Commentaire sur un texte de Hobbes

Je ne comprend pas bien ce texte de Hobbes que je dois commenter, pouvez vous m'aider?

"Les enfants sont fidèles a leur règle, alors, que les hommes ne le sont pas; en effet, devenus vigoureux et entêtés, ils en appellent de la coutume à la raison et de la raison à la coutume, comme cela sert leur cause: récusant la coutume quand leur intérêt le requiert, et se dressant contre la raison chaque fois que la raison est contre eux. Et c'est pour cela que la doctrine du juste et de l'injuste est perpétuellement disputée, tant par la plume que par l'épée, alors que la doctrine des lignes et des figures ne l'est pas; dans ce domaine en effet, quelle peut être la vérité, les hommes n'est ont cure, car elle ne contrecarre l'ambition, le profit ou la concupiscence de personne. Mais je ne doute pas que s'il fût contraire au droit de dominer de quelqu'un, ou aux intérêts de ceux qui dominent, que les angles d'un triangle soient égaux à deux angles d'un carré, cette doctrine eût été sinon controversée, du moins étouffée, par la mise au bûcher de tous les livres de géométrie, pour autant que cela eût dépendu de celui à qui cela importait."

Un mot important, c’est doctrine : ensemble de principes, érigés en système, pour proposer une réalité afin de servir une action.

Quelles sont les règles d’enfance ? C’est de ne pas en avoir de fixes au départ, de vivre, manger, jouer, se réjouir, n’être pas contredit, ne pas être cadré.
Cependant dès son prime âge l’enfant est conduit à suivre quelques règles de base, qu’on appelle vertus ; sa vie est rythmée également par les repas, le coucher à une certaine heure, la toilette, etc. On lui donne les premiers codes pour vivre en société, dans la famille.

"Les hommes ne sont pas fidèles à ce qu’ils enseignent". En effet ils disent qu’il ne faut pas mentir, ils le font pour la plupart à longueur de journée et ainsi très souvent pour tous les principes qu’il apprend à son enfant que sont : la vérité, la prudence, la morale, le courage, la justice, la tempérance, la charité etc.

Lorsque l’enfant pose des questions car il a vu son parent ne pas mettre en œuvre ce qu’il lui enseigne, il répond souvent « tu verras, ou tu comprendras, quand tu seras grand » ! Autrement dit la vie introduit des facteurs que l’on ne peut connaître enfant, comme le travail, l’amour qui n’est pas éternel et qui fait qu’on rompt un « mariage », qu’on se sépare, etc etc. Contingences plurielles (familiales, sociétales, physique - maladie - et autres).
On tue pour manger, on fait souffrir volontairement ou involontairement, on se bat physiquement, intellectuellement on joue des coudes pour exister, survivre, atteindre un but. Adieu les jolis principes de base.

Défendre une idée, (c'est déjà un terme guerrier défense) une position, s’engager en politique, socialement, philosophiquement, idéologiquement c’est devoir faire des choix, qui viendront contredire forcément le cadre de départ.
Hobbes ici veut dire que tout plan tracé (géométrique en l’occurrence qui est structure et qui construit) n’est pas un art approximatif. Il a des bases fixes et porte des noms précis (Triangle, trapèze, cercle, etc). Le langage lui change, mute tout au long de la vie (les mots non leur assemblage oui), les options que l’on prend nous amènent à modifier constamment nos doctrines de départ. Nous slalomons sans cesse entre projet et réalisation. Les chemins ne peuvent être droits, irréductibles comme l’est la figure géométrique. Il y a la règle, cet instrument droit, ce principe mental aussi, et puis il y a les voies que l'on doit emprunter pour réaliser son projet de vie. "Accommodements obligent" . smrigole

Merci pour ces précieuses informations :).
Mais comment expliquer: "ils en appellent à la coutume à la raison et de la raison à la coutume"?

Ils en appellent de la coutume à la raison et de la raison à la coutume, comme cela sert leur cause: récusant la coutume quand leur intérêt le requiert, et se dressant contre la raison chaque fois que la raison est contre eux.Les beaux principes souvent sont remis en cause pour obtenir l’objet de nos convoitises. Ou bien encore, ils vont si ça les arrange, parler de l’usage, se pliant à telle obligation de faire, alors que cela n’entre pas dans leurs propres codes et convictions, pour respecter un groupe, un engagement, une situation donnée ; ou faire appel à la raison, comme se détourner de sa route réelle pour éviter, tel ou tel désagrément, contournant de bonne ou de mauvaise manière un obstacle abandonnant ses propres principes, sa rectitude, sa franchise, pour arriver à ses fins. smrigole