Peut-on créer (inventer par des moyens scientifiques) une émotion?

bonjour à tous,
mon professeur de philosophie m'a posé la semaine derniere une question bien ambigue qui à premiere vue semble assez claire mais en prenant un certain recul on s' apperçoit vite que la question se corse car de nombreuses hypotheses s' ajoutent à notre idée initiale,et d'un ciel bleu apparaît un vaste ouragan...
j'ai pour mission de développer le sujet et de l' exposer devant ma classe, et c'est pour cette raison que je fais appelle à vous tous pour me venir en aide et me tendre s'il vous plaît toutes vos interprétations possibles et toutes vos bonnes idées. :Pan:
le sujet, le voici: Peut-on créer (inventer par des moyens scientifiques) une émotion?
p.-s: en admettant que l'âme existe
Profitez-en pour me rapporter tout ce que vous connaissez sur ce sujet!
merci bien Gourdoulou

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"Si nous ne savons pas vers quel avenir le présent nous mène, comment pourrions-nous savoir s'il est bon ou mauvais?"

Sujet bien intéressant.
L'angle d'attaque scientifique vise d'abord le côté physiologique de l'émotion (neurologique et hormonal). Ce qui permet de se poser la question des définitions matérielles des émotions: les substances corporelles étant limitées, les complexions de nouvelles émotions ne sont pas illimitées. Cela dit, comme on ne connait pas encore tout, il est peut-être possible de trouver de nouveaux rouages, de nouvelles sensations:
après tout, on invente toujours de nouvelles drogues!

Dans le même ordre d'idée, peut-être moins scientifique au premier abord, les créateurs artistes sont aussi des créateurs d'émotions nouvelles... On peut imaginer que des neuroscientifiques s'intéressent un jour ou l'autre à ces émotions et essaient à leur tour d'en inventer dans le cadre d'une étude.

Malgré tout, si les scientifiques peuvent suciter des émotions, ils ne les inventent pas entièrement. Ils peuvent jouer sur les différentes cordes neurologiques ou psychologiques, les mesurer, les prévoir: mais ils ne saisissent que la face matérielle de l'émotion. Le côté subjectif échappe irrémédiablement.

L'émotion est en effet ce mouvement de réaction d'un être sensible. C'est ce que les anciens nommaient passion: c'est l'adaptation de l’homme au plan psychique qui joue un rôle d'informateur spécifiquement sur le degré de satisfaction des besoins. La colère, par exemple, n'est pas seulement un ébranlement neuronique et humoral, mais la réaction face à une forme de mépris... Ce dernier mode, qualitatif, échappe aux mesures expérimentales.

Scop

merci pour le développement,cela m' éclaire pas mal.
donc en fait le cinéma et les chansons sont aussi créatrices d' émotions(nouvelles, il fut un temps ,et nouvelles,dans l'attente d'une sensation encore inconnue)?
"les substances corporelles étant limitées, les complexions de nouvelles émotions ne sont pas illimitées. " pouvez-vous m'expliquer le sens de substances corporelles limitées et les complexions de nouvelles émotions pas illimitées, s'il vous plaît?
émotion= passion ?
la colère serait une forme de satisfaction émotionelle engendrant un bouleversement ? les émotions telles la colère ou le bonheur sont une forme de satisfaction neronique inexpérimentales?

Gourdoulou

Citation:

Posté par gourdoulou

donc en fait le cinéma et les chansons sont aussi créatrices d' émotions(nouvelles, il fut un temps ,et nouvelles,dans l'attente d'une sensation encore inconnue)?

Oui, il me semble. Une histoire s'adresse d'abord aux appétits sensibles et à l'imagination, avant l'intelligence: on joue avec les émotions, on en provoque. Elles sont toujours uniques puisqu'elles naissent de la rencontre avec notre histoire, nos envies, nos désirs...

Citation:

pouvez-vous m'expliquer le sens de substances corporelles limitées et les complexions de nouvelles émotions pas illimitées, s'il vous plaît?

moui, je reconnais que c'est un peu alambiqué. fiesta:
Et d'ailleurs, je me demande si c'est vraiment justifié. Ce que je voulais mettre en avant, c'est la limite des combinaisons chimico-électriques des systèmes nerveux et humoral. Mais en fait, les combinaisons neuroniques possibles sont tellement nombreuses que mon argument tombe à l'eau. :rolleyes:

Citation:

émotion= passion ?

En quelque sorte, oui. D'ailleurs les mots sont assez proches:
la passion est le fait que les appétits sensibles patissent d'un objet sensible: la haine par exemple, est la passion qui provient de la présentation sensible d'un mal; l'amour, d'un bien.
L'émotion est le fait d'être mû au niveau sensible par quelque chose. C'est un mot plus contemporain, mais l'idée reste la même.

Citation:

la colère serait une forme de satisfaction émotionelle engendrant un bouleversement ? les émotions telles la colère ou le bonheur sont une forme de satisfaction neronique inexpérimentales?

Heu... je suis pas sûr d'avoir compris la question! :rolleyes:

Disons qu'une émotion a toujours deux faces inséparables: l'une matérielle, qu'on peut mesurer (on mesure les quantités hormonales, ou bien l'activité de certains groupes de neurones par leur consommation d'oxygène, ou par les différences de potentiel électriques... et on en déduit des liens de causalité en fonction des émotions provoquées).
L'autre face n'est pas matérielle, mais "ressentie" et elle échappe à la mesure: la douleur, par exemple est très subjective et sociale. On peut bien sûr établir des liens entre les deux faces, c'est ce qui permet de les étudier. Mais ça reste toujours un saut dans le vide.

Scop