des sentiments, ou sur celui des pensées ou sur celui des volontés: dans le meilleur des cas il engendre alors le pouvoir (autre relation entre les 2 concepts).<br>
Autrement dit quelle est l'origine du pouvoir? Là vous pouvez utiliser les diverses définitions du pouvoir, en particulier celle de <b>Arendt</b> dont vous trouverez une étude dans <a href="http://www.philagora.net/prepa6.php">http://www.philagora.net/prepa6.php</a> <br>
Est-ce à dire que sans le consentement , il n'y aurait pas de pouvoir mais simplement une puissance.<br>
<b>Dans quoi s'enracine la décision de ne pas s'opposer à un projet: tout le problème est là!</b><br>©
Ne pas se prendre au sérieux mais prendre la culture au sérieux.
Joëlle Llapasset -
http://forum.philagora.net/showthrea...r+consentement
L'envers et l'endroit.....
Convient parfaitement à une maison de poupée:
L'envers, ce qui ne se voit pas, qui se dérobe au regard inquisiteur:
L' endroit ce qui se voit , le personnage qu'on est devenu, la matérialisation d'un schéma socio-culturel . La poupée/ Le maître qui s'en joue. (Début de la pièce)
Nora*: - L'endroit vaut moins que l'envers, ce qui s ' éveille à la conscience morale et donc à la liberté. (au cours de la pièce)
- L'envers va devenir l'endroit
: la personne se manifeste par une parole créatrice de soi par soi. (fin de la pièce)
Le mari:
S'identifie à son personnage , s'y raccroche
- Puis le dialogue fait apparaître aux interlocuteurs, la vérité morale de chacun:Nora suit l'infini qu'elle portait en elle.
Le mari reste seul: le zéro et l'infini. Pour avoir fui l'infini qu'il portait en lui.
Bien suivre la dialectique de l'endroit et de l'envers: l'endroit devient l'envers et l'envers devient l'endroihttp://www.philagora.net/auteurs/camus-1.php
Joseph
L'envers et l'endroit.....
Convient parfaitement à une maison de poupée:
L'envers, ce qui ne se voit pas, qui se dérobe au regard inquisiteur:
L' endroit ce qui se voit , le personnage qu'on est devenu, la matérialisation d'un schéma socio-culturel . La poupée/ Le maître qui s'en joue. (Début de la pièce)
Nora*: - L'endroit vaut moins que l'envers, ce qui s ' éveille à la conscience morale et donc à la liberté. (au cours de la pièce)
- L'envers va devenir l'endroit
: la personne se manifeste par une parole créatrice de soi par soi. (fin de la pièce): l'avenir de la personne: l'espérance luit. Il reste à son mari l'espoir qui désespère le présent.
Le mari:
S'identifie à son personnage , s'y raccroche
- Puis le dialogue fait apparaître aux interlocuteurs, la vérité morale de chacun:Nora suit l'infini qu'elle portait en elle.
Le mari reste seul: le zéro et l'infini. Pour avoir fui l'infini qu'il portait en lui.
Bien suivre la dialectique de l'endroit et de l'envers: l'endroit devient l'envers et l'envers devient l'endroit
http://www.philagora.net/auteurs/camus-1.php
Joseph
L'impossible: vivre comme frère et soeur.
C'est la destruction du couple que propose le mari!
Il est contradictoire de vivre en couple et de renoncer au désir. C'est demander à chacun de renoncer à soi.
Le miracle n'est pas de faire que le contradictoire soit possible.
Le miracle, c'est l'harmonie l'union des contraires. Une manière "poétique" de vivre. Alors le contraire n'est pas le contradictoire. Dans le contradictoire l'autre est exclu dans ce qu'il est autre. Tout devenir est interdit , et dans un enfer le rythme impose le retour du social. C'est l'étouffement.
Le miracle c'est non pas lorsque on ne fait plus qu'un, mais lorsque des contraires se reconnaissent et choisissent librement leur avenir. Chacun peut devenir ce qu'il est en puissance . C'est lorsque un homme et une femme , devenus, échangent . On ne peut échanger que ce que l'on a contre ce que l'on a pas.
En se mariant Nora et son mari ont mis les b..fs avant la charrue.
Inférence, consentement, assentiment.
a) L'inférence
est le résultat d' une descente:Le raisonnement descend d'une proposition générale à une proposition particulière , par tautologie. C'est une solennelle futilité . Vous en trouverez Chez le mari de Nora. Elle ne s'appuie pas sur une vérité mais fait apparaître une vérité logique. On ne retrouve que ce que l'on accorde au point de départ. L'inférence étant conditionnée , l'adhésion à sa rigueur n'engage pas notre personne tout entière.
b) Le consentement.
Le consentement.C'est l'adhésion à une idée par un grand nombre de personnes. On admet que la tâche d'une mère est à la maison, qu'elle n'a pas à travailler, que cela revient au père...etc.... Le consentement n'a pas de rapport avec la vérité ou sa recherche: il exclut le doute.C'est une croyance partagée par une majorité. Cette majorité admet une même proposition générale. Or le consentement serait-il universel n'est pas un critère de vérité. Il est conditionné, il conditionne et emprisonne les âmes. Voyez l'entourage de Nora.
c) L'assentiment
c)L'assentiment
L'assentiment est toujours inconditionné , parce qu'à l'origine il y a un doute, ce qui laisse place au réel, au concret. C'est un acte d'une personne qui prend en compte, non pas une abstraction , mais des éléments moraux et psychologique de la vie, d'une réalité ambiante. Nora a la certitude de se trouver devant une réalité objective et donc devant une vérité objective.
L'assentiment de Nora est éclairé par une multiplicité enivrante. Elle a à vivre sa vie, à devenir ce qu'elle est, à claquer la porte de L' assentiment est toujours inconditionné , parce qu'à l'origine il y a un doute , ce qui laisse place au réel, au concret. C' est un acte d'une personne qui prend en compte, non pas une abstraction , mais des éléments moraux et psychologique de sa vie, d'une réalité ambiante de ce qu'elle veut devenir. Nora a la certitude de se trouver devant une réalité objective et donc devant une vérité objective.
L'assentiment exige un principe de concordance complexe (convergence de données indépendantes.)
Nora doit partir pour devenir elle-même et rencontrer un autre qui la laisse être autre et qui avec elle chemine en regardant dans la même direction.
Joseph
Citation:
L'assentiment de Nora est éclairé par une multiplicité enivrante. Elle a à vivre sa vie, à devenir ce qu'elle est, à claquer la porte des convenances confites qui l'étouffent et qui l'empêche de vivre sa vie de femme..
Salambo me demande si je peux préciser ce qui précède.
Bien volontiers. Nora vit dans l'artificiel et se meurt de ne pouvoir se tourner vers la vérité.
Le doute nous amène à poser un problème: comment distinguer ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas? Ce qui s'enracine dans la réalité de' ce qui est imagination?
L'inférence ne peut prétendre à la vérité, en dépit de sa rigueur, car elle est conditionnée par le point de départ. Elle est hypothético-déductive, abstraite.
Le consentement universel n'est pas un critère de vérité suffisant. Car des moutons suivent le même chemin, ce n'est pas pour cela le meilleur. Comprenons que l'accord peut s'expliquer par la communauté des influences subies.=> L'éducation,par exemple.Ou encore le milieu social.... Ou encore le choix d'une proposition fausse par des personnes qui ne se connaissent pas.
Voici qui nous fait comprendre pourquoi Nora part .
Citation:
«Quand une même idée est admise par des personnes indépendantes les unes des autres,qui sont différemment placées et qui se sont approchées d'elle (= de l 'idée, la forme intellectuelle d'une chose)par différentes voies........alors il semble bien que cette idée doit être considérée comme représentant une vérité objective.*Newman, la grammaire de l'assentiment.» Par exemple: l'idée de mariage........
Nora doute des inférences abstraites, des consentements quasi universels, et tourne ses pas vers la vraie vie où elle s'éduquera elle même grâce à un principe qui lui permet de distinguer le vrai du faux. Elle y trouvera grâce à ce principe et à des rencontres la différence et ces données indépendantes qui lui permettront de donner son assentiment. En choisissant elle se choisira.
La vraie vie est ailleurs
=> Rimbaud
Le droit se déplace.
Dans une maison de poupée l'idée de justice circule et reste la référence qui met en évidence les écarts des personnages..
C'est que la vie met en scène (fait apparaître et disparaître ou bien mêle ) des droits qui entrent en conflit implicitement ou explicitement quand les personnages les invoquent. Le droit du mari, de la servante, des enfants, de l'amitié....
Tout acte humain implique et pose une question de droit. Par exemple le départ de Nora.
Comment dégager qui est juste? Et comment le faire apparaître aux yeux de tous? Seul un discours, une argumentation directe le peut, en deçà de l ' inférence et des consentements à des croûtes socio-culturelles.
C'est que le droit ne saurait être de deux côtés à la fois. Le droit qui serait de deux côtés à la fois ne serait pas le droit. Comme chez Eschyle le droit tranche même si il y a des dommages collatéraux comme sur les enfants de Nora....
Ce qui est vrai et c'est la source de l'aspect tragique c'est que le droit se déplace L'homme en voulant toujours plus ne sait pas le garder. En dépassant son droit il fait que le droit passe à son adversaire...C'est donc des conseils de modération qu'il faudrait donner à Nora, et qu'il fallait donner à don mari dès le début du «mariage»
En conséquence il n'y a pas de fatalité et c'est à chacun de poser des actes. Ces actes sont d'ailleurs attendus par le partenaire.
Le départ de Nora est un acte (agere= pousser dans la même direction)
Qu'est-ce qu'un acte fondateur*:
L'action est le fruit de l'esprit au point que la pensée est immanente à l'action. Ainsi l'action réussie est fille du doute.
Parce que, agir relève de la pensée, agir relève toujours d'une initiative et donc d'une liberté. Est libre l'acte qui a pour origine une décision éclairée par une pensée. En conséquence la valeur de l'action est toujours fonction de la valeur de ce qui la rend possible.
Ainsi, à l'origine d'un fait naturel, on cherche toujours un processus causal antécédent, mais à l'origine de l'acte, on cherche simplement une intention éclairée, pleinement humaine.
Disons que, agir, c'est faire consciemment et volontairement ce qui est en puissance: agir c'est passer de la puissance à l'acte, de telle manière que le projet devient réalité par l'agir.
Agir c'est donc penser, penser c'est donc agir, parce que l'action est d'abord de la pensée et que l'action a pour condition la pensée.
J'agis bien si je pense en homme, en être raisonnable sensiblement affecté, en sorte que "l'action ne vaut que par l'idée qui l'engendre, l'idée que par l'action dont elle est grosse." Jean Rostand.
"Qui a raison: la société ou moi?"
Ceci nous montre que le doute (l'esprit) habite Nora, même à la fin de la pièce.
Pas de certitude mais un élan, un pari. La vraie vie est risque et se nourrit du risque.
Le zéro et l'infini. Le droit change d'endroit avec l'excès. La société des Rhinocéros est une prison dont le moi s'échappe. L'individu que la société écrase vote avec ses pas comme Descartes. Ainsi fait Nora au grand scandale des bien pensants.
Tant que le moi ne sera pas élevé lui-même il reste au stade de la puissance. (=Voie royale de la maïeutique chère à Socrate)
L'univers nous écrase mais par la pensée nous le contenons. Le zéro devient l'infini qui nargue son bourreau par un acte fondateur. En choisissant Nora se choisit.
L'assentiment est fondamentalement acquiescement à soi.
Savoir,pouvoir,vouloir.
1) Helmer
Avec une régularité de métronome le mari de Nora s'appuie sur un savoir et en tire des inférences et la justification de son pouvoir.
Il semble avoir raison pour lui car le raisonnement déductif (inférence) semble lui assurer un pouvoir. Il n'y a pas de pouvoir sans un savoir.
Mais la validité d'un raisonnement n'est pas vérité. Encore faut-il que le point de départ corresponde à la réalité, lui soit bien ajusté. Or le savoir , ici, n'est qu'un pseudo savoir.
C'est bien plutôt une croyance tant est grande la part de convention,(on affirme plus que ce que l'on sait) même si elle est partagée. Helmer a abdiqué l'exercice du doute. Il a bien pris la suite du père de Nora.
Il fait la leçon aux autres sans se la faire à lui-même.Il est donc incapable de se tourner vers la vérité. Pour se tourner vers la vérité il faut douter des opinions. «Je sais que je ne sais rien» disait Socrate.
2) Nora
Elle sait très bien que sans un savoir elle ne peut rien.Elle sait qu'elle ne sait rien et que chez son mari elle restera une poupée avec laquelle on se joue.
Il lui faut donc acquérir un savoir par elle-même, ce qui lui permettra de pouvoir et de vouloir.
Devenir elle même ce qu'elle est en puissance exige qu'elle prenne en charge son élévation ou si on préfère sa propre éducation.
Pour cela elle doit sortir du vase clos où elle est enfermée.
Elle ne sait que cela,mais cela .lui donne un pouvoir de vouloir oser poser un acte propre c'est à dire pénétré de sa propre pensée.
Ainsi elle pense par elle-même. (suivez la démarche de sa pensée dans les dernières pages.)
C'est donc des pas emportés de la liberté qu'elle sort .
VouloirXpouvoir
La pièce met en scène le conflit entre le vouloir profond de Nora et le pouvoir exercé par son mari. Pouvoir donné par le savoir social structurant.
Or l'homme social est un être de culture qui structure son esprit et son milieu.
Entre le pouvoir et le vouloir le droit circule.
Nora a le droit de partir parce que le pouvoir est excessif.
Son départ va lui permettre d'exister au sens propre d'être pour elle-même.
Avec son mari elle n'existe que par lui "qu'autant qu'elle sait obéir" dirait Montesquieu. ( bien relire la lettre XXI)
Dans cet enfer à l'image enfantine d'un paradis chacun des partenaire y perd tout: le mari n'est que l'esclave du pouvoir qui a structuré son éducation, et Nora n'est qu'une esclave.Tout le monde y perd tout. Il n'y a que servitude.
Le déclic libérateur vient quand elle comprend que ce qui fait la force de son mari c'est la soumission pour toute réponse.
Vous tenez maintenant la clé de l'oeuvre ou, du moins , ce que Ibsen a voulu mettre en scène.
Lien entre la servitude politique et la servitude civile ( esclavage) .
La politique doit-elle plier le genou devant la morale?
Comment se fait-il qu'on puisse mettre dans les chaines (=> Rousseau, début et fin du discours sur l'origine de l'inégalité ) des êtres libres , hommes ou femmes
Voyez bien le présupposé qu'il faut bien questionner: Les hommes sont libres.(par nature, comme êtres raisonnables sensiblement affectés)
Étonnez-vous Comment une nature est-elle libre?: Ce que nature nous commanderait nous le suivrions! (se nourrir, se reproduire...=> Montaigne)
Reste que pour Montesquieu le problème est bien: comment peut-on prétendre avoir le droit de mettre dans des chaînes des êtres libres?
Montesquieu met tous ses efforts à contester ce qui est , à ses yeux un acte contre nature.
Où est passé le droit?
Lire les Lettres Persanes comme un réquisitoire.
Convaincre et persuader, plaire pour garder le lecteur jusqu'à la fin. Faire oeuvre de maïeutique: c'est toi qui le diras.
Comprendre:
Les lettres persanes======================> L'esprit des lois , comme un même combat pour la liberté ("Il n'y a pas de liberté sans Lois" Rousseau)
A suivre: Trois formes de la servitude.
Trois figures de la servitude:
Que la servitude et son corollaire la soumission se trouvent en politique, dans la société civile ou au plus profond
des familles (dans le "domestique"),nous incite à poser cette question:
dans quel sens circule le courant? merci de répondre:
Dans chacune des formes de la servitude se trouve un droit fixé, le comble de l'injustice. Le droit circule s'il y a excès et donc protège la victime de l ' excès: l'enfant, la femme, les employés etc...
Relisons ce que nous avons écrit dans une perspective sur une maison de poupée:
C'est que le droit ne saurait être de deux côtés à la fois. Le droit qui serait de deux côtés à la fois ne serait pas le droit. Comme chez Eschyle le droit tranche même si il y a des dommages collatéraux comme sur les enfants de Nora....
Ce qui est vrai et c'est la source de l'aspect tragique c'est que le droit se déplace L'homme en voulant toujours plus ne sait pas le garder. En dépassant son droit il fait que le droit passe à son adversaire ou plutôt sa victime.
Je propose comme sens de circulation:
Servitude politique==> Servitude civile==> Servitude domestique.
Ainsi la servitude dans un droit qui ne circule pas , ou qui n'existe pas est aliénation totale, sans recours possible.
Le droit ne peut être que pour tous et par tous, avec pour conséquence que personne n'est au-dessus du droit.
Il s'agit donc de mettre en évidence l'esprit des Lois et donc de faire que le droit circule.
Les lettres persanes: Montesquieu veut convaincre en plaisant : il en appelle à l' humanité de chaque lecteur.
L'esprit des Lois laisse la parole au juriste et au philosophe
.La manifestation de l'esprit des lois (la mise en évidence apodictique) doit convaincre qu'elles sont ,seules, les garants de la liberté et de l'égalité. Le seul rempart contre la "furore" et la tyrannie à l'oeuvre dans la politique, la société civile et les familles.
A partir du moment où le roi est le souverain représentant de Dieu (peut-on représenter Dieu?), il est clair que le lien est un lien de causalité;La loi c'est moi dit le monarque qui est seul à commander: L'un.
Si le souverain fait le droit , ce n'est qu'un despote qui modèle la société civile et la structure familliale en décrétant qui doit commander : il fait le droit, mais un droit fixe qui n'est que le reflet de sa volonté ou de ses caprices. Le droit reste fixé sur ceux qui parlent en son nom et les fixe au despote. Tout les excès sont donc permis, sinon encouragés.
Bien entendu le droit naturel est bafoué et avec lui la liberté naturelle.
Voyons cela dans un Sérail.
A suivre
Lisez L'histoire des Troglodytes:
La liberté naturelle.
Histoire des troglodytes
(lettres IX à XIV)
La liberté naturelle serait offusquée par une institution.
En choisissant un roi on perd du même coup la liberté de chacun, car cette liberté exige une vigilance de chacun. A chacun de veiller:en veillant il veille sur soi et sur les autres.
La vigilance morale n'est autre que la vertu, la priorité de l'universel sur les intérêts particulier.
C'est folie de se débarrasser de la morale et de laisser un roi commander. C'est renoncer à la liberté naturelle.
Quelle que soit la vertu de celui qui est choisi ,la liberté naturelle est perdue car le chef usurperait un rôle dévolu nécessairement à la vertu de chacun .
Ce faisant les hommes préfèrent servir pour se débarrasser de la vertu , ils jettent ainsi leur liberté naturelle et ses exigence.
Voilà pourquoi le chef élu, n'entrant pas dans le jeu fatal de l ' aliénation,refuse de commander, car l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté., dira Rousseau.
Le réquisitoire de Montesquieu emprunte deux voies :
=> Une voie directe : La réflexion et le raisonnement vigilant.Montesquieu construit un modèle d'un gouvernement qui laisserait un espace pour la liberté et la justice (par exemple Lettres XI à XIV). Ce modèle servira de critère et par comparaison permettra d'éclairer ce qui ne convient pas à la préservation de la justice et de la liberté. Cela préfigure L'Esprit des Lois. (lettres XXIV, XXXVII,LXXX,.......)
=> Une voie indirecte, un roman qui donnera à penser tout en plaisant.
Les deux voies s'éclairent mutuellement: ce qu'on peut faire pour éviter ce mauvais roman d'un Sérail. (Lettre CLVI)
Il s'agit de réfléchir sur le gouvernement politique , et de proposer un exemple de perversion, d'injustice et de servitude sur un micro système politique, un enfer clos, propre à l' observation et au raisonnement vigilant du lecteur.
"Je ne leur voyais pas de chaînes aux mains et aux pieds, et je me disais : par quel prodige ces milliers d’individus souffrants et dépouillés subissent-ils… la chaîne était au cœur, mais une chaîne dont le cœur lui-même ne sentait pas le fardeau ; la pensée était liée mais d’un lien qu’elle-même ne connaissait pas." Jean Jaurès, L’armée nouvelle, Ed Sociales 1977 page 269
"Il n’est pas croyable comme le peuple, dès lors qu’il est assujetti ,tombe si soudain en un si prochain oubli de la liberté qu’il n’est pas possible qu’il se réveille pour la ravoir…" La Boétie, Discours sur la servitude volontaire (en 1571)
C ' est sous la contrainte que les hommes ont abandonné la liberté naturelle : abandonner ce n ' est pas renoncer librement car l' abandon n' est pas un libre choix du sujet: il est toujours provisoire, ce n'est pas un renoncement.
Je voudrais mettre en évidence ce fait peu contestable et précieux, accessible à tous: le repérage des champs lexicaux permet de repérer le thème d'un texte et ici son rapport avec le thème de l'année: servitude et soumission.Citation:
Dans les procédés lexicaux je distingue le champ lexical et le ton
Penons un extrait de Lettre XXIV. Pourquoi ?
,parce que cette lettre préfigure la forme et le contenu (dans une certaine mesure) des autres lettres: Étonnement, fiction orientale pour éviter la censure et plaire au lecteur en stimulant son imagination et son intelligence, critique de la société européenne de l'époque : vous allez gagner un temps précieux.
De " Le roi de France est le plus puissant prince.....à....et mille autre chose que cette espèce"
Rappelons ce qui précède l'extrait:
Dans ce qui précède Uzbec et Rica découvrent la France: tout les étonne dans la manière de vivre des habitants de Paris, en particulier leur brutalité.
Dans ce texte Montesquieu dénonce la manipulation exercée en politique par le roi et dans le domaine moral et religieux (pas de séparation!) et en religion par le pape: l'auteur met en évidence une hiérarchie bien étonnante: le pape manipule le roi qui manipule ses sujets) .Je rappelle que Montesquieu est pour la séparation des pouvoirs qui ,seule , garantit la liberté
Voyons maintenant ce que je veux établir.
Citation:
le repérage des champs lexicaux permet de repérer le thème principal d'un texte et les thèmes qui lui sont reliés.
Les procédés lexicaux:
Les champs lexicaux:
Je propose:
Le pouvoir: grand magicien,force et puissance,il n'a qu"à, jusqu'à leur faire croire,
.
Le pape
:Encore plus fort, maître de son esprit, magicien, faire croire l'impossible. Notez le rythme ternaire: 3=1! le pain n'est pas du pain (contre le principe d'identité de la Raison: A=A) Le vin n'est pas du vin (idem). Je fais remarquer Rica ne s'embarque pas dans le symbolisme...Heureusement pour sa dialectique!!
La crédulité des français Vanité,acheter l'honneur comme si l'honneur était un objet marchand, prodige de l'orgueil humain,ils le croient aussitôt , convaincus sans examen critique ni raisonnement vigilant.
La manipulation Absolutisme, emprise sur les esprits,fait penser comme il veut, mettre dans la tête, guérir en touchant!
Chaque champ lexical dégagé est bien une piste de réflexion qui sera, n'en doutez pas fructueuse .
Citation:
Bien entendu on peut dégager le thème principal: Servitude et soumission, je vous laisse "faire" ces deux champs lexicaux.
Servitude:
Soumission:
Maintenant vous pouvez reprendre la lecture de cette lettre selon cet axe:
la critique:
des parisiens
du roi
du pape
ou encore:
L'étonnement
Jeu: prenez n'importe quelle lettre et lisez-la sans perdre de vue ces deux axes.