L'exploitation des femmes
Bonjour à tous
J'ai à faire une dissertation de 1000 mots et plus en argumentant sur l'exploitation des femmes dans le monde. Je doit aussi présenter en classe des faits et événements concernant ce sujet.
J'ai pensé que l'exploitation des femmes au travail pouvait être justifiable, puisqu'un homme est généralement plus productif pour certaines tâches. Cependant, je n'arrive pas à trouver de documentation ni à trouver une bonne problématique pour ma dissertation et ma présentation.
Avez vous des articles ou encore des liens qui pourraient me venir en aide ?
Ou si non, avez vous des arguments (pour et contre) qui pourraient m'aider?
Merci à l'avance
Jean-Michel
La "femme" existe-t-elle?
Le problème c'est avant tout l'idée d'exploitation et ce qui la rend possible voire nécessaire. Ensuite comment se déduit de cette structure imposée au réel, une définition de l'homme où les catégories d'identité et de différence (qui constituent pour l'homme les moyens nécessaires d'une conscience de lui-même et des choses) imposent de penser le non-semblable comme l'Autre, radicalement non-identique, et pour cette raison positionné dans une Différence qui lui vaut d'être toujours déterminé par autre chose que lui-même, par l'homme en l'occurence.
La "femme" est avant tout un concept, tout comme "l'homme", le "chien" ou la "montagne". Il n'existe pas d'objet universel réalisant l'essence du "chien". C'est par une comparaison et donc par un jugement de l'esprit qu'un mot peut désigner une quantité infinie d'objets comme étant appartenant à une classe unique. C'est justement le langage qui permet, et finit par faire oublier, que les mots qu'on utilise sont en fait des catégories à travers lesquelles nous organisons une diversité toujours instable (parce que le réel est pur devenir, sans passé, ni futur) d'expériences.
L'exploitation de la femme, c'est donc avant tout, avant même l'exploitation physique effective et concrète, la tyrannie d'un signifiant: le signifiant "femme" sous lequel l'homme, le masculin, positionne la femme qui elle-même y donne foi.
Il faudrait se demander si la soit disant "émancipation de la femme" ne la reconduis pas plutôt à se comprendre et à se déterminer, tout à fait librement, en fonction d'une définition arbitraire (et véhiculée par l'homme) de ce qu'est l'homme. Dans la mesure où la femme se veut l'égal de l'homme, elle continue à se penser en fonction du sens que l'homme a donné à la liberté et à son existence. Mais quelle est l'origine de cette attribution? Pourquoi et comment l'homme organise la réalité à l'aune de ses catégories mentales? Sur quel fondement s'établit la distinction des choses en telle ou telle classe et en telle ou telle position?
Pour faire vite (et c'est là que nous retrouvons l'exploitation), on peut dire que c'est la nécessité vitale qui implique que l'homme se donne une orientation dans le réel et distingue l'utile et le nuisible. Avec le langage naît la possibilité de s'entendre et de transmettre une division commune du réel.
Or pour être efficace, l'organisation des moyens de survie implique (c'est la thèse des économistes smith, marx...) une division du travail et une exploitation commune des forces naturelles de chacun. C'est là que généralement on introduit la différence physique de la femme et sa moindre résistance. Effectivement, les sociétés traditionnelles connaissent une semblable dualité entre chasseurs (homme) et ceuilleurs ou planteur (femme).
Chez les anciencs grecs cette division a fourni le modèle d'une distinction qui encore aujourd'hui nous permet de penser l'existence politique: la distinction entre une sphère privée (oikos) et une sphère publique (agora). De l'une à l'autre c'est toute la différence de la nuit et du jour. Pour affirmer sa liberté, l'homme doit montrer qu'il s'émancipe de la simple nécessité vitale. Pour entrer sur la place publique des citoyens libres, l'homme doit quitter la nuit du foyer où le but est la simple reproduction de l'identique, de la vie. Par là-même, ceux qui demeurent attachés à ces nécessités vitales (les femmes et les esclaves) sont conçus comme non-libres.
Ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui le but du pouvoir politique n'est plus l'affirmation de la liberté mais la sauvegarde des conditions d'existence. Du coup ce qui était exclu du terrain politique, l'espace privé, devient public. Et la "femme" qui s'était vu assignée sa définition à partir d'une organisation masculine du pouvoir s'émancipe, mais dans le cadre même où son exploitation a été rendue possible.
P.S: reste à expliquer comment se constitue l'identité de l'homme et si cette identité n'est pas elle-même le fruit d'une tyrannie du Signifiant. Mais d'où vient-il? Il faudrait là un peu de psychanalyse: l'éducation pulsionnelle par la civilisation et le problème de la castration symbolique... :hot: